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Roman Aimen Laihem- "Taxis"

Date de création: 27-05-2024 19:52
Dernière mise à jour: 27-05-2024 19:52
Lu: 109 fois


TRANSPORTS- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN AÏMEN LAÏHEM- « TAXIS »

 

Taxis. Roman de Aïmen Laïhem. Editions Barzakh, Alger 2023,  165 pages , 900 dinars.

 

Un citoyen d’Alger qui , dans l’anonymat, raconte Alger. Mais il la raconte de manière assez originale, encore introuvée dans notre littérature contemporaine. A partir d’un « taxi ». Facile, tant  il est vrai que le moyen de transport dénommé « taxi » a pris, depuis peu,  une  importance ....quantitative .....c’est-à-dire disponible à tout moment et en tous lieux, alors qu’il y a moins d’ une décennie, il fallait vraiment ramer pour avoir un « taxi ».

Notre citoyen n’est pas fainéant et bien que travaillant à quelques minutes de marche de son domicile, il préfère emprunter le ....taxi. Pour mieux regarder sa ville . Pour mieux jauger la vie et les propos de ses concitoyens ayant emprunté « son » taxi. Pour mieux juger une société dont il fait partie mais où il se sent, quelque part, étranger . Il n’est pas le seul ....tant il est vrai que la clientèle des taxis ainsi que le monde de « taxieurs » sont multiples et variés : des véhicules bien entretenus, des tacots, des taxi-compteurs, des clandestins, des pleins, des à moitié vides, des vides...des chauffeurs ronchons, des chauffeurs muets, des chauffeurs accueillants, des chauffeurs religieux, d’autres j’memfoutistes, des nationalistes, des rêveurs d’ailleurs..............et, des prix qui jouent au yo-yo.

Finalement, un sociologue de la vie urbaine qui s’ignore qui a voulu , nous dit-il, voir la société d’un nouvel œil, « plus aiguisé et bienveillant » (pas tant que çà !), à analyser , à visualiser, à cerner et essayer de mieux comprendre les gens, « mais, surtout, à mieux apprécier ce peuple »

 

 

L’Auteur : en 2998 à Alger. Architecte (Epau/Alger). Premier livre.

 

Extraits « Tchoutchou maleh est le nom que donnent les Algérois au goéland. Cet oiseau emblématique de la ville porte un nom composé de deux mots : « tchoutchou »qui, en kabyle, sert à désigner la viande pour les enfants et « maleh » , terme arabe signifiant « salé ».Traduit littéralement, tchoutchou maleh voudrait donc dire « viande salée ».Il en est ainsi en référence peut-être , à son environnement marin, iodé... » (p33), « Des oiseaux. Des mouettes, encore et toujours . Ici, elles sont légion. Ça rajoute de la blancheur au tableau. Toujours mieux que les pigeons » (p 50), « Parfois, c’est ça un taxi : quelque chose vous rattrape alors que vous le fuyez  (p55)", "Quel cauchemar ! Il se fait tard et les taxis se font rares dans le noir. Le jour, une voiture sur cinq est un taxi. La nuit, toutes les voitures d’Alger deviennent des taxis. Clandestins, bien sûr » (p 80) , « Il ne vente que très rarement sur Alger. Mais quand il arrive au vent de se lever, oubliez la douce ville côtière de la Méditerranée, c’est l’océan qui prend place, c’est l’Atlantique Nord, l’Arctique !Alger devient infernale. Bourrasques sous les palmiers/Tornades de déchets. Tourbillons d’eau sale et salé. » (p 121)

Avis :Étonnante forme de récit......A lire ne serait-ce que par curiosité ........... et, pour encourager l’auteur et l’éditeur.

Citations : « Alger sous la pluie n’est plus Alger. Elle n’est plus la même ville. Elle n’est plus. C’est Venise sans les gondoles. Un cauchemar » (p14), « Cette ville (note : Alger) est une  montagne russe. Si mal nommée d’ailleurs. Cette ville   est plutôt une montagne algérienne (pp 50-51) , « Taxi » est le nom donné à une drogue qui ravage la société algérienne. On l’appelle ainsi du fait de sa couleur jaune et blanc. A long terme, le « taxi » a les mêmes effets que la cocaïne ou toute autre drogue dure : une dépendance qui tue à petit feu.... » (p150), « C’est surtout ça un taxi : un siège sur lequel s’adosser quand on n’ arrive plus à avancer par soi-même » (p153)