Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Ouvrages Sid Ahmed Ghozali/ Karim Younès/ Abderrahmane Hadj Nacer

Date de création: 13-05-2024 20:24
Dernière mise à jour: 13-05-2024 20:24
Lu: 119 fois


VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- OUVRAGES AHMED GHOZALI/ KARIM YOUNES/ABDERRAHMANE HADJ NACER

Sans que l’on ne s‘en rende compte, l’Histoire est, chez nous, en train de s’accélérer. Cela se voit bien à travers les productions éditoriales de ces toutes dernières années .

Après la vague post-90 des écrits mémoriels sur l’Histoire de la Guerre de libération nationale, surtout  par les membres de la « famille révolutionnaire » encore vivants qui se sont mis, « sentant la mort prochaine », à se confier publiquement , après les écrits de « jeunes loups » de la « new littérature » du début des  années 90, voici venir le temps des acteurs de l’Histoire  récente. Des regards nouveaux ? Pas si sûr. Des regards originaux ? Peut-être pas ? Mais, en  tout cas, des  « confessions » et autres confidences   instructives (16 février 2012)

Sid Ahmed Ghozali nous livre ses  réflexions et autres souvenirs dans un ouvrage « Question d’Etat : Changer ou disparaître »,sous la forme d’un entretien avec Mohamed Chafik Mesbah. Une (forte) somme d’interviews destinées alors (2008) à deux quotidiens nationaux (l’un en arabe et l’autre en français), pour que nul n’ignore !

L’auteur de l’interview-fleuve n’est pas un inconnu du grand public : c’est un véritable « 4X4 des méninges » . Il sait y  faire . Assurément, les habitudes de la « Grande muette » dont il a  fait très longtemps partie (chez ceux, précisément , qui savent   « faire parler ») .

Quant à l’interviewé, on sait déjà tout de lui puisqu’il a été très longtemps PDG de Sonatrach, ministre…plusieurs fois  , chef de gouvernement et ambassadeur puis , devenu opposant (ayant soutenu un moment Ali Benflis) , chef de parti (non agréé)  . Un grand cadre de la nation, plus que compétent, un commis de l’Etat…mais, pour certains,  un enfant prodigue qui a « mal tourné ». C’est , peut-être, tout cela qui fait que son parti n’a pas encore reçu la désormais fameuse autorisation de tenir un congrès constitutif

Il raconte, il révèle, il dénonce…. « Bombardé », dit-il , par  cent soixante questions. « Des questions parfois contradictoires, provocatrices ou même accusatrices…certaines pernicieuses ou blessantes ». Tout (ou presque tout) y passe : l’enfance et les racines, l’encadrement de l ’Algérie à l’indépendance, Sonatrach, le coup d’Etat du 19 juin, le saccage post-Boumediène, la Cour (des règlements ) des comptes, le programme Valhyd, la loi « Ghozali » de 1991, le « Sultanat de Tlemcen » ,  la loi Chekib Khelil de 2005, les relations avec Chadli, Abdesselam,  Merbah (et le limogeage « planifié »), Hamrouche et les Services, Mehri et Ghozali, Hamrouche et Ghozali (le combat de « coqs »), les rapports avec les militaires , le vote en faveur du Fis, le retour de Boudiaf, l’ambassade à Paris…et ses pronostics à court et moyen termes

Mémoires ? non. Pas encore. Témoignages personnels ? oui.

Et, cerise sur le gâteau, confidence pour confidence, il avoue avoir  , « par contre , révisé complètement (son) jugement sur beaucoup de questions …. ».

Chafik Mesbah : un véritable artiste de la maïeutique, un « accoucheur » !

----------------------------------------------------------------

 On a, aussi, Karim Younès , avec « De la Numidie à l’Algérie : Grandeurs et Ruptures ». Ministre (avec  Ouyahia, Smail Hamdani, Benbitour, Benflis, ..), député , membre du Bp du Fln, président de l’Apn de juin 2002 à juin 2004…. démissionnant (certains affirment « poussé à la démission »)  avec l’arrivée  au   pouvoir en force de ceux  qui ne « sentaient » plus  trop tous les  « autres » . Un livre de souvenirs et de réflexions  bien plus  que des mémoires avec une (trop ?) profonde plongée dans l’Histoire (et ses  histoires) du pays ? Peu de révélations, beaucoup d’interrogations. Normal. C’est un tout jeune de la nébuleuse Fln.

-----------------------------------------------------------------

On a , enfin ,Abderrahmane Hadj-Nacer avec  « La Martingale Algérienne. Réflexions sur une crise ».

Encore un « tout jeune » . Qui s’est retrouvé  brutalement plongé dans la nomenklatura des « réformateurs » hamrouchiens. Gouverneur de la Banque centrale de 1989 à 1992, il dit avoir l’un des initiateurs d’une nouvelle technique en matière de gestion de la dette extérieure, le « reprofilage » . Débarqué par un Belaid Abdesselem « revenu » , de manière inattendue, sur la scène (chef du gouvernement juste après Ghozali) en véritable éradicateur de cadres non-dirigistes ou accusés de libéralisme et d’autres «  ismes ». Aujourd’hui, consultant international dans le secteur bancaire. Un livre d’économie et de « mises au point »,   mais aussi un retour aux origines.  Décidemment, depuis le grand succès du livre de Mostefa Lacheraf, Des Noms et des lieux. Mémoires d’une Algérie oubliée, tout le monde s‘y plonge et fait dans la socio !

A retenir que pour parvenir au triangle gagnant, il faut , dit-il, résoudre quatre équations : La conscience de soi grâce à la connaissance de la sociologie ,de la culture et de l’histoire du pays, l’existence d’une élite nationale, une économie performante avec   démocratie…….et une liberté, fut-elle économique , avec  un Etat fort. Un vrai sac de nœuds ! Surtout que nos politiques sont beaucoup plus amateurs des jeux de « ronda » ou de « dominos »  que de martingale ou de poker .