POPULATION- ETRANGER- ENFANTS
DORMANT DANS LA RUE/FRANCE 2024
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Plus de 2 000 enfants sont sans solution
d'hébergement à quelques jours de la rentrée scolaire, le 2 septembre 2024,
selon le 6e baromètre des enfants à la rue publié jeudi 29 août 2024 par l'Unicef
France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). C'est la première
fois que la barre symbolique des 2 000 enfants à la rue est
franchie.
Selon ce baromètre 2024, dans la nuit du 19 au 20
août, ce sont 2 043 enfants pour qui le Samu social n'a pas trouvé de
solution et qui dorment dans la rue. Un nombre en hausse de 120% en quatre ans
(927 enfants en 2020) et de 3% en un an (en août 2023, ils étaient au total 1
990). "Cette augmentation incessante du nombre d’enfants sans-abri
est une tragédie", s'indigne Adeline Hazan, présidente de l'Unicef
France, "en violation flagrante des principes de la Convention
internationale des droits de l’enfant, que la France a ratifiée".
Si le nombre est en hausse d'année en année, il est
encore sous-estimé, prévient le Collectif des associations unies, qui regroupe
40 associations impliquées dans le champ du logement ou de l’hébergement. Selon
le collectif, de nombreuses familles ne tentent plus d'appeler le 115, numéro
d'urgence sociale, totalement saturé.
Parmi ces enfants sans solution d'hébergement, 467
sont âgés de moins de 3 ans. C'est un peu moins que l'an dernier (480 en 2023),
mais en hausse de 27% par rapport à août 2022 (368 enfants de moins de trois
ans). Une augmentation "en partie imputable au contexte de saturation
du parc d’hébergement et d’un accès bloqué au logement social, qui génèrent la
mise en place de critères de priorisation de plus en plus resserrés, bien que
contraires au principe d’inconditionnalité de l’accueil inscrit dans le Code de
l’action sociale et des familles", détaille le baromètre.
En Île-de-France par exemple, la pénurie de places a
conduit les préfets "à dresser des niveaux de priorité en fonction
de l'âge des enfants ou de l’avancée du terme de la grossesse". La
conséquence pour les associations est que "certaines femmes
enceintes ou familles avec de très jeunes enfants ne sont plus assurées
d’obtenir une place d’hébergement d’urgence".
Ces plus de 2 000 enfants sans solution
d'hébergement vivent principalement dans les grandes villes, comme Paris, Lyon
ou Marseille. En Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de la France
hexagonale, 187 mineurs ont passé la nuit dehors le 12 août dernier. Mais le
phénomène prend également de l'ampleur dans d'autres grandes villes, comme
Lille, Rennes ou Strasbourg.
"Les enfants, oubliés lors de la campagne des
législatives, doivent dès à présent être au cœur des priorités du nouveau
gouvernement et des parlementaires", plaident l’Unicef France et la FAS.
Elles appellent à une augmentation immédiate des places d’hébergement, promise
depuis janvier 2024, ainsi qu’à la mise en œuvre d’une programmation
pluriannuelle de l’hébergement et du logement incluant une attention spécifique
aux enfants et aux familles.
Elles souhaitent par exemple que soit inscrite dans le
projet de loi de finances pour 2025 la création de 10 000 places
d’hébergement supplémentaires pour porter la capacité du parc à 213 000
places. Les associations appellent encore à garantir un accompagnement global,
sans rupture et prenant en considération les besoins spécifiques des enfants, et
à renforcer l’offre d’hébergement dédiée aux femmes enceintes ou sortant de
maternité.
En janvier 2024, le gouvernement a promis 120 millions
d'euros d'aide supplémentaire pour le logement d'urgence. Cette somme, les
associations ne l'ont jamais vu arriver alors que le nombre de places
d'urgences reste figé à 200 000.