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Cinéma/ 77ème Festival de Cannes (France)/Palmarès

Date de création: 27-05-2024 19:22
Dernière mise à jour: 27-05-2024 19:22
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CULTURE- ETRANGER- CINÉMA/77 ème FESTIVAL DE CANNES 2024 (FRANCE)/PALMARÈS

 

A l’heure du bilan, que tirer de cette 77e édition du Festival de Cannes ? La sensation mitigée d’un cru peu exceptionnel mais parcouru par des gestes forts de cinéma, sans sommet mais aux nombreux pics conceptuels ou émotionnels.

 

-Prix du Scénario : « the Substance » de Coralie Fargeat

Prix d’interprétation féminine : Karla Sofia Gascon, Zoé Saldana, Selena Gomez et Adriana Paz pour « Emilia Perez » de Jacques Audiard

 

-Prix d’interprétation masculine : Jesse Plemmons pour « Kinds of Kindness » de Yorgos Lanthimos

Prix « spécial » du jury : « Les Graines du figuier sauvage » de Mohammad Rasoulof

Il a beau être « spécial », voilà un prix aux allures de hochet qui donne l’impression d’avoir maladroitement couronné la démarche politique de Mohammad Rasoulof au détriment de son pur objet de cinéma. Le réalisateur iranien, dont chaque apparition sur la Croisette a entraîné des standing-ovations, a fui l’Iran avant le festival où il est condamné, entre autres, à huit ans de prison. Avec sa classe habituelle, il a adressé son soutien aux membres de son équipe retenus au pays et soumis à la pression des services secrets d’un « régime totalitaire qui a pris son peuple en otage » et remercié « toutes les jeunes femmes dont le courage et l’audace sans borne ont été l’inspiration de ce film. Le miracle de ce film ». Avant d’appeler à la mobilisation contre la condamnation à mort du rappeur Toomaj Salehi. Grand homme, grand film, petit prix.

-Prix de la mise en scène : Miguel Gomes pour « Grand Tour »

-Prix du jury : « Emilia Perez » de Jacques Audiard

-Grand prix du jury : « All We Imagine As Light » de Payal Kapadia

« All We Imagine As Light » est le deuxième long de Payal Kapadia, après « Toute une nuit sans savoir », présenté à la Quinzaine en 2021 et récipiendaire du Prix de L’œil d’Or du meilleur documentaire. Le double parcours de deux femmes, infirmières et colocataires, l’une étant plus âgée que l’autre ; leur rapport aux hommes, au désir, à la justice et à la transgression.

-Palme d’Or : « Anora » de Sean Baker

Depuis quand une Palme n’avait-elle à ce point été placée sous le signe du plaisir de cinéma ? Petite bombe de rythme, d’humour, de tension, de modernité et d’empathie pour ses personnages, le film de Sean Baker sur les tribulations d’une strip-teaseuse new-yorkaise porte haut un cinéma indépendant américain, aujourd’hui aux abois, dont est également issue la présidente du jury Greta Gerwig. Et ramène la palme aux Etats-Unis pour la première fois depuis « Tree of Life » de Terrence Malick, il y a treize ans. « Je ne sais vraiment pas ce qui m’arrive là ! », a jubilé Sean Baker en recevant le prix des mains de George Lucas. Avant de se livrer à une défense ardente du cinéma en salles, de remercier sa mère qui lui a montré ses premiers films à l’âge de cinq ans et de dédier son trophée « à tous les travailleurs du sexe, passés, présents et futurs »« La Palme, a-t-il ajouté, c’était mon but depuis trente ans. Qu’est-ce que je vais faire maintenant du reste de ma vie ? ». Continuer à grandir.