COMMUNICATION- ETRANGER-
AUDIOVISUEL PUBLIC FRANCE/RÉFORME 2024 (I/II)
Réforme de l'audiovisuel
public : l'essentiel en 5 questions
Le débat sur le projet de réforme de l'audiovisuel public à l'Assemblée
nationale a été reporté. Prévu le 23 mai 2024, il s'est heurté à un calendrier
parlementaire très chargé. Mais en quoi consiste ce projet de réforme ? Le
point en cinq questions avec © Vie-publique.fr./
27 mai 2024
1/En quoi consiste la proposition de loi
sur l'audiovisuel public ?
La proposition de loi actuellement en
attente d'examen par les députés a été amendée par le gouvernement. Elle prévoit
désormais une réforme en deux étapes :
- la création en 2025 d'une "holding" (société
mère) France Médias regroupant les radios et chaînes de télévision
publiques, sauf France Médias Monde (FMM), Arte et TV5 Monde, ainsi que
l'INA ;
- la fusion en
2026 des sociétés de l'audiovisuel public.
Détenue entièrement par l'État, France Médias devra
définir la stratégie de chaque société ("veiller à la cohérence et à la
complémentarité de leurs offres de programmes", et des coopérations
internes, notamment). Deux conventions stratégiques pluriannuelles (CSP) seront
conclues pour cinq ans entre l'État et la holding France Médias et Arte
France.
Le texte prévoit d'autres mesures, notamment :
- "une ressource publique de
nature fiscale, pérenne, suffisante, prévisible et prenant en compte
l’inflation" pour financer les médias publics (la suppression de la
redevance télé en 2022 est compensée par une fraction de la TVA jusqu'à
fin 2024) ;
- un déplafonnement des recettes publicitaires
;
- la diffusion des événements
sportifs sur les chaînes publiques.
L'examen du texte en première lecture à l'Assemblée nationale, prévu les 23
et 24 mai, a été reporté en raison de retards dans le débat sur la loi
agricole.
2/Quelle est l'origine et le cheminement
du projet de réforme ?
Réformer l'audiovisuel public est un sujet évoqué depuis une dizaine
d'années dans plusieurs rapports. Principale raison : renforcer les médias
publics face à la concurrence des plateformes internationales de vidéos et des
réseaux sociaux qui a diminué l'exposition de l'audiovisuel public.Un rapport d'information de 2015
préconisait la création d'une holding chapeautant les médias publics. Objectifs
: mettre un terme à "la dispersion des tutelles" et privilégier les
actions communes en particulier dans le numérique et au niveau territorial
(France 3 et France Bleu devaient être regroupés dans un nouveau média
"France Médias Régions").Le rapprochement
des médias est lancé par le gouvernement en 2019. Un premier projet de loi sur la communication
audiovisuelle prévoit la création d’un groupe avec à sa tête une société mère
unique, France Médias rassemblant Radiofrance, France
Médias Monde, TV5 Monde, l'Institut national de l'audiovisuel (INA), france.tv
et Arte. Son examen a été abandonné lors de la crise sanitaire en mars
2020. Un nouveau rapport sénatorial en 2022 juge le
modèle de holding insuffisant. La fusion des entreprises nationales de
l’audiovisuel public dans une même structure serait plus adaptée pour faire
face à la concurrence du numérique. Il s'agit alors de "maximiser les
mutualisations pour supprimer les doublons et investir davantage dans le
numérique pour défendre notre souveraineté audiovisuelle". Dans ce cadre,
les sénateurs proposent la création "d'une structure commune réunissant
l’ensemble des journalistes de France Télévisions, Radio France et France
Médias Monde" (une newsroom). Le
sénateur Laurent Lafon et d'autres élus des groupes
Union Centriste et Les Républicains, ont déposé le 21 avril 2023 une proposition de loi qui reprend en
partie le rapport de 2015 et le premier projet de loi. Le texte propose
essentiellement la création d'une holding France Médias regroupant France
Médias Monde (RFI, France 24 et MCD), Radio France, France Télévisions et
l’Institut national de l’audiovisuel (INA).Le 13 juin
2023, le Sénat a voté la création de la holding, France Médias. La ministre de
la culture s'était alors opposée à cette réforme, préférant renforcer les
coopérations par projet.Alors
que le texte revient devant le Parlement au printemps 2024,
le gouvernement propose un amendement en commission des affaires
culturelles : la fusion de l'audiovisuel public en 2026. Il est adopté par les
députés (30 voix pour, 18 contre) le 14 mai 2024. Autres modifications : France
Médias Monde (FMM) est exclu de la holding et les recettes publicitaires sont
déplafonnées.