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Situation tabagisme 2024

Date de création: 11-06-2024 19:32
Dernière mise à jour: 11-06-2024 19:32
Lu: 116 fois


SANTE- TABAGISME- SITUATION TABAGISME 2024

L e tabac a le plus fort potentiel addictif parmi les substances psychoactives, devant l’héroïne, l’alcool et la cocaïne, selon le Dr Benarrache, maître-assistante en psychiatrie à l’EHS Drid-Hocine d’Alger (8 juin 2024) . La dépendance vis-à-vis des substances psychoactives est le produit de mécanismes adaptatifs du cerveau face à l’action des psychotropes. L’addiction n’est pas due à une absence de volonté mais à une altération des mécanismes d’apprentissage cérébraux qui influencent les processus de motivation et de prise de décision. Cela explique la difficulté des personnes concernées à contrôler ou à interrompre leurs comportements de consommation. La dépendance au tabac est en partie due aux effets de la nicotine sur le cerveau, plus particulièrement sur la partie appelée système de récompense, une structure impliquée également avec les autres drogues. «Elle fait partie de ce que l’on appelle le cerveau reptilien qui renforce les comportements vitaux tels que le comportement alimentaire ou sexuel», a-telle expliqué. La spécialiste fait savoir que l’intervention du psychologue ou du psychiatre consiste d’abord à bien comprendre les dépendances d’un fumeur ayant des difficultés d’arrêt. La motivation comportementale commence par une question : dans quel stade du processus de changement de comportement se trouve le patient ? Selon elle, l’intervention médicale doit être adaptée à la phase pour favoriser la prise de conscience des problèmes de l’addiction aux tabacs et d’établir un cadre thérapeutique collaboratif pour aider le fumeur à s’en sortir. Le Dr Benarrache met aussi l’accent sur la nécessité de respecter les étapes de sevrage. L’arrêt brutal ou la réduction de la consommation de nicotine entraîne, dans les 24 heures, insomnie, irritabilité, frustration, colère, anxiété, difficultés de concentration, fébrilité, diminution du rythme cardiaque, augmentation de l’appétit et prise de poids. Selon elle, le conseil minimal consiste à évaluer la motivation à l’arrêt et à encourager le jeune à envisager l’arrêt. Tout adulte ayant une mission éducative peut appliquer le conseil minimal d’aide à l’arrêt du tabac. «Simple, rapide et efficace, la méthode consiste à évaluer la motivation à l’arrêt et à encourager les tentatives d’arrêt. Les praticiens doivent comprendre qu’un fumeur qui ne parvient pas à arrêter ne manque pas de volonté, mais est freiné par la dépendance», a-t-elle conclu.

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Selon le Pr Ghania Brahimi, cheffe du service épidémiologie au CHU Issad-Hassani de Beni Messous, la prévalence des fumeurs est estimée à 17,4% chez les garçons et à 2,6% chez les filles chez la population âgée de 13 à 15 ans et à 21,8% chez les adultes. Qualifié par l’OMS de pandémie, le tabac est la première cause de mort évitable, surtout chez les jeunes, selon un rapport de l’organisation. Selon elle, 46% des fumeurs avaient une forte dépendance en 2008 et 41% en 2019. Elle a également fait savoir que 53,40% des fumeurs consomment du tabac même pendant les heures de travail et 31% n’avaient aucune intention d’arrêter de fumer. La spécialiste a aussi révélé que le taux de cigarettes fumées par jour a augmenté de 55,2 % entre 2008 et 2019. L’épidémiologiste plaide pour le renforcement de l’application des textes législatifs qui interdisent de fumer dans les espaces publics. «Même l’interdiction de fumer à l’intérieur des hôpitaux n’est pas respectée», a-t-elle déploré. Le Pr Brahimi lance un appel aux autorités pour doter les services d’aide au sevrage en moyens et former des équipes spécialisées. «A cet effet, le soutien actif aux fumeurs lors du sevrage, la thérapeutique d’accompagnement dans l’arrêt du tabac, la consultation de tabacologie sont des éléments fondamentaux», a-t-elle poursuivi. Pour le Pr Mohamed Chetibi, chef de service en cardiologie au CHU Beni Messous, la cigarette tue plus de 50% des patients atteints de maladies cardiovasculaires. «Le meilleur moyen d’éviter ces décès précoces, surtout chez les jeunes patients, est d’arrêter de fumer», a-t-il lancé.