ECONOMIE- INVESTISSEMENTS- ÉCHANGES
INTERNATIONAUX ET INVESTISSEMENTS, UE /DÉTAILS 2023
Bien que le volume des échanges commerciaux entre
l'Algérie et l'Union européenne (UE) se soit élevé à 46,5 Mds USD, durant les
11 premiers mois de l'année 2023, la plupart des investissements européens
directs en Algérie restent limités au secteur des hydrocarbures
C'est le constat qui a été fait par le ministre
de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, qui a mis l'accent
(jeudi 16 mai 2024) sur la nécessité de les élargir et de les renforcer
pour réduire la disparité qui caractérise les échanges commerciaux entre les
deux parties.
Intervenant jeudi dernier, lors d'une conférence
intitulée «Explorer les nouvelles opportunités d'investissement et de Nearshoring en Algérie », organisée par la Délégation de
l'Union européenne en Algérie, en partenariat avec l'Agence algérienne pour la
promotion de l'investissement (AAPI), au siège de la Banque Nationale de
l'Habitat à Alger, le ministre a rappelé la nécessité d'élargir et de renforcer
les investissements européens en Algérie.
Précisant que «l'Algérie qui a toujours été un
partenaire fiable et sûr pour les pays européens, notamment dans le domaine de
l'approvisionnement en gaz naturel, aspire à établir des relations de
coopération et de partenariat qui répondent à nos aspirations mutuelles en
matière de développement économique».
Le directeur général de l'Agence algérienne pour
la promotion des investissements, Omar Rekkache, a
abondé dans le même sens, affirmant que les guichets de l'Agence algérienne de
promotion de l'investissement, depuis sa création en 2022 à ce jour, ont
enregistré 7.000 projets d'investissements déclarés, dont 123 sont formulés par
des étrangers. Et sur les 123 projets étrangers, 44 d'entre eux sont des
investissements directs étrangers (IDE) et 79 sont des investissements
étrangers basés sur des partenariats avec des investisseurs locaux.
Selon M. Rekkache, ces
chiffres «sont des indicateurs positifs, résultant des réformes initiées par le
président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à améliorer le
climat des investissements et reposant sur l'établissement des bases
essentielles permettant de restaurer la confiance des investisseurs locaux et
étrangers ».
Soulignant le fait que sur les 123 projets, 12
sont des projets d'investissements qui sont inscrits par des européens, il a
affirmé qu'en matière d'échanges commerciaux, les pays européens et les pays de
l'Union européenne demeurent les principaux partenaires de l'Algérie.
Regrettant, cependant, le fait que le volume des investissements européens en
Algérie ne répond pas aux objectifs escomptés.
Il dira que ce forum et le projet de
«Partenariat euro-algérien pour l'investissement durable » lancé en 2023,
constitue une opportunité pour le renforcement de la coopération économique
bilatérale entre l'UE et l'Algérie à travers la promotion des IDE et de projets
de nearshoring européens, en mettant l'accent sur la
promotion de la transition verte, de la sécurité énergétique et de la création
d'emplois. Selon le même intervenant, ce projet donne également la possibilité
à la partie algérienne de mettre en exergue ses potentialités et rassure ses
partenaires sur notamment les réformes entreprises jusque-là, en matière
d'amélioration du climat des affaires en Algérie.
M.Rekkache a affirmé, par ailleurs, que plusieurs
méga-entreprises discutent de l'implantation de leurs investissements en
Algérie, notamment des groupes asiatiques, en citant le géant malaisien «Lion
Group » qui veut réaliser de grands investissements en Algérie, d'une valeur de
6 milliards de dollars, qui seront répartis en trois étapes.
Et de préciser que ces entreprises font partie
de plus de 100 entreprises étrangères ayant exprimé leur volonté d'investir en
Algérie, dont 45 relevant de pays de l'Union européenne. Ces derniers veulent
investir dans différents secteurs et activités, tels que les sidérurgies, le
métal et l'aluminium, l'industrie manufacturière, l'agroalimentaire, les
énergies renouvelables et l'économie circulaire. Il souligne qu'un travail est
en cours avec les porteurs des projets proposés, portant examen des mécanismes
assurant la mise en œuvre effective de ces derniers.
Pour ce qui est de la promotion des investissements
européens en Algérie, M.Rekkache
a indiqué qu'il y a eu déjà deux missions qui ont été déjà accomplies, où la
délégation algérienne s'est rendue en Belgique et au Portugal, à la rencontre
de partenaires. En précisant qu'une troisième mission est déjà prévue dans une
semaine en Italie. Il souligne qu'il y a deux à trois pays européens qui
comptent plusieurs investisseurs ayant émis le souhait et leur volonté
d'investir en Algérie, en citant l'Italie et l'Allemagne.
L'ambassadeur de l'UE en Algérie, Thomas Eckert,
a affirmé pour sa part «nous avons vu pendant cette
conférence que l'Algérie reste un pays très intéressant qui attire un grand
potentiel pour les investissements». «C'est un grand
marché, c'est géographiquement proche à l'Europe, il y a plein de facteurs
intéressants entre autres la formation et la qualification des jeunes
Algériens, ainsi que d'autres indicateurs assez attractifs », a-t-il plaidé.
M. Eckert a, également, souligné «nous avons
fait le point aujourd'hui, pour des activités concrètes et opérationnelles en
Europe et sur place, avec les Algériens pour que les investisseurs européens
investissent en Algérie». En précisant «on l'a fait en
Belgique et au Portugal et les résultats étaient extrêmement prometteurs». Il
dira encore «je reste absolument convaincu avec nos partenaires algériens que
nous allons identifier les potentiels qui vont se réaliser bientôt».
7.000 entreprises nationales activent en Algérie
Le président du Conseil du renouveau économique,
Kamel Moula, a indiqué que l'Algérie dispose d'atouts qui l'érigent en une
force économique régionale stable, à la faveur de la mutation profonde et
globale du système économique. En évoquant la stabilité du système juridique et
d'équité entre tous les investisseurs. Un élément fondamental dans
l'amélioration du climat des affaires, selon ses propos.
Et d'affirmer que «l'Algérie
compte déjà plus de 7.000 entreprises nationales qui activent, cela montre que
les investisseurs locaux ont confiance en leur pays et dans le climat des
investissements et le climat des affaires, ça ne peut être qu'un gage de
confiance pour les investisseurs étrangers», dit-il. Il ajoute qu'en dépit
d'une certaine baisse des importations, la facture demeure élevée, d'où la
nécessité de travailler ensemble avec l'Union européenne. En précisant que
l'Algérie peut bien être «une base arrière pour
l'Union européenne» à travers un travail de complémentarité. «Nous
avons une main-d'œuvre formée et d'énormes potentialités» pour lancer dans des
partenariats et des investissements gagnants-gagnants, a expliqué le
responsable.
400.000 diplômés universitaires annuellement
dont 32% d'ingénieurs
L'expert en promotion des investissements, Salim
Saïfi a mis en exergue devant l'assistance les facteurs et les potentialités de
l'Algérie en matière de promotion des investissements, notamment à la faveur
des IDE. Entre autres, la stabilité du cadre juridique des investissements, la
création de l'agence algérienne des investissements, mais également l'instance
du médiateur de la République. Ainsi que les incitations fiscales pour les
projets structurants notamment dans les Hauts Plateaux et le Sud du pays.
Un autre facteur fort intéressant pour la
promotion des investissements, dit-il, c'est l'indice du développement humain
où l'Algérie est classée au 3ème rang en Afrique et au 1er rang dans l'Afrique
du Nord. Le plus intéressant, précise-t-il, est le fait qu'on a 400.000
diplômés universitaires annuellement, dont 32% sont des ingénieurs. Précisant
que certains d'entre eux travaillent déjà en Europe et dans certaines
entreprises européennes à l'étranger.