SANTE – MALADIE- PSORIASIS (COMPLÉMENT)
Le chef de service de dermatologie au CHU
de Constantine, le Pr Ahmed Chehad a affirmé, samedi 25
mai 2024, à Alger, que le psoriasis connaît une large propagation, et touche
toutes les tranches d’âge avec 30% de cas héréditaires. Dans une déclaration à
la presse en marge d’une journée scientifique sur les maladies dermatologiques,
le spécialiste a expliqué que les cas de psoriasis avant l’âge de 40 ans sont
liés à des antécédents familiaux. En effet, cette maladie, dans ses trois
formes à savoir légère, modérée et sévère, affecte considérablement l’état
psychologique de l’individu en provoquant des démangeaisons et des éruptions
cutanées. Le psoriasis figure parmi les maladies dermatologiques chroniques
pour lesquelles la science n’est pas encore parvenue à trouver de traitement,
sachant qu’elle peut causer des douleurs, affecter le sommeil et entraver la
concentration. En outre, le psoriasis évolue à travers plusieurs phases pouvant
durer de nombreuses semaines, voire des mois, avant de se calmer
provisoirement, puis réapparaître en fonction des facteurs la déclenchant,
notamment chez les personnes ayant une prédisposition génétique, un déficit
immunitaire, des infections, des blessures, des brûlures, outre certains types
de médicaments et le stress. Concernant le traitement disponible en Algérie, le
Pr Chehad a fait état de plusieurs types de
médicaments, les plus récents étant issus de la biotechnologie, et d’autres
plus avancés et bientôt disponibles sur le marché national, sont efficaces pour
atténuer la gravité de la maladie, sans pour autant la guérir complètement. De
son côté, la professeure chargée de l’éducation thérapeutique sur le psoriasis
au CHU Mustapha-Pacha d’Alger, Lynda Taibi, a mis
l’accent sur le rôle de cette éducation, à travers trois séances mensuelles
destinées à des groupes de patients, certaines pour les adultes et d’autres
pour les enfants et leurs familles, en vue de faire connaître cette maladie et
de proposer des solutions. Parallèlement à cette éducation thérapeutique, une
séance animée par des psychologues est proposée afin d’atténuer les
répercussions de la maladie sur le patient, selon la spécialiste qui a salué
les résultats probants de ces séances éducatives qui ont porté leurs fruits
exhortant les patients à ne pas perdre espoir en la guérison et à consulter les
spécialistes pour obtenir un traitement efficace atténuant les complications de
la maladie. A cet égard, Pr Taibi a souligné que bien
que le psoriasis soit une maladie extrêmement lourde sur les plans
physiologique et psychologique, des médicaments disponibles sur le marché
national permettent d’en atténuer les effets. De plus, des dermatologues
spécialisés dans les secteurs public et privé suivent les progrès scientifiques
et sont en mesure de répondre à toutes les préoccupations des patients. A noter
qu’une rencontre sur les maladies dermatologiques a été organisée la semaine
dernière. Animée par des spécialistes des centres hospitalo-universitaires de
Constantine, d’Oran et d’Alger en visioconférence, cette rencontre a mis
l’accent sur la nécessité de renforcer la formation des spécialistes en
pédiatrie, obstétrique et les sages-femmes afin de sensibiliser au dépistage
précoce de l’hémangiome, une tumeur vasculaire fréquente chez les enfants, en
particulier les nourrissons. Ils ont également souligné lors de cette rencontre
destinée particulièrement aux sagesfemmes, notamment
celles exerçant aux services de la santé Mère-Enfant aux établissements publics
de santé de proximité, et qui suivent la grossesse et veillent à la vaccination
des enfants, la nécessité de la sensibilisation sur l’hémangiome infantile,
outre la nécessité de la réalisation des études nationales sur cette
pathologie. Les dermatologues reconnaissent l’hémangiome infantile, notamment
chez les nourrissons, par les taches rouges qui apparaissent à cause des néo-vaisseaux sanguins qui se forment au niveau du derme, à
la naissance ou au cours du premier mois de la vie du nourrisson. Ces tumeurs «bénignes» sont répandues notamment chez les nourrissons et
les bébés prématurés. La chef de service de dermatologie au CHU d’Oran, le Pr
Amina Serradj, a fait savoir que 15% des cas peuvent
subir des complications, des douleurs et des plaies qui laissent des
cicatrices. Pour sa part, la dermatologue à l’hôpital militaire d’Ain Naadja, le Pr Aicha Salhi, a
insisté sur le diagnostic précoce de l’hémangiome, pour qu’il puisse être pris
en charge à temps, estimant que le facteur temps était
«crucial» dans des cas pareils.