FINANCES –
ETUDES ET ANALYSES- SYSTEME BANCAIERE ALGERIE /RAPPORT ANNUEL BANQUE D’ALGERIE
2024
Malgré
l’étape importante franchie dans la réforme bancaire et financière engagée par
les pouvoirs publics, avec la promulgation de la nouvelle loi monétaire et
bancaire en juin 2023, il reste encore beaucoup à faire pour mettre l’activité
bancaire en général au diapason de l’évolution économique amorcée par le pays,
selon les constats de la Banque d’Algérie (BA).
L’argent thésaurisé, les capitaux captés du circuit parallèle, le
développement du réseau bancaire et, par ricochet, l’inclusion financière ont
requis, parmi d’autres indicateurs, l’attention de la Banque d’Algérie à
travers son rapport annuel publié début août 2024 .
Point positif malgré une croissance moins importante que l’année dernière, la
BA note une contribution de l’argent qui ne transite pas par les banques à
hauteur de 46,7% à la croissance de la masse monétaire. Au terme de l’année
2023, la masse monétaire a enregistré une croissance de 6,0%, passant de 22
964,47 milliards de dinars à la fin de 2022 à 24 330,82 milliards de dinars à
la fin de 2023. La BA nous apprend que la circulation fiduciaire hors banques,
l'argent circulant hors du circuit bancaire, constitue «une
composante significative de la masse monétaire, avec une part de 34%». C’est
pour dire combien doivent se démener les banques pour attirer l’argent qui
circule hors comptes. Une lacune qui, toutefois, n’a pas empêché le secteur
bancaire d'enregistrer une évolution positive en 2023 en ce qui concerne les
indicateurs de l'intermédiation bancaire, de la bancarisation, de la solidité
et de la rentabilité. Pour les indicateurs de l’intermédiation bancaire, à fin
décembre 2023, le système bancaire algérien se compose de 28 banques et
établissements financiers ayant tous leurs sièges sociaux à Alger, avec 12
banques qui offrent des produits et des services relevant de la finance
islamique, parmi lesquelles 6 banques publiques et 6 banques privées dont deux
2 sont exclusivement spécialisées dans la finance islamique, recense la Banque
d’Algérie. A la fin décembre dernier, le réseau bancaire algérien comptait 1
649 agences dont 1 249 agences de banques publiques et 400 agences pour les
banques privées. En termes de ratio agence bancaire/nombre d’habitants, il est
d’une agence pour 26 690 habitants, ce qui demeure loin des standards
internationaux qui fixent ce ratio à une agence bancaire pour 5 000 habitants.
Un indicateur qui atténue un peu cette lacune, c’est le ratio population
active/guichets bancaires. Celui-ci s'est à peine amélioré en 2023, passant de
8238 personnes actives pour un guichet en 2022 à 8141 en 2023. Quant au centre
de chèques postaux, il était étoffé d’un réseau de 4 209 agences réparties à travers
le pays, soit un établissement postal pour 3 189 personnes actives. Pour le
niveau de bancarisation, en termes de nombre de comptes ouverts par les banques
à la clientèle (comptes actifs en dinars et en devises) et par le centre Photo
: DR Siège de la Banque d’Algérie. des chèques
postaux, il est en légère progression en 2023 et se situe à 3,41 comptes par
personne en âge de travailler, contre 3,26 comptes en 2022. En revanche, pour
ce qui est des moyens de paiement électronique (virements, prélèvements et
transactions par cartes), ils sont les plus «populaires»
en Algérie, si l’on se fie aux chiffres de la BA. TRANSPORTS L'année dernière,
le développement de l'activité monétique, c'est-àdire
les moyens de paiement modernes, a vu la mise en circulation de plus de 16,5
millions de cartes magnétiques, en augmentation de 21%, un total de 3847
distributeurs et guichets automatiques (DAB/GAB), en hausse de 5,7%, et plus de
53 000 terminaux de paiement électronique (TPE), soit 15% de plus qu’en 2022.
Des chiffres qui, d’une part, permettent d’apprécier ce qui a été accompli en
moins d’une année après la promulgation de la nouvelle loi monétaire et
bancaire de juin 2023, mais, d’autre part, appellent des efforts considérables
notamment sur des questions aussi «simples» que la généralisation des terminaux
de paiement électronique ou encore dans l’inclusion financière afin d’impliquer
plus d’Algériens dans le système et l’activité bancaires, à même de refléter,
entre autres critères, la solidité et la solvabilité du secteur bancaire.