LCULTURE- RELIGION- ISLAM- DJAMÂA EL KEBIR
(ALGER)
Située à la rue de la Marine, Djamaâ ElKebir est la plus grande
et la plus ancienne mosquée d’Alger. Elle fut construite par l'Almoravide
Youcef Ibn Tachfin en 1097. L’édifice religieux
représente, avec ceux de Tlemcen et de Nedroma, les
seuls monuments de la dynastie almoravide subsistant de nos jours. Djamaâ El-Kebir a été construit
en pierre, brique, tuile, sur une charpente de bois. Son décor intérieur est
fait de céramique et de bois. De forme rectangulaire, la mosquée est plus large
que profonde et couverte de doubles toitures en tuiles, comme toutes les
mosquées almoravides. De rite malékite, elle occupe une superficie de 2 000 m2 , reposant sur 72 piliers et est recouverte de 11 toits.
La salle de prière, sans coupole centrale, hypostyle, se compose de 11 nefs
perpendiculaires au mur de la Kibla. Les piliers sont reliés par de grands
arcs. Le minbar en cèdre sculpté, achevé le 18 juin 1097, se trouve
actuellement au Musée des antiquités. Il est décoré de colonnes et de
céramique. Le minaret de forme quadrangulaire et d’une hauteur de 15 m, orné en
son sommet de 24 merlons lui conférant un aspect hispano-mauresque, date de
1324 et fut construit par le sultan zianide de
Tlemcen, Abu Tachfin. La partie voisine du mihrab fut
endommagée en 1683 par les boulets de l’officier de la marine de guerre
coloniale Abraham Duquesne. Quelques années après, les esclaves chrétiens
furent employés à sa restauration. Quant à la galerie extérieure, elle a été
ajoutée en 1836. La cour aux ablutions comprenait autrefois un jet d'eau, un
noyer et un oranger sauvage. Après l’Indépendance, toutes les cérémonies
religieuses officielles (veillées du Ramadhan, prière de l’Aïd...) se sont
déroulées au sein de cette mosquée. Faisant partie de La Casbah d'Alger, la
mosquée est classée avec cet ensemble au patrimoine mondial de l'humanité par
l'Unesco en 1992 et figure sur la liste du patrimoine national algérien depuis
1967. L’édifice a été restauré en 2002. Notons qu’en 2020, la mosquée a fait
l’objet d’un travail de recherche visant sa restitution numérique. Son auteur,
en l’occurrence Zair Nourelhouda
de l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme (EPAU), explique que le
but de ce travail est de démontrer que les connaissances générées au sein d’une
expérience du monde virtuel peuvent éclairer l’évaluation des données dérivées
de sources textuelles et archéologiques, et vice-versa. Ce travail s’inscrit
aussi dans une problématique générale liée à la participation et à la
sauvegarde et la capitalisation des connaissances archéologiques avec l’outil
numérique