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Roman Yamina Mechakra- "La Grotte éclatée"

Date de création: 13-05-2024 20:52
Dernière mise à jour: 13-05-2024 20:52
Lu: 130 fois


HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN YAMINA MECHAKRA- « LA GROTTE ÉCLATÉE »

La Grotte éclatée. Roman (préface de Kateb Yacine) de Yamina Mechakra. Enag Editions, 175 pages, 250 dinars, Alger 2000 (édité pour la première fois en 1979 et une seconde fois en 1986)

L’auteure, médecin psychiatre  de son état, a su, grâce à sa science et à son expérience, que l’on sent extrêmement douloureuse de la vie, décrire (dans ce premier roman)  la tragédie algérienne , avant et durant la guerre.La guerre de libération nationale décrite de l’intérieur d’une grotte où l’héroïne, déjà rejetée par une société « bloquée » (en tant que bâtarde, qu’orpheline, que femme, que..)  s’y était réfugiée afin de soigner les combattants blessés dans leur corps et aux âmes déchiquetées .La suite est  un gros lot d’épreuves, de misères, de désespoirs, d’amour perdu…L’horreur des guerres, et la recherche désespérée sinon du  bonheur (auprès d’un époux et d’un enfant), du moins du repos…..celui « éternel »  tardant à  venir.

C’est un récit « déchiqueté » , mêlant le récit , la poésie et la prose, l’analyse de situation, l’introspection  et la recherche identitaire . Ce qui en a fait , et fait encore, une des œuvres parmi les plus…éclatantes. Kateb Yacine, en signant la préface ne s’y est pas trompé : « Dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre », concluait-il.  

Avis : Lecture difficile car poignante , remuant les tripes. Âmes sensibles s’abstenir ou , alors, ne le lire qu’au sortir de la déprime

Extraits : « On tue les déshérités parce qu’on a peur qu’un jour ils réclament leur part du ciel»  (p 24), « Aimer toute la terre et tout le ciel, vieillir et mourir à l’ombre d’un vieux peuplier sans qu’il n’apartienne à personne, voilà le droit » (p 32), « Je me méfie des intellectuels, ils ne sauront être soldats. Lâchement pacifistes, ils veulent libérer les peuples en conservant leur tête (….). La tête transporte l’idée. Coupée la tête, l’idée ne meurt pas » (p 60), « Nous ferons couler la neige de nos monts pour que vive le pain de nos vallées. Nous drainerons les écritures pour qu’à travers les roseaux siffle le bonheur » (p 166)