FINANCES- ENQUÊTES ET REPORTAGES- TRANSFERTS FONDS
VERS ALGÉRIE 2022/RAPPORT BANQUE MONDIALE
Les envois de fonds vers
l’Algérie par les Algériens établis à l’étranger ont augmenté en 2023 à 1,868
milliard de dollars, soit 163 millions de dollars de plus que les 1,705 milliard de dollars envoyés en 2022.Depuis 2005, les envois de fonds des Algériens établis à l’étranger ont
progressé comme suit : en 2021 (1,792 milliard $), en 2020 (1,700 milliard $),
en 2019 (1,786 milliard $), en 2018 (1,985 milliard $), en 2017 (1,792 milliard
$), en 2016 (1,989 milliard $), en 2015 (1,998 milliard $). En 2014, un record
a été enregistré avec 2,452 milliards $.
Pour les années 2013, 2012, 2011
et 2010, les envois de fonds tournaient autour de 200 millions de dollars, avec
210 millions $, 215 millions $, 203 millions $ et 197 millions $
respectivement. Durant les années 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009, les envois
étaient respectivement de 170 millions $, 189 millions $, 99 millions $, 104
millions $ et 150 millions $.Ces chiffres émanent de
la dernière édition de la Note d’information de la Banque mondiale sur les
migrations et le développement, publiée mercredi 26 juin 2024. Le rapport est intitulé « The Migration and Development Brief: Remittances slowed in 2023, expected to grow faster in 2024 ».
Au niveau du Moyen-Orient et
l’Afrique du Nord, région dans laquelle figure l’Algérie, les Égyptiens ont
envoyé vers leur pays 19,532 milliards de dollars en 2023, mais en forte baisse
par rapport à 2022, année durant laquelle ils ont envoyé 28,333 milliards de
dollars. En 2021, les Égyptiens avaient envoyé plus de 31 milliards de dollars.Les Marocains ont envoyé
11,75 milliards de dollars l’année passée, contre 11,168 milliards de dollars
en 2022. Les Tunisiens ont envoyé vers leur pays 2,65 milliards de dollars
l’année dernière, en baisse par rapport aux envois de 2022, estimés à 2,807
milliards de dollars.« Les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et
l’Afrique du Nord ont diminué de 15 % pour atteindre 55 milliards de dollars,
en raison principalement de la baisse des flux à destination de
l’Égypte », indique le rapport de la Banque mondiale, et de noter :
« La disparité entre les taux de change officiels et parallèles a
probablement orienté les envois de fonds vers des canaux informels. On observe
d’ailleurs un rebond des flux officiels vers l’Égypte après l’unification des
taux de change en mars 2024. »
« Les remises migratoires
entre pays de la région ont été affectées par le ralentissement de la
croissance dans les pays du CCG », selon la même source, qui ajoute :
« Les projections indiquent que les flux vers la région devraient augmenter
de 4,3 % en 2024. » « Enfin, le coût de l’envoi de 200 dollars dans
la région s’est établi à 6,2 % en moyenne, contre 6,7 % un an plus tôt »,
précise encore le document.
En Afrique subsaharienne, le
Nigeria arrive en tête. Les Nigérians ont légèrement dépassé les Égyptiens en
envoyant vers leur pays 19,550 milliards de dollars en 2023, contre 20,128
milliards de dollars en 2022.Le Zimbabwe a reçu 3,082 milliards de dollars en
2023 (3,085 milliards $ en 2022). L’Ouganda a reçu 1,43 milliard de dollars, le
Mali (1,154 milliard $), le Kenya (4,167 milliards $), le Ghana (4,633
milliards $), la République Démocratique du Congo (1,348 milliard $).Selon la Banque mondiale, les remises migratoires à
destination de l’Afrique subsaharienne ont atteint 54 milliards de dollars,
soit une légère baisse de 0,3 %. « Elles ont soutenu le compte courant de
plusieurs pays africains en butte à l’insécurité alimentaire, à la sécheresse,
aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement, aux inondations et aux
difficultés liées au service de la dette », note la même source.Et d’ajouter : « La
Gambie, le Lesotho, les Comores, le Libéria et Cabo Verde sont parmi les pays
les plus dépendants des envois de fonds des migrants. » Selon la même
source, envoyer 200 dollars dans la région coûtait en moyenne 7,9 % en 2023, un
taux pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente. Pour 2024,
globalement, indique le rapport, les flux vers la région devraient augmenter de
1,5 %, prévoit le rapport.
Au niveau mondial, le rapport
relève que les remises migratoires vers les pays à revenu faible et
intermédiaire ont marqué le pas en 2023. Elles se seraient élevées à 656
milliards d’euros, alors qu’elles avaient fortement progressé sur la période
2021-2022.Cette modeste augmentation de 0,7 % reflète les grandes disparités de
la croissance régionale, mais les envois de fonds demeurent une source
essentielle de financement extérieur pour les pays en développement en 2023,
car ils soutiennent le compte courant de plusieurs pays aux prises avec
l’insécurité alimentaire et les problèmes d’endettement. En 2023, les envois de
fonds ont excédé le montant des investissements étrangers directs et de l’aide
publique au développement.
Les prévisions indiquent que les
remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient
croître à un rythme plus rapide de 2,3 % en 2024, même si cette progression
sera inégale selon les régions. Les risques potentiels de contraction des
projections découleraient d’une croissance économique plus faible que prévu
dans les pays à revenu élevé qui accueillent des migrants et de la volatilité
des prix du pétrole et des taux de change.En
2023, les remises migratoires ont surtout progressé vers l’Amérique latine et
les Caraïbes (7,7 %), l’Asie du Sud (5,2 %) et l’Asie de l’Est et le Pacifique
(4,8 %, hors Chine). En revanche, l’Europe et l’Asie centrale ont enregistré
une baisse de 10,3 %.L’envoi de fonds coûte toujours
trop cher. Au quatrième trimestre 2023, le coût moyen mondial de l’envoi de 200
dollars s’élevait à 6,4 %, soit une légère hausse par rapport aux 6,2 % de
l’année précédente et bien au-delà de l’objectif de 3 % fixé par les ODD.Le coût des transferts numériques était plus faible : 5
%, contre 7 % pour les méthodes classiques, ce qui met en évidence les
avantages des progrès technologiques dans la réduction de la charge financière
des migrants.
Compte tenu de l’importance
croissante des envois de fonds, il est essentiel de recueillir des données
précises pour soutenir les objectifs de développement durable des Nations Unies
relatifs à la baisse des coûts et à l’augmentation des volumes.
Toutefois, les données
statistiques sont encore incohérentes et incomplètes. L’écart global entre les
flux entrants et sortants s’est creusé, car les canaux informels sont un
facteur majeur, les migrants transportant de l’argent liquide sur eux
lorsqu’ils rentrent dans leur pays.