ENERGIE- ETUDES
ET ANALYSES—GAZ TORCHÉ 2023/ RAPPORT MONDIAL 2024
Après les succès considérables enregistrés, l’an
dernier, dans des pays tels que les Etats-Unis et l’Angola,
«cette année nous constatons des améliorations soutenues en Algérie et
au Venezuela (-4% et 3% d’intensité )», se félicite Global Gas Flaring Tracker de la Banque mondiale dans un rapport.
La
quantité de gaz torché en 2023 dans le monde a atteint un volume global de 148
milliards de mètres cubes, marquant ainsi une hausse importante de 9 milliards
de mètres cubes (+7%), soit le niveau le plus élevé depuis 2019. C’est ce que
révèle un nouveau rapport Global Gas Flaring Tracker
de la Banque mondiale (juin 2024) .
Durant
l’année 2023, le gaz torché a été responsable du rejet de 381 millions de
tonnes d’équivalent dioxyde de carbone CO2e, dont une importante quantité de méthane,
soit le volume que produit l’ajout de cinq millions de voitures sur les routes,
indique le même rapport. Les neuf principaux pays responsables du torchage de
gaz sont la Fédération de Russie, les Etats-Unis, la République islamique
d’Iran, l’Irak, le Venezuela, l’Algérie, la Libye, le Nigeria et le Mexique.
Ces
pays sont responsables de 75% du volume de gaz brûlés à la torche dans le
monde, alors qu’ils ne représentent que 46% de la production mondiale de
pétrole. Le rapport relève que la réduction la plus importante du torchage a
été observée, l’année dernière, en Algérie. «Les
volumes brûlés ont diminué de 0,4 milliard de mètres cubes, soit 5%» indique la
même source en notant que la production de pétrole a également diminué de 2%,
et l’intensité de torchage a globalement diminué de 3% en Algérie.
«Depuis
2020, la compagnie pétrolière Sonatrach a mis en œuvre plusieurs projets de
récupération du gaz torché à Hassi Messaoud, le plus grand champ pétrolier du
pays.
En
2023, la compagnie s’est engagée à réaliser des projets dans d’autres champs,
notamment dans ceux de Tiguentourine, d’Ohanet et de Tin-Fouyé-Tabenkort, qui devraient permettre de réduire davantage les
volumes de torchage en Algérie», précise l’outil de
surveillance des gaz torchés en notant que le volume des dioxydes de carbone
rejeté s’est élevé à 23 millions de tonnes.
«Après
les succès considérables enregistrés, l’an dernier, dans des pays tels que les
Etats-Unis et l’Angola, cette année, nous constatons des améliorations
soutenues en Algérie et au Venezuela (-4% et 3% d’intensité)», se félicite le
même rapport en notant que ces réduction reflètent les efforts déployés par les
compagnies pétrolières nationales pour mettre en œuvre des projets de
récupération des gaz torchés, bien que le Venezuela reste le pays où
l’intensité du torchage est la plus élevée au monde.
Le
même baromètre déplore tout de même que ces réductions n’ont pas pu compenser
la hausse importante des activités de torchage dans d’autres pays comme en
Russie, en Iran, aux Etats-Unis, et en Libye. «Le gaz
torché aurait pu être utilisé pour améliorer l’accès à l’énergie dans certaines
des régions les plus pauvres en énergie dans le monde.
S’il
avait été utilisé, il aurait pu produire suffisamment d’électricité pour
doubler la quantité actuellement fournie en Afrique subsaharienne»,
explique l’outil de mesure de la Banque mondiale. Le GGFT souligne que «le torchage de gaz reste une question complexe influencée
par des facteurs économiques, commerciaux, réglementaires et politiques.
Même
si certains pays ont fait des progrès dans la réduction du torchage,
l’augmentation globale en 2023 démontre la nécessité de poursuivre et
d’intensifier les efforts».
Ceci
et d’appeler les gouvernements, les opérateurs et les parties prenantes, à «donner la priorité à une action durable visant à réduire
le torchage des gaz et les émissions de méthane provenant des opérations
pétrolières et gazières afin d’atténuer les impacts du changement climatique et
d’assurer un avenir durable».