CULTURE-
CINÉMA- FILM « BENMHIDI »/COÛTS/PRÉCISIONS
BACHIR DERAIS
© El Watan/ Faycal Metaoui, 28 avril 2024
Le film Benmhidi a été
projeté, le 25 avril, dans une salle comble au Théâtre régional Azzeddine Medjoubi. Une
projection spéciale lors du 4e Festival d’Annaba du film méditerranéen qui se
poursuit jusqu’au 30 avril.
Bachir
Derrais, réalisateur du long métrage, a animé une
conférence de presse, le 26 avril, à l’hôtel Seybouse, en présence des
comédiens Nacer Djoudi, Souha Ouleha, Khaled Benaïssa, Idir Benaibouche et Nidhal Melouhi. Le metteur en
scène a donné quelques détails sur le coût du film. «Je
n’ai rien à cacher. Nous avons reçu 5 milliards de centimes du Fdatic (ministère de la Culture). Nous avons bénéficié
également de 52 milliards de centimes du budget spécial du soixantième
anniversaire de l’indépendance des deux ministères, Moudjahidine et Culture.
S’ajoute à cela, l’argent des sponsors. En tout, le film Benmhidi a coûté 60 milliards, l’équivalent de 3 millions
d’euros. Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, qui a
bénéficié d’une contribution de l’Algérie, a coûté 400 milliards. J’étais
producteur exécutif dans le film Ce que le jour doit à la nuit, d’Alexandre
Arcady. Le coût de cette production était de 19 millions d’euros. Benmhidi a presque le même budget que le long métrage
L’oranais de Lyès Salem», a
détaillé Bachir Derrais. «Je
ne comprends pas pourquoi les gens parlent d’un gros budget alloué au film Benmhidi. C’est un film d’époque où tout est reconstruit
avec des décors et des costumes. 60 milliards de centimes est le budget minimum
pour faire ce genre de films. Logiquement, ce genre de films doit coûter 10
millions d’euros», a-t-il dit.
«On doit légiférer et
imposer aux chaînes de télévision d’acheter des films» : Selon lui, la projection du film à Alger et à Annaba a
rassemblé 3000 spectateurs. «Imaginons que ces entrées
soient payantes et que près de 1000 projections soient faites. Le film sera
rentabilisé. Ce n’est pas de notre faute qu’il n’ait pas de marché. Il existe
20 chaînes de télévision, imaginons que chaque chaîne achète le film. On doit
légiférer et imposer aux chaînes de télévision d’acheter des films et de mettre
les moyens. Il n’y a pas d’émissions télévisées sur le cinéma. A l’étranger, la
sortie d’un film est suivie de débats et de plateaux à la télévision et à la
radio. On donne envie aux gens d’aller voir le film»,
a souligné Bachir Derais. Il a regretté l’inexistence de salles de cinéma à
Annaba (dans la ville, il existe sept salles fermées comme l’Edough, Manar, Ifrikya et Karama). «Le problème des salles
doit être réglé. Il passe avant la loi sur le cinéma et les studios»,
a-t-il dit. Le
cinéaste a annoncé «la sortie internationale»
prochaine du film Benmhidi. «Nous
préparons la sortie. Il s’agit de bien défendre le film avec les contrats. Nous
allons être au marché du film au Festival de Cannes où seront présents les
vendeurs internationaux.Tout
va se décider à Cannes. Nous allons essayer de faire coïncider la sortie
algérienne avec la sortie mondiale en octobre 2024, après l’été et les
élections (la présidentielle en Algérie). J’ai envie que le film soit vu par
les deux millions d’étudiants algériens», a-t-il
annoncé.