ECONOMIE- ETUDES ET
ANALYSES- ALGERIE, CROISSANCE ECONOMIQUE 2023
Si globalement, la croissance
économique en Algérie a enregistré un rebond en 2023 pour passer de -5%
(récession en 2020) à 3,8% en 2021, 3,6% en 2022 à 4,1% en 2023 grâce à
l’accélération du rythme de croissance des industries extractives (4,8%),
certains secteurs ont connu une baisse de leurs performances par rapport à
2022. Selon, le dernier rapport de la Banque d’Algérie, ils sont au total sept
secteurs dominants.
Ils représentent plus de 80 % du PIB (Produit Intérieur Brut). Certes,
l’agriculture avec une part dans le PIB de l’ordre de 12,9% (
contre 10,4% en 2022) fait partie de ces activités aux côtés des
«Industries extractives», «Construction», «Commerce, réparation-auto et
articles domestiques», «Transports et communications», «Administration
publique» et «Industries manufacturières», mais la croissance de la production
agricole a enregistré un repli en 2023. Elle est passée de 5,3% en 2022 à 3,3%
en 2023 contribuant à 8,4% dansl a croissance globale
contre 16% en 2022. Cette part a ainsi été divisée par deux en une année.
En termes de valeur ajoutée, le secteur «Agriculture, chasse et sylviculture» a généré 4 204,5
milliards de dinars en 2023, comparativement à 3 323,1 milliards de dinars en
2022. Par filières, en 2023, la production céréalière a subi une très forte
baisse de 77,21% après avoir progressé de 51,4% en 2022, passant ainsi de 41,9
millions de quintaux en 2022 à 9,5 millions de quintaux en 2023. Cette
diminution a touché tous les produits céréaliers. La récolte de bléa considérablement chuté, de
72,74 % pour le blé dur et de 78,61 % pour le blé tendre. Idem pour la
production d'orge et d'avoine. Elle a enregistré des baisses respectives de
86,78% et 82,43% entre 2022 et 2023.
Mais, l’on s’attend à un rebond cette année pour l’ensemble de la filière céréalière
comme le montrent les premiers résultats de la campagne moisson-battage puisque
le secteur totalisait à début août une production de 22 millions de quintaux en
attendant le bilan final. La baisse de la production n’a pas marqué uniquement
les céréales, mais elle a également touché d’autres filières à l’exemple de
l'oléiculture, l’agrumiculture et la production maraîchère.
Réguler le marché
Cette dernière a
enregistré une diminution à 132,2 millions de quintaux en 2023 par rapport aux
135,7 millions de quintaux enregistrés en 2022,représentant
ainsi une baisse de 2,51%. Néanmoins, selon la même source, la production de
pommes de terrea connu une croissance de 6,23%,
passant de 38,5 millions de quintaux en 2022 à 40,9 millions de quintaux en
2023. La production de la tomate industrielle a, quant à elle, marqué une
légère croissance de 0,10% en 2023 contre une baisse de 14,09% une année
auparavant.
Par ailleurs, après une forte hausse en
2022 (30,34%), la croissance de la production oléicole a ralenti pour enregistrer
une légère augmentation de 0, 79% en 2023, portant le total à 9,3 millions de
quintaux, presque inchangé par rapport à 2022 où elle s'est élevée à 9,2
millions de quintaux. La filière viticole et agrumes a également connu une
baisse de production à hauteur de 0,86% après avoir augmenté de 7,48% l'année
précédente. Quant à la viticulture, sa production a diminué de 0,12% contre une
croissance de 9,33% l’an dernier.
Du côté des productions animales,
celle des viandes rouges a été marquée par un recul de 27,46% contre 16,39%
pour le lait et de 0,3% pour les œufs. Ce qui s’est d’ailleurs répercuté sur le
prix. D’où le recours à l’importation pour combler le déficit de production et
réguler les prix sur le marché. Cependant, note le rapport de la BA, la production
de laine, de miel et de viandes blanches a enregistré une croissance positive
de 28,33%, 13,49% et 7,06% respectivement, alors qu'elle a enregistré des
baisses de 33,46%, 14,65% et 2,45 % en 2022.
A noter que la pêche et l'aquaculture a
été le seul secteur à connaître un recul, avec une croissance de -0,8%, contre
-0,3% l'année précédente. Et ce, même si la valeur ajoutée de ce secteur est
passée de 77,4 milliards de dinars en 2022 à 82,1 milliards de dinars en 2023,
aux prix courants.