La BA fait certes
ressortir «des indicateurs qui témoignent des bons
résultats» de l’économie nationale en 2023, avec la reconstruction du stock des
réserves officielles de change, qui sont passées de 60,944 milliards de dollars
à fin 2022 à 68,988 milliards de dollars à fin 2023, mais les défis à relever
restent importants.
Entre baisse de l’inflation, hausse de
la croissance, accélération du rythme de la croissance des industries
extractives, accumulation des réserves de change, augmentation des crédits à
l’économie et solidité du secteur bancaire, le rapport annuel de la Banque
d’Algérie (BA), retraçant les évolutions économiques et monétaires du pays en
2023, rendu public hier sur son site, relève des indicateurs positifs sur plusieurs
chapitres en dépit de la stagnation des recettes des hydrocarbures entre 2022
et 2023 avec une évolution d’à peine 1,26%, de l’importante hausse des dépenses
à hauteur de 17,97% en 2023 par rapport à l’année 2022, du creusement
budgétaire et de la hausse du ration de la dette publique par rapport au
PIB.
La BA fait certes ressortir «des indicateurs qui témoignent des bons résultats» de
l’économie nationale en 2023, avec la reconstruction du stock des réserves
officielles de change, qui sont passées de 60,944 milliards de dollars (Mds
USD) à fin 2022 et 68,988 milliards à fin 2023, mais les défis à relever
restent importants.
«Le
creusement du déficit budgétaire ainsi que la hausse du ratio de la dette
publique par rapport au PIB continuent cependant à constituer un défi majeur
pour l’économie nationale en matière de diversification et d’amélioration de la
collecte des recettes budgétaires, mais aussi de maîtrise de l’évolution de la
dépense publique», note le rapport à ce sujet. Un document dans lequel les
rédacteurs parlent de «rétablissement rapide de
l’économie algérienne».
Rappelant en effet la forte récession
enregistrée en 2020 (-5%) en raison de la pandémie de Covid-19, la BA met en
exergue des taux de croissance appréciables en 2021, 2022 et 2023,
respectivement de 3,8%, de 3,6% et 4,1%.
«Le taux de croissance
réel enregistré en 2023 est le plus élevé de toute la période 2015-2023», fait
ressortir le rapport de conjoncture de la BA. Et d’expliquer que cette
évolution est principalement tirée «par l’expansion
remarquable de la dépense intérieure brute (+7,9%) et par la reprise des
exportations (+3,1%), et ce, malgré la reprise du volume des importations en
2023 après une longue période de contraction».
Concernant l’inflation, la BA note une
décélération remarquable avec un taux de 7,18% contre 9,45% à fin 2022. Une
tendance observée dès le début du second semestre de 2023 avec une baisse de
2,3% entre mai et décembre 2023, passant de 10,14% à 7,83%, selon la même
source.
«De plus, l’évolution de
l’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice hors produits agricoles frais,
conforte cette tendance baissière affichant ainsi des taux de 5,52% à fin 2023
contre
6,98% à fin 2022», poursuit le rapport.
Les crédits à l’économie en croissance de près de 6%
S’agissant de
l’évolution des prix des produits réglementés, la tendance haussière
enregistrée en 2022 s’est inversée au cours de l’année 2023, enregistrant un
taux d’inflation nul à fin 2023, contre une inflation de 4,53% à fin
2022.
En parallèle, l'inflation des prix à la
consommation des produits à fort contenu d'import a enregistré, elle aussi, une
décélération pour se situer à 7,69% à fin 2023, après avoir atteint un pic de
8,74% à fin 2022. Résultat de la politique monétaire adoptée au cours de cette
période. La BA, qui a maintenu son taux directeur inchangé à 3%, «un des taux les plus bas de la région Moyen-Orient et
Afrique du Nord», a apprécié en parallèle le taux de change du dinar par
rapport aux monnaies des pays partenaires commerciaux, en 2022 et 2023.
Ce qui a permis justement
d’atténuer «fortement» l’effet de l’inflation
importée. Aussi, la BA, en avril 2023, a décidé d’une augmentation du taux de
réserve obligatoire de 1% pour le ramener à 3% et de renforcer les reprises de
liquidités bilatérales introduites au mois de septembre 2020 pour les porter à
600 milliards de dinars (Mds DA).
«Ces mesures ciblaient,
dans un premier temps, les sources de l’excès de liquidité, potentiellement
inflationnistes, tout en maintenant le système bancaire en situation lui
permettant le financement de l’économie nationale sans effet d’éviction et sans
coûts supplémentaires», explique dans ce cadre le rapport de la Banque
centrale. Autre indicateur, poursuite de la croissance des crédits à l’économie
de 5,8% par rapport à 2022, passant de 10 115,2 à 10 697,9 Mds DA en
2023.
En outre, ajoute le rapport, le total
des ressources collectées par les banques a connu une progression de 2,7% en
2023, un rythme inférieur à celui de l’année 2022 qui était de 16,4%. Globalement,
ces ressources sont passées de 14 530,4 Mds DA à fin 2022 à 14 917
Mds DA à fin 2023.
Cette expansion du crédit, qui a
majoritairement concerné le secteur privé devrait, selon la BA, contribuer au
progrès du processus de diversification de l’économie à travers l’encouragement
de l’investissement d’une part, et stimuler la demande, et donc la croissance,
à travers les crédits accordés au secteur privé et aux ménages, d’autre
part.
Par ailleurs, les crédits nets se sont
accrus de 2,0% passant de 13 042,42 Mds DA à fin 2022 à 13 298,17 Mds
DA à fin 2023.