FINANCES- ENQUÊTES ET
REPORTAGES- ÉCONOMIE ALGÉRIE 2023/CONF. DE PRESSE MINISTRE L. FAID (27 AVRIL
1024)
L’Algérie a réalisé un
taux de croissance de 4,1% en 2023, un niveau proche de celui prévu par le
Fonds monétaire international (FMI). Parallèlement, le solde de la balance des
paiements a affiché un excédent de 6,53
milliards de dollars (mds USD) en 2023 alors que les réserves de change ont
progressé de 61 mds USD en 2022 à 69 mds USD en 2023, soit l'équivalent de 16
mois d'importation de marchandises et de services.
Les exportations sont par ailleurs
passées à 49 milliards USD en 2023, contre 56 milliards USD en 2022, sous
l'effet de la baisse des prix du pétrole sur les marchés internationaux, Autre
indicateur, la dette publique est restée quasi-stable
ne dépassant pas 48% du PIB en 2023. Sur un niveau d’endettement de 3 mds
USD, la dette externe ne représente que le tiers, c'est-à-dire 923 millions de
dollars. Ce sont globalement les chiffres que le ministre des Finances, Laaziz Faid, a dressés, hier,
lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation du bilan de sa visite à Washington, à l’occasion des réunions de
printemps des institutions de Bretton Woods. Pour 2024, le ministre table sur une croissance de 3,8%. Faid,
qui a eu en marge de ces réunions à
présenter devant les représentants des instituions
financières internationales les principaux indicateurs de l’économie
nationale, a jugé ces indicateurs de «positifs ».Il prévoit même leur
amélioration à moyen terme. Ce sera le cas notamment pour l’inflation dont le
taux tourne actuellement, selon le ministre, autour de 8,5%, prévoyant un recul pour 2024, du fait de la baisse des prix des
produits frais qui sont, pour rappel, à l’origine de la poussée inflationniste,
selon les notes rendues publiques régulièrement par l’Office national des
statistiques. «L’inflation va continuer à baisser.
C’est la priorité du Chef de l’Etat», a précisé M. Faid.
Une augmentation des IDE en perspective : Mettant en avant
«l'efficacité de la politique économique nationale», l’amélioration de la
gestion des dépenses publiques et les différentes mesures prises pour drainer
les investissements, notamment du côté des opérateurs étrangers, le ministre
estime que la situation est appelée à s’améliorer davantage
sur ce volet d’autant qu’il sera question, dans les prochains jours, de
baisser les taux d’intérêt des banques pour les crédits dédiés à l’économie. «Les taux d’intérêt des banques connaîtront une baisse
significative. Ce qui contribuera à augmenter les investissements, à
réduire leurs coûts et à faire reculer l’inflation», a
souligné le premier argentier du pays, selon lequel les crédits à l’économie se
sont accrus de 5,7% en 2023 par rapport à 2022 pour atteindre les 10750 mds DA
dont 90% proviennent des banques publiques.
Le ministre a fait savoir, dans ce sillage, que le Fonds national d'investissement (FNI) a contribué, entre 2023 et
2024, à hauteur de 500 milliards DA au financement de projets ferroviaires et
miniers, notamment le projet de la mine de Gara Djebilet et le projet de
phosphate intégré. Rappelant le montant de 6000 mds d’investissements
enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement
(AAPI), le ministre prévoit une augmentation notable des IDE Et ce, à la faveur
de l’assainissement du climat des affaires, notamment
via la promulgation de la loi sur le foncier économique et la réforme du
secteur financier. La modernisation de l’administration fiscale, le
développement du marché financier et la
numérisation via l’amélioration des services bancaires sont, dans ce sens, les
points focaux du changement, selon le ministre. «Le
train est sur rail. Il est en train d’avancer
concernant la numérisation. L’avenir est devant nous. Il est prometteur», a assuré le ministre affichant un optimisme
quant aux résultats des changements. L’objectif étant
de rétablir la confiance des investisseurs vis-à-vis des banques dont
la réforme de la gouvernance figure parmi les priorités du secteur. Le
ministre a rappelé dans ce sillage les contrats de performance conclus avec les
dirigeants de banques. Au sujet de l’informel, le travail d’assainissement se
poursuit pour réaliser l’intégration de
l’économie parallèle dans le circuit formel, selon Laaziz
Faid. D’où l’accent sur la diversification
des services bancaires et l’inclusion financière. Justement,
concernant les ressources enregistrées par les
banques dans le cadre de l'activité de la finance islamique, le rythme de la
croissance a été maintenu. Le chiffre est passé de 445 mds DA en 2021 à 554 mds
DA en 2022, puis à 678 milliards DA à fin 2023.
«L’Algérie peut dépasser un PIB
de 400 milliards USD»
n Selon le ministre des Finances, Laaziz Faid, l’Algérie a une marge de manœuvre importante pour
atteindre les 400 milliards USD (mds USD) de PIB en 2026, comme annoncé
récemment par le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune. «Nous
pouvons même dépasser ce montant», a-t-il prévu précisant que le
PIB actuel était de 32 000 mds DA. «Déjà
avec un baril à 80 dollars, on peut arriver à un PIB de 380 mds USD, selon le
FMI. Ce qui n’est pas loin de nos ambitions», a noté
le ministre. Pour ce dernier, le résultat ne sera pas réalisé uniquement
grâce aux ressources des hydrocarbures mais
aussi avec le développement de plusieurs secteurs particulièrement
l’industrie dont «le PIB est en train d’exploser», selon le ministre qui citera
l’exemple du projet de production de lait avec le qatari Bladna
pour illustrer le retour de l’investissement en Algérie. Il saisira l’occasion
pour rappeler : «L'Algérie occupe actuellement la
troisième place en Afrique en termes de PIB.» L'économie algérienne «dispose de grands atouts qui seront mis à profit
pour appuyer le décollage économique», a-t-il encore fait valoir.
Le dinar
s’est apprécié par rapport au dollar de 4,5% en 2023
Selon le ministre des
finances, le dinar s’est apprécié face au dollar
de 4,5% en 2023 par rapport à 2022. Ainsi, la moyenne est passée de 142
dinars pour un dollar en 2022 à 135,9 dinars pour un dollar en 2023. «Les indicateurs positifs de l’économie nationale ont joué
en faveur de la valeur du dinar», a estimé le ministre. Et d’ajouter : «Il (ndlr, le dinar) progressera davantage à l'avenir.»
Aussi, le projet de Dinar numérique de la Banque centrale
est en cours de préparation, selon la même source.
Bureaux de change : L’instruction de la Banque
d’Algérie prochainement signée
Interrogé sur le
dossier de l’ouverture des bureaux de change tel que prévu par la loi sur la
monnaie et le crédit, le ministre des Finances a précise
que l’instruction de la Banque d’Algérie (BA) à ce
sujet est prête. «On attend la signature qui
interviendra dans les prochains jours », a déclaré le ministre avant d’ajouter
: «Les bureaux existent déjà. Il reste à définir le taux»,
selon le ministre. Cette mesure en attente depuis des années pour freiner le
marché parallèle de la devise marquera un pas important vers une gestion plus
efficace des opérations de change en Algérie. Les activités de ces bureaux
engloberont, faut-il le noter, diverses opérations, notamment celles liées aux
droits de change pour les résidents, notamment pour les voyages touristiques ou
professionnels à l’étranger, ainsi que les frais liés aux études et aux stages,
entre autres.
BDL
: L’ouverture du capital se fera dès la rentrée sociale
Qualifiant
l’introduction en Bourse du Crédit populaire d’Algérie (CPA) d’une
étape cruciale dans le processus de transformation de la scène
financière, le ministre des Finances a annoncé le lancement de l’opération pour
la Banque de développement local (BDL) pour la prochaine rentrée sociale
probablement. Il s’agira également d’une ouverture du capital comme c’était le
cas pour le CPA, selon les précisions du ministre. «Le
marché sera redynamisé», a-t-il prévu annonçant dans le même sillage
l’inscription d’une société d’assurance dans ce projet d’ouverture.
Un 2e rebasage du
calcul du PIB en préparation
Après un premier
changement de l'année de référence de calcul du Produit intérieur brut (PIB),
un autre rebasage est prévu. Dans trois ans,
2011 sera l’année de référence de ce calcul au lieu de 2001. Par la
suite, il s’agit de passer à 2022, comme indiqué hier
par le ministre des Finances, Laaziz Faid : «Les cadres de l’Office national des statistiques se
penchent actuellement sur le dossier. Il y a un énorme travail à faire
avant d’aller à ce changement», a précisé le
ministre. Il s’agit, en effet, de s'adapter aux années de référence en
vigueur au niveau international, A noter que le rebasage 2001 a entraîné
une augmentation relative du PIB de l'année 2022 d'environ 12,8%, et une
réévaluation du taux de croissance du PIB de l'année 2022 à 3,6%, soit une
augmentation de 0,5 point par rapport à l'année de référence 1989.Quant à la
consommation finale des ménages, elle a été estimée à 12081,7 milliards de DA à
l'année de référence 2001, contre 10 864,5 milliards de DA à l'année de
référence 1989. Ce sont justement sur ces nouvelles estimations qu’ont
travaillé les institutions de Bretton Woods pour établir leurs rapports sur
l’économie algérienne.
L’interopérabilité
lancée avant la fin du mois
L’interopérabilité
entre les différents acteurs du paiement mobile, un mode qui permet d’effectuer
des transactions à partir des Smartphones, sera prochainement actionnée. «Ce sera avant la fin de ce mois», a annoncé Abdelaziz Faid.
Disponibles ces dernières années au
niveau de deux banques ainsi qu’à Algérie Poste, les solutions du paiement
mobile en Algérie ne sont utilisables actuellement qu’entre les clients de la
même banque, mais avec le prochain lancement de
l’interopérabilité, les transactions pourront désormais s’effecteur même si la
banque de l’émetteur (le payeur) est différente de celle du bénéficiaire. Cela
permettra de généraliser l’utilisation du m-paiement, utilisé notamment pour
régler les achats via le code QR et effectuer les transferts de compte à
compte.
L’adhésion de
l’Algérie à la banque des BRICS en phase finale
L’adhésion de
l’Algérie à la Nouvelle Banque de Développement (NBD), la
banque des BRCIS, est à sa phase finale. Elle sera annoncée dans
les prochain mois. «Ce processus suit son cours, selon
le calendrier arrêté et que les procédures juridiques et institutionnelles pour
une telle adhésion sont dans leur ultime phase de finalisation.»
C’est ce qu’a précisé le ministre des
Finances, Laaziz Faid à
l’occasion de sa sortie médiatique d’hier. Une précision qui fait suite à ses
entretiens avec la présidente de la banque, Dilma Vana
Rousseff, en marge des réunions de printemps de la BM
et du FMI entre les 15 et 20 avril. «Cette
adhésion nous ouvrira de nouvelles perspectives avec les institutions
financières internationales.» L’Algérie a, pour rappel, dégagé une première contribution financière de l’ordre de 1,5
milliard de dollars pour à la DNB.