Selon l’ONS, la qualification du salarié, le secteur
juridique, la taille de l’entreprise ainsi que les spécificités de rémunération
sectorielles des entreprises de certains secteurs sont les éléments les plus
discriminants du niveau des salaires.
En
2021, le niveau des salaires nets mensuels en
Algérie est de 42 800 DA. Il est de 60 100 DA dans le public et de 34 900 DA
dans le privé national, selon une enquête de l’Office national des statistiques
(ONS) réalisée auprès de 696 entreprises et représentant toutes les activités
hormis l’agriculture et l’administration. L’importance de l’enquête est de mise
en 2024, étant donné que les salaires en Algérie n’augmentent que de très peu
ou pas du tout, comme c’est le cas dans de nombreuses entreprises, notamment privées.
Selon
les résultats de l’enquête, les activités pétrolières (production et services
d’hydrocarbures) et financières (banques et assurances) demeurent les secteurs
qui payent le mieux avec des niveaux de salaires respectifs de 111 800 DA et 62
800 DA. A l’inverse, les secteurs de la construction, de l’immobilier et
services aux entreprises se distinguent avec des salaires inférieurs à la
moyenne, soit respectivement 32 500 DA et 35 700 DA.
Les
écarts de salaires, selon la qualification et les secteurs d’activité, sont
dans certains cas assez élevés. Selon l’ONS, la qualification du salarié,
le secteur juridique, la taille de l’entreprise ainsi que les spécificités de rémunération
sectorielles des entreprises de certains secteurs sont les éléments les plus
discriminants du niveau des salaires.
Le
niveau moyen des salaires dépend, selon le secteur d’activité, soit de
l’importance de la proportion des cadres (industries extractives et activités
financières), soit de la prédominance du personnel d’exécution (construction).
En 2021, le salaire moyen mensuel net tous secteurs juridiques confondus a évolué de 1,4% par rapport à 2020.
Les
salariés plus lésés dans le secteur privé
Globalement, le salaire moyen mensuel net a
enregistré, en 2021, une faible progression par rapport à celles observées ces
dernières années. Par qualification, cette hausse est de 1,1% pour les cadres,
1,4% pour les agents de maîtrise, et de 1,5% pour le personnel d’exécution. Au
niveau national, le salaire de base représente en moyenne 58% et les primes et
indemnités 42% de la rémunération brute totale. Les entreprises du secteur
public affichent des salaires moyens élevés par rapport au secteur privé national,
selon l’enquête.
Le
salaire net moyen mensuel est de 60 100 DA dans le secteur public, alors qu’il
n’est que de 34 900 DA dans le secteur privé national, soit une différence de
salaire de 25 200 DA. L’existence de certaines entreprises publiques importantes,
en termes d’effectifs avec un système de rémunération avantageux, explique ce
niveau relativement élevé du salaire dans le public.
C’est
notamment le cas des entreprises dans les industries extractives (secteur des
hydrocarbures et services pétroliers), les transports et communications et les
activités financières. Par section, le salaire moyen net est plus élevé dans
les industries extractives avec 112 700 DA, alors qu’il est relativement bas
dans les secteurs de la construction et hôtels et restaurants avec
respectivement 38 800 DA et 36 900 DA.
Autre
conclusion de l’enquête de l’ONS, les disparités salariales, selon le niveau de
qualification, restent relativement fortes. Un cadre dans le secteur public
perçoit un salaire net moyen de 90 900 DA, soit 2,2 fois le salaire net d’un
agent d’exécution. Le salaire des agents de maîtrise et du personnel
d’exécution sont respectivement de 66 400 DA et 41 200 DA. Par activité, cette
disparité salariale est plus marquée dans la section construction. Ainsi, un
cadre gagne en moyenne 1,8 fois le salaire net moyen de la section contre 0,8
fois seulement pour le personnel d’exécution.
Un
salaire net moyen de 34 900 DA !
Par ailleurs, le salaire net moyen mensuel de
l’ensemble des salariés du secteur privé est estimé à 34 900 DA. Les secteurs
les mieux rémunérateurs dans le privé sont le secteur financier et celui de la
santé ; les salaires mensuels nets moyens dans ces deux secteurs sont
respectivement de 76 100 DA et 47 000 DA, soit le double et 1,4 fois le salaire
net moyen global dans le privé national.
Par
contre, les salariés des industries extractives et de l’immobilier et services
aux entreprises sont les moins payés, avec respectivement des salaires mensuels
moyens de 27 100 DA et 30 000 DA, soit 78% et 86% seulement du salaire mensuel
net moyen global dans le privé.
Enfin,
et autre détail relevé et non des moindres, c’est que pour l’ensemble des deux
secteurs public et privé, le salaire de base représente en moyenne 58% et les
primes et indemnités 42% de la rémunération brute totale. Par qualification, la
composition du salaire brut est plus ou moins homogène, elle suit la même
tendance que celle observée pour la structure globale.
Le
salaire de base reste la principale composante, il est représenté par les
proportions suivantes : 58%, 55% et 62% pour respectivement les cadres, le
personnel de maîtrise et le personnel d’exécution. Globalement, dans le secteur
public, le salaire de base représente 51% du salaire brut, alors que dans le
privé, cette proportion est de 61%.
Il
apparaît bien dans les structures que la part des primes et indemnités est plus
importante dans le secteur public que dans le privé : 49% contre 39%. Pour
certaines sections, la part du salaire de base est plus importante : elle
représente 56% dans la construction, les hôtels et restaurants et dans l’immobilier
et services aux entreprises dans le secteur public. Dans le secteur privé, elle
est considérable dans certaines sections, telles que les activités financières
et la santé avec respectivement 80% et 71%.