Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Europe/Elections européennes 2024/Désinformation (II/II)

Date de création: 08-06-2024 20:38
Dernière mise à jour: 08-06-2024 20:38
Lu: 92 fois


VIE POLITIQUE- FORMATION CONTINUE- EUROPE /ÉLECTIONS EUROPÉENNES 2024/  DÉSINFORMATION (II/II)

 

© Léa Deseille /France Télévisions, 7 juin 2024

3/ Le Pacte migratoire, autre cible privilégiée : Voté en avril, le Pacte migratoire est source de tensions et objet d'infox dans nombre de pays européens. En Lettonie, le média Rebaltica a vérifié les déclarations de plusieurs politiciens qui avaient assuré que tous les pays européens seraient contraints d'accueillir 100 000 migrants, sans quoi, ils se verraient imposer une amende de 2 millions d'euros. Une fake news similaire a été diffusée en Slovaquie, comme l'a rapporté Euractiv.

La Pologne apparaît comme "l'un des pays les plus sensibles à la question de l'immigration", selon l'EDMO. Les infox s'y sont multipliées. Plusieurs internautes ont assuré que le Premier ministre, Donald Tusk, à la tête d'une coalition de gauche démocrate, avait voté pour le Pacte migratoire. Le but étant de ternir l'image du chef du gouvernement auprès de son électorat, alors qu'il a affiché à l'inverse une ligne de fermeté en matière d'immigration. 

D'innombrables fausses informations circulent à propos de l'immigration. Ces infox présentent les migrants comme violents ou criminels, comme en Espagne, où des vidéos détournées ont circulé, rapporte le média espagnol Maldita. Ou diffusent la rumeur d'une Union européenne prête à autoriser une immigration incontrôlée. En Espagne, Jorge Buxadé Villalba, la tête de Liste du parti d'extrême droite Vox, a parlé d'une "politique d'immigration qui a ouvert grand ses portes et nous oblige à vivre retranchés dans nos maisons". Santiago Abascal, président du parti, a assuré que Bruxelles avait forcé l'Espagne "à ouvrir toutes les frontières". Des propos erronés, mais très relayés. "Les politiques sont parmi les premiers à diffuser de la désinformation", souligne Vincent Couronne. 

4/ Des fake news sur le vote pour "démobiliser les électeurs" : C'est la grande fake news de la campagne électorale en Allemagne. Depuis des mois, de nombreuses rumeurs ont circulé sur le processus électoral outre-Rhin : de multiples publications incitent les électeurs à inscrire leur nom sur le bulletin pour éviter la fraude électorale, assurent que le vote par correspondance n'est pas sûr, qu'il est possible de voter plusieurs fois, ou encore que l'élection est faussée car l'urne non scellée, énumère le média Correctiv. Toutes fausses, ces allégations ont été largement partagées dans le pays.

Si bien que la théorie a voyagé jusqu'en Espagne. Depuis quelques jours, le même type d'informations y circule. Certains Espagnols assurent qu'il suffit d'inscrire un pourcentage sur son bulletin de vote pour que le vote soit comptabilisé deux fois. "Ces théories sont assez classiques et reviennent à chaque élection, note Vincent Couronne. L'idée est de démobiliser les électeurs, en laissant penser que l'Union n'est pas démocratique et que voter n'est donc pas utile." 

D'autres allégations vont dans ce sens. En Italie, Carlo Calenda, sénateur libéral, a assuré que les Italiens n'avaient pas d'influence à Bruxelles. "Au Parlement européen, l'Italie est aujourd'hui 25e sur 27 pays en termes d'influence, et pourtant, nous sommes le troisième pays le plus grand et le plus puissant en termes économiques." Un chiffre véridique, mais, selon le média Pagella Politica, cette faible influence est liée à un manque d'investissement des eurodéputés italiens. 

5/Les acteurs politiques de l'UE pris pour cibles : Eurodéputés, Etats, institutions... A en croire les fake news qui circulent, tous seraient corrompus. Cette idée a été popularisée au sein des Vingt-Sept. En Slovénie, Ales Hojs, ancien ministre de l'Intérieur, a affirmé à tort que seuls quatre pays de l'Union disposaient d'une commission anticorruption. Au Portugal, une image d'Ursula von der Leyen en état d'arrestation a été largement diffusée. Ce cliché a été généré grâce à l'intelligence artificielle dans le but de nuire à l'image de la présidente de la Commission. 

Ce type d'attaques s'est multiplié dans l'Union. En Allemagne, en pleine campagne électorale pour les européennes, plusieurs publications ont affirmé que le gouvernement avait décriminalisé la pédopornographie. A l'origine de cette fausse nouvelle, une proposition de modification législative pour "éviter que des personnes recueillant des preuves – parfois pour dénoncer des pédocriminels – soient inculpées automatiquement", ce qui est le cas actuellement, décrypte l'AFP. Ici, le but est d'assimiler le gouvernement allemand à des pédocriminels

Fin mai, le Parti social-démocrate allemand (SPD) a été victime d'un détournement. L'une de ses affiches de campagne pour les européennes a été retouchée. Une manipulation censée faire croire que la formation politique faisait siens les codes du nazisme, a rapporté le média Correctiv. A chaque fois ou presque, le même schéma : "Cette désinformation est créée et diffusée par des acteurs locaux, mais elle est ensuite reprise par des acteurs malveillants, qui peuvent être étrangers, pour la rendre virale et nuire aux victimes", énonce Vincent Couronne.