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Roman Kamel Bencheikh- "Un si grand brasier"

Date de création: 16-08-2024 17:39
Dernière mise à jour: 16-08-2024 17:39
Lu: 68 fois


HISTOIRE -BIBLIOTEQUE D’ALMANACH- ROMAN KAMEL BENCHEIKH- « UN SI GRAND BRASIER »

Un si grand brasier. Roman de Kamel Bencheikh. Editions Frantz Fanon, 223 pages, 1000 dinars

Il est toujours difficile de panser les blessures d’un pays meurtri par 132 ans de colonisation (dont sept années plus que meurtrières).

L’Indépendance arrachée  et les premieres joies passées, faut-il s’étonner de voir surgir  des luttes intestines
Certains voulant s’accaparer tout ou partie(s) du pouvoir politqiue, d’autres cherchant à profiter économiquement des « restes » coloniaux, etc.....

La « course » (ou la lutte, c’est selon) est encore plus visible en milieux restreints , à l’image du village décrit par l’auteur. Ici, tout le monde connaît tout le monde.Ici, la vie bien que simple est vécue avec rudesse  et souvent avec une violence heureusement contenue en raison des liens d’amitié de l’enfance ou familiaux.Bref un village à part, un village en apparence paisible, un village uni. Il  n’y avait pas de village pareil aux alentours. Seule différence avec le passé....sans pourtant oublier les anciennes brouilles : les villageois étaient tous devenus citoyens , libres et égaux

L’histoire dépeinte est simple. Une grande et belle forêt jouxte le village. Auparavant, son exploitation ou même sa fréquentation était sévèrement contrôlée par les autorités coloniales. Désormais, il faut « veiller » sur cette richesse. On crée donc une garde (une milice ?) forestière chargée d’empêcher, par la force et les armes si besoin est,  les villages environnants, de venir exploiter la forêt. Tout cela au nom de la Révolution.....agraire !

Une démarche qui va soulever tous les problèmes d’antan......et qui fini(ra) assez mal.....selon l’auteur.

Malgré tout, le portrait d’un pays qui ne veut pas mourir et un hymne à la terre et à la nature !

 

L’Auteur : Kamel Bencheikh est poète, nouvelliste et romancier et écrivain. Né à Sétif en Algérie, il vit à Paris. Chroniqueur au Matin d’Algérie. Il a publié plusieurs livres, dont « Là où tu me désaltères », recueil de poèmes (éditions Frantz-Fanon 2022), « L’Impasse », son dernier roman (éditions Frantz-Fanon, 2020), « La Reddition de l’hiver », recueil de Nouvelles (éditions Frantz-Fanon, 2019) Il a aussi contribué aux ouvrages collectifs « La Révolution du sourire » (Éditions Frantz Fanon, 2019) et « Les années Boum » (Éditions Chihab, 2016), réalisé sous la direction de Mohamed Kacimi, organisé autour de textes personnels d’auteurs ayant vécu la période Boumediene.

Extraits « Encore et toujours, la guerre de libération avait profité :c’était soit les fellahs âgés, soit légèrement éclopés, infirmes, bigleux, impotents, mais capables de commander. On les avait réformés et pendant la guerre, ils avaient eu le temps de relever leur exploitation, de se faire offrir un hammam ou une boulangerie ou une boucherie, ou un commerce quelconque, d’habiller proprement leurs femmes et leurs enfants » (p17), « Je veux un pays normal avec des lois normales.La loi de la vie.Que l’on puisse l’atteler comme une paire de chevaux de trait et aller avec elle là où il faut » (p41), « Combien l’homme peut-il en faire (note : des choses) pour nuire à sa propre personne et pour qu’il se conduise à sa propre  perte ? Il peut faire la guerre et donner la mort à des millions de gens, lancer des bombes du haut des avions, il peut lâcher des gaz sur autrui, un  peuple peut anéantir totalement un autre, et tout ça au cri des you-yous. C’est héroïque.Mais se faire le moindre bien à lui-même, il ne le sait pas, l’homme » (48)

Avis :Un roman -assez engagé, pour ne pas dire militant  -qui ressemble beaucoup plus à une longue chronique d’un temps que les jeunes ne peuvent ni ne veulent connaître. Dommage ! Ou, tant mieux ?

Citations : « Quels que soient le pouvoir ou l’ordre établis, ce sont les plus forts qui auront toujours le dernier mot et ils fourreront en taule tous ceux qui osent dire un mot qui ne leur convienne pas » (p 51), « Il n’y a déjà pas tant de biens sur terre.Qui ne comprend pas ce que cela vaut, ne comprend pas sa propre valeur » (p59), « Une révolution se prépare, se programme puis s’effectue.Pour qoui, pour qui ? Pour ne pas laisser le champ libre à l’égoïsme. Pour que l’individu n’ait pas pas la propriété en tête. Pour établir enfin l’égalité entre les hommes.Et celle, plus ardue chez nous, entre les femmes et les hommes.La voici, la science de tous les temps » (p 134), « Il n’y a rien de pire que de vivre dans la misère.Eh bien, ne pas travailler au maximum de ses forces, c’est aussi la misère.Laisser se perdre les capacités que nous avons tous en nous, c’est la même chose » (p137), « Pour vivre libre, dans sa manière de se présenter aux autres et dans sa tête, il faut s’en donner la peine de toutes les forces que l’on a , et même que l’on n’a pas » (p 217)

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