RELATIONS INTERNATIONALES- LIGUE ARABE- SOMMET ARABEÀBAHREIN/16
MAI 2024
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a adressé, jeudi 16
mai 2024, à Manama, une allocution aux participants à la 33e session du Sommet
arabe, lue en son nom par le ministre des Affaires étrangères et de la
Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf.
"Au nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux,/ Prière et paix sur Son Messager,/- Votre
Majesté, le Roi Hamad bin Issa Al-Khalifa, Souverain du Royaume de Bahreïn
frère/ - Vos Majestés, Vos Altesses, Vos Excellences/ - Monsieur le Secrétaire
général de la Ligue arabe,
Le Sommet arabe se réunit, aujourd'hui,
dans un contexte international difficile et une conjoncture régionale de plus
en plus complexe. La crise aiguë qui a frappé, de plein fouet, les relations
internationales est désormais une réalité dont les répercussions se font
ressentir dans les quatre coins du monde.
La paralysie des mécanismes d'action
internationale multilatérale, en tête desquels notre Organisation onusienne et
son organe central, le Conseil de sécurité, n'en est qu'une preuve de plus de la
gravité de cette crise aiguë qui hypothèque le présent et l'avenir de la paix,
de la sécurité, du développement et de la prospérité dans le monde.
Vous n'êtes pas sans savoir que notre
région arabe traverse, elle aussi, une conjoncture charnière, chargée de défis
et de crises dont la dangerosité et la complexité se traduisent par les menaces
existentielles qui guettent nos frères à Ghaza et les
dangers auxquels fait face la cause palestinienne, visant sa liquidation.
Notre cause centrale a,
aujourd'hui plus que jamais, besoin d'une Nation arabe unie et forte, qui soit
à l'avant-garde de ses défenseurs et aux premiers rangs de ceux qui œuvrent
pour l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain, comme
solution juste, pérenne et définitive au conflit arabo-israélien.
Pour ce faire, l'Algérie a œuvré, depuis
son adhésion au Conseil de sécurité, par fidélité et avec dévouement, à
rehausser la place de la cause palestinienne au rang de cause centrale et de
plus ancienne question inscrite à l'agenda de notre Organisation onusienne,
mais aussi en tant que plus importante question à placer en tête des priorités
de la Communauté internationale, et à soutenir en mobilisant tous les efforts
nécessaires, eu égard à la place qu'elle occupe dans les cœurs de nos peuples.
Dans ce contexte et outre les exigences
dictées par la conjoncture actuelle en termes d'intensification des pressions
pour mettre fin à l'agression israélienne, garantir l'acheminement des aides
humanitaires et faire cesser la déportation des Palestiniens, notre ferme
conviction, en Algérie, est que:
- L'après-guerre à Ghaza
doit être complètement différent et opposé à l'avant-guerre,
- L'après-guerre à Ghaza
appelle l'unification des rangs, la fédération des énergies et la mobilisation
des efforts pour la relance d'un règlement du conflit qui soit sous-tendu par
des bases justes, pérennes et définitives, conformément aux instruments internationaux
auxquels a adhéré la Communauté internationale, dont des références, des
garde-fous et une Légalité immuable,
- L'après-guerre à Ghaza
doit, indéniablement, donner naissance au Projet national palestinien,
consistant en l'édification d'un Etat palestinien indépendant, souverain, sans restrictions, ni conditions, ni entraves aucunes.
Dans cette optique, nous accueillons
favorablement l'élan grandissant des reconnaissances officielles de l'Etat de
Palestine et le soutien accru apporté au projet de son admission en tant
qu'Etat membre de plein droit à l'ONU.
La décision historique adoptée, il y a
quelques jours, par l'Assemblée générale de l'ONU, reflète dans sa teneur et
ses objectifs une vérité historique, une vérité éclatante que vient, fort heureusement,
de reconnaitre la Communauté internationale tout entière, à savoir que le fond
du conflit palestino-israélien consiste en le sabotage du Projet national
palestinien et que le règlement de ce conflit passe par la concrétisation de ce
projet et l'accélération de l'édification de l'Etat de Palestine.
Nous ne pouvons que nous prévaloir de
cette décision et réitérer notre appel au Conseil de sécurité à l'effet de
reconsidérer le dossier d'admission de l'Etat de Palestine, permettre à la
Communauté internationale de se racheter et saisir cette opportunité pour
rendre justice au peuple palestinien et lui permettre de jouir de ses droits.
Vos Majestés, Vos Altesses, Vos Excellences,
Si j'évoque avec autant d'abondance la
cause palestinienne, il n'en demeure pas moins que nous sommes tout aussi
sensibles aux crises multiples et complexes qui
frappent plusieurs pays arabes aux niveaux sécuritaire, politique,
économique et social.La situation au Soudan, en Libye
et au Yémen, pays frères, et dans le reste des pays arabes, privés de paix et
de sécurité, en appelle, elle aussi, à un rôle arabe majeur qui puisse éteindre
le feu de la discorde entre les enfants d'un même pays et les prémunir contre
les menaces et les dangers qui les guettent, du fait des interventions
étrangères exacerbées, et de plus en plus féroces.L'efficacité
de l'action arabe commune et son efficience en cette conjoncture particulière
et les grands défis qu'elle véhicule, impose de placer le dossier de réforme de
la Ligue arabe en tête des priorités, une réforme dont l'urgence est de plus en
plus pressante, d'autant que les motifs sont désormais connus de tous:
- La réforme s'impose, tout d'abord pour
rattraper nos efforts manqués face aux défis de l'heure,
- La réforme s'impose, en second lieu,
pour unifier nos rangs et les renforcer davantage en faveur de la défense de
nos intérêts communs et de nos causes centrales,
- La réforme s'impose, enfin, pour
réhabiliter l'action arabe commune, recouvrer la quiétude du monde arabe et lui
permettre de reconquérir sa position en tant qu'acteur influent sur la scène
internationale.
Que la paix et les Bénédictions d'Allah
soient sur vous".