ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSE-ECONOMIE/ CLASSIFICATION MONDIALE, BAD 2023

 Depuis le 1er juillet 2024, l’Algérie est passée, dans la classification de la Banque Mondiale, de la 3e catégorie, «Revenu à intermédiaire inférieur», à la 2e catégorie, «Revenu à intermédiaire supérieur». Cette «accession» a été rendue possible grâce au bilan économique de l’an 2023. La classification, opérée chaque année par la Banque mondiale afin de mesurer la force économique d’un pays, témoigne, cette année, d’une économie nationale . En effet, l’Algérie avait rétrogradé dans la classification, le 1er juillet 2020, à cause d’un bilan économique négatif en 2019. À cause des contraintes liées à la pandémie mondiale de la Covid-19, il était difficile de redresser la situation, en 2020 et 2021, mais l’État a eu le mérite d’avoir limité les effets négatifs de la pandémie et maintenu l’économie algérienne à flot. Ce n’est qu’en 2022 que le processus de redressement, déclenché par des mesures audacieuses prises, a commencé à porter ses fruits. En somme, en deux ans, l’Algérie a amélioré sa classification auprès de la Banque mondiale, revenant dans le giron des pays à économie solide. Un Revenu national brut (RNB) par habitant à 4.960 $ La classification de la Banque mondiale se fait par le calcul du Revenu national brut (RNB) par habitant (en anglais : Gross National Income per capita), en tenant compte de la croissance économique, de l’inflation, des taux de change et de l’évolution démographique, suivant la méthode Atlas, qui consiste à prendre en considération les moyennes de taux de change sur les trois dernières années. Elle tient compte également des ajustements annuels de seuils de classification des revenus, en fonction de l’inflation. Pour qu’un pays soit classifié dans la catégorie de «Revenu à intermédiaire supérieur» en 2024, il faut que son RNB par habitant soit compris entre 4.466 et 13.845 dollars américains. Le RNB par habitant de l’Algérie est remonté, en 2023, à 4.960 $, suivant la classification de la Banque mondiale. À titre de comparaison avec des pays dont le nombre d’habitants dépasse les 35 millions, le RNB par habitant est de 6.750 $ en Afrique du Sud, de 3.900 en Egypte, de 3.700, au Maroc, de 2.340 au Ghana, de 2.110 au Kenya, de 2.130 en Angola, de 1.930 au Nigeria (bien que ce pays soit classé parmi les plus fortes économies en Afrique), de 1.130 en Ethiopie, de 990 au Soudan et de seulement 660 en République démocratique du Congo. De ce fait, parmi les pays les plus populeux en Afrique, l’Algérie est dépassée uniquement par l’Afrique du Sud. Donc, selon les chiffres officiels de la Banque mondiale, le Revenu national brut (RNB) par habitant de l’Algérie est parmi les plus élevés en Afrique. La Banque mondiale a expliqué ce regain du RNB en Algérie par «la refonte des statistiques des comptes nationaux, entreprise par les autorités algériennes (Office national des statistiques), afin de s’aligner sur les normes internationales en vigueur». Et d’ajouter : «Ce réalignement s’est traduit par une révision à la hausse du niveau du PIB (+13,3 % en moyenne sur la période 2018- 2022), qui s’explique, notamment, par l’intégration de la recherche-développement dans les estimations sur l’investissement, l’amélioration des méthodes de mesure de la production dans l’administration publique et une meilleure prise en compte de l’économie ‘’non observée’’ (souterraine).» L’Algérie dans le top africain en matière de parité de pouvoir d’achat (PPA) Plus même : l’Algérie est également dans le haut du classement des pays africains en matière de Parité de pouvoir d’achat (PPA), ou «en anglais : Purchasing Power Parity - (PPP)», un système permettant de connaître combien une devise permet d’acheter de biens et de services dans chacun des Continents ou des zones qu’on compare. En effet, la PPA en Algérie est de 16.700 Int$ (dollar international), bien au-dessus de celles de l’Afrique du Sud (15.630), du Maroc (9.600), du Ghana (7.370), de l’Angola (7.310), du Kenya (6.220), du Nigeria (6.200), du Soudan (3.110), de l’Ethiopie (3.100) et de la République démocratique du Congo (1.620). Parmi les pays africains de plus de 35 millions d’habitants, seule l’Egypte affiche une meilleure PPA que l’Algérie (17.990 Int$). Cette appréciation positive de la Banque mondiale est appuyée par un «rapport de suivi de la situation économique en Algérie», dont le résumé analytique atteste que «la croissance de l’Algérie a été robuste, en 2023, et l’inflation a commencé à décélérer», cette dernière ayant été de 9,3 %, avant de ralentir «à 5 % en glissement annuel, au premier trimestre 2024». La conséquence de cette nouvelle classification pour l’Algérie est que le pays est devenu encore plus attractif pour les investisseurs étrangers. Autrement dit, la hausse du RNB par habitant et de la PPA et la baisse de l’inflation, annonciatrices d’une hausse du pouvoir d’achat et, par corollaire, de celle de la consommation, sont des indicateurs d’une économie dynamique et solvable dans laquelle on peut investir en toute sérénité.