VIE POLITIQUE- ENQUÊTES ET REPORTAGES- MÉDIAS SOCIAUX/DÉMOCRATIE/
INFLUENCE
Les médias
sociaux sont bons pour la démocratie, selon une enquête
© HUGO PRÉVOST/https://www.pieuvre.ca/
10 avril 2024
Malgré
tous les reproches adressés aux plateformes numériques comme Facebook, Instagram,
YouTube et Twitter, une majorité de répondants d’une trentaine de pays estiment
que les réseaux sociaux sont un avantage pour la vie démocratique, indique une
enquête du Pew Research Center.
L’étude en question, qui a été réalisée
dans les pays du G7, mais aussi dans d’autres pays d’Europe, ainsi qu’en
Afrique et en Asie, révèle ainsi que ce sont dans des pays moins développés,
comme le Nigeria et le Mexique, par exemple, que ces lieux de discussion
numériques sont les plus appréciés pour leur apport au débat politique.
En effet, 77% des répondants de ces pays
jugent donc que Twitter et consorts sont bénéfiques pour la démocratie. À
l’opposé, on retrouve plusieurs pays occidentaux, notamment les États-Unis, où
c’est plutôt l’inverse: les plateformes sont
majoritairement vouées aux gémonies pour leur effet jugé délétère sur
l’exercice démocratique.
Chez l’Oncle Sam, ce sont à peine le
tiers des participants (34%) qui ont une bonne opinion des réseaux sociaux.
Vient ensuite la France, les Pays-Bas, l’Australie, la Belgique, le Canada et
le Royaume-Uni, où l’on s’approche davantage de l’équilibre entre partisans et
détracteurs de ces moyens de communication et d’échange dans un contexte
politique.
Outre le Nigeria et le Mexique, c’est à
Singapour et en Inde que l’on trouve les deux plus grandes proportions de
répondants jugeant positif l’impact des plateformes sur la démocratie. Le
premier s’explique peut-être par le fait que la dissension politique y est
généralement réprimée, mais le deuxième est pourtant un pays où le gouvernement
utilise largement les médias, y compris les médias sociaux, pour faire avancer
sa cause et alimenter la ferveur nationaliste, y compris en répandant de
fausses nouvelles.
Plusieurs cas ont aussi été recensés, en
Inde, où de fausses nouvelles dissimulées sur WhatsApp, par exemple, un produit
de Facebook, ont entraîné des émeutes meurtrières.
Aux États-Unis, toujours, les craintes
sont importantes face à l’impact des réseaux sociaux, particulièrement à
l’approche de l’élection présidentielle de novembre prochain. D’autant plus que
le patron de feu Twitter, Elon Musk, répand sciemment des fausses nouvelles et
s’est avéré être un partisan des idées de droite, si ce n’est du candidat
républicain présumé Donald Trump lui-même.
Et chez une majorité de répondants
américains membres de l’un ou l’autre des deux principaux partis politiques, on
juge négativement le rôle des plateformes dans l’exercice démocratique, les
trois quarts des républicains partageant cet avis, contre près des deux tiers
des démocrates.
Sans surprise, enfin, les utilisateurs
des médias sociaux sont proportionnellement plus nombreux à juger bénéfique
l’apport des plateformes à la vie politique, avec une différence d’environ 10
points de pourcentage entre les deux groupes.