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Conférence à Alger de D. De Villepin (20 mai 2024)

Date de création: 22-05-2024 10:48
Dernière mise à jour: 22-05-2024 10:48
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RELATIONS INTERNATIONALES- FRANCE- CONFERENCE A ALGER DE D. DE VILLEPIN (20 MAI 2024)

L’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a affirmé, lundi 20 mai 2024, que «c’est une chance d’avoir l’Algérie comme membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU». Animant une conférence à la Faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université d’Alger 3 sur «Les nouvelles réalités mondiales», l’homme politique a évoqué la multitude de conflits dans le monde, citant expressément le génocide que continue de perpétrer l’entité sioniste à Ghaza et à Rafah. Dans cette optique, il a souligné le fait qu’«il y a une revendication toute légitime d’un peuple (palestinien) qui a vu sa terre spoliée, où tout a été détruit. Pis encore, selon lui, « il ya eu des viols et des massacres d’enfants et de femmes. Toutes les conditions ont été réunies pour trainer le peuple dans un engrenage meurtrier», a-t-il tonné, dénonçant la politique du «deux poids, deux mesures». Saluant la position franche et constante de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU, D. De Villepin a indiqué que «le monde assiste impuissamment à une logique de destruction et tous ces conflits sont, à mon sens, mémoriels». Citant l’exemple des campus américains qu’il qualifie de «nouvelle donne», le conférencier s’est félicité du fait que «beaucoup de pays reconnaissent l’État palestinien». Néanmoins, pour ce fervent défenseur des droits de l’homme, «bien que les choses bougent et avancent, je pense d’ores et déjà au jour d’après, c’est-à-dire après les armes, car il s’agira, là aussi, de savoir comment le territoire palestinien sera géré, sachant qu’Israël veut en garder le contrôle» D. De Villepin a, par ailleurs, mis en évidence le rôle que devra jouer l’Afrique, pour faire face à la montée de nouveaux blocs dans le monde. «Il y a comme un cloisonnement des États dans ce Continent. Les pays d’Afrique gagneront s’ils levaient les barrières, mutualisaient les infrastructures et élargissaient les bases des échanges et des modes de consommation», a-til estimé. Crimes coloniaux en Algérie : «Les excuses sont incontournables» S’étalant sur un autre sujet, celui du dossier mémoriel qui reste en suspens dans les relations Algéro- françaises, et sur un ton empreint d’émotion, Dominique De Villepin, a affirmé qu’il est essentiel, pour la France, de demander pardon à l’Algérie, pour les crimes perpétrés durant 132 ans de colonisation. L’ancien Premier ministre insiste sur la nécessité «des excuses». Cette prise de conscience, l’homme politique français en a fait l’expérience dès son jeune âge. «J’avais 9 ans, je suivais une conférence animée par mon père en Amérique latine sur la Guerre d’Algérie et j’ai parfaitement compris ce que valait ce geste», raconte M. De Villepin, lors d’une conférence tenue à la Faculté des sciences de l’information et de la communication (Alger-3), sous l’intitulé «La nouvelle donne internationale», soulignant que «ce n’est pas avec un petit chiffon qu’on efface un aussi lourd contentieux». «Aujourd’hui, même un président de la République n’a pas ce pouvoir d’exprimer ces excuses. Car, c’est l’ensemble de notre histoire qu’on doit regarder. A mon sens, il faut en faire un passé commun et pas à pas, nous allons avancer, peuples et dirigeants», a-t-il estimé. Pour D. De Villepin, «on ne décrète pas un mot ou une parole (excuses-ndlr). Je connais parfaitement ce sujet, moi qui étais secrétaire général à l’Elysée sous le Président Jacques Chirac. Je sais également qu’il existe des obstacles, parfois difficiles, comme le travail de la Mémoire. Mais à chaque étape nous progressons». Etayant ses dires, il s’est appuyé sur la reconnaissance par la France des crimes commis à l’encontre de Maurice Audin et de l’avocat Ali Boumendjel, rappelant le fait que « le président Emmanuel Macron a nommé un certains nombre de situations», précisant que «les crimes coloniaux ne peuvent pas être effacés, mais nous avons tous le devoir de les reconnaître. Mais, parfois, il faut des années pour établir la véracité de certaines situations et de certains faits». «L’Algérie et la France ont une relation d’État à État et de peuple à peuple» Pour cette raison, l’ancien premier ministre français estime que «l’Algérie et la France ont ce privilège d’avoir cette complémentarité dans leurs relations globales et historiques. Pour moi, c’est une relation d’État à Eétat et de peuple à peuple». Affirmant à la fin qu’il était temps «de tempérer les excès, comme la haine, en transformant autant de capacités en dialogue politique», D. De Villepin a souligné que «l’Algérie et la France doivent faire émerger une vision partagée, basée notamment sur le multilatéralisme (…) Et nous devons accepter notre passé dans toute sa complexité et renforcer notre capacité à construire un avenir meilleur ensemble.» Il ya lieu de noter que cette conférence, organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a vu la participation d’un prestigieux panel de personnalités politiques et scientifiques, dont le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, des conseillers à la présidence de la République, des présidents de commissions de l’Assemblée nationale et du Conseil de la nation, des directeurs d’universités et d’écoles supérieures, d’instituts de recherche, comme l’Inesg, des juristes et magistrats, et des étudiants, ainsi que l’Ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, et l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi.