ENERGIE- GAZ – DEMANDE MONDIALE 2050/ RAPPORT ANNUEL
GECF 2024
Le gaz naturel
devrait jouer un "rôle vital" dans la transition énergétique en
soutien des énergies renouvelables et dans la réduction des émissions de gaz à
effet de serre, a souligné le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) dans
son 8ème rapport annuel, assurant que l'industrie gazière nécessite
d'importants investissements de l'ordre de 8.900 milliards de dollars pour
répondre à une demande qui sera en forte croissance notamment dans les marchés
asiatiques.
Publié mercredi 13 mars 2024 sur le site web du forum,
le rapport "GECF Global Outlook 2050", a mis en exergue le rôle
"de plus en plus vital" du gaz naturel qui "apparaît comme un
partenaire crucial pour faciliter des transitions énergétiques justes,
ordonnées et équitables".
La demande mondiale sur le gaz naturel devrait passer
de 4.015 milliards de m3 en 2022 à 5.360 milliards de m3 en 2050, soit une
croissance de 34%, a noté le rapport en ajoutant que la contribution du gaz
naturel au mix énergétique mondial passera, quant à elle, de 23% actuellement à
26% d'ici à 2050.
L'expansion de la demande de gaz naturel réside
principalement, selon la même source, dans le secteur de la production
d'énergie (électricité), contribuant à hauteur de 500 milliards de m3 et
constituent 37% de la croissance totale, en raison d'une politique
d'électrification accélérée visant à réduire la capacité de production
d'électricité au charbon. Pour établir ces prévisions, le GECF s'est basé sur
l'augmentation de la population mondiale, devant passer de 8 milliards en 2022
à 9,7 milliards en 2050, avec une contribution de l'Afrique et la région
Asie-Pacifique à hauteur de 90% de cette augmentation.
Il a pris en compte aussi le facteur de l'urbanisation
qui atteindra un taux de 65% ainsi que la croissance du PIB réel qui devrait
plus que doubler parmi des économies non-membres de l'OCDE, notamment en Asie
Pacifique (3,5%) et en Afrique (3,4%), tandis que la moyenne globale attendue
du taux de croissance économique annuel serait de 2,6%.
Abordant l'investissement global requis pour répondre
à la demande mondiale sur le gaz d'ici 2050, le GECF a jugé qu'un montant de
8.900 milliards de dollars est nécessaire dans l'exploration et le
développement.
A ce propos, le forum a noté que "la récente
crise énergétique (en 2022) avait entraîné une hausse significative de 22%
d'investissements pétroliers et gaziers en amont pour assurer la sécurité
énergétique". Ce qui constitue d'après lui "un changement crucial
après près d'une décennie caractérisée par des sous-investissements dans le secteur".
L'Afrique, à elle seule, nécessite un investissement
de 1.100 milliards de dollars pour y parvenir une croissance substantielle de
la production dans la région.
Ainsi, la production mondiale de gaz naturel est
appelée à connaître d'"importants changements", surtout en Afrique,
dans l'Eurasie et au Moyen-Orient qui devraient gagner des parts de marchés
respectivement de 10, 22 et 22% d'ici 2050, a fait savoir le rapport en
précisant que la production mondiale totale de gaz naturel devrait croître de
33% à partir de 2022, ajoutant 1.300 milliards m3 pour atteindre 5.300 milliards m3 d'ici 2050.
Le gaz naturel devrait connaître un taux de croissance
annuel moyen de 1% sur la période de prévision, en dépassant finalement le
charbon comme la deuxième source d'énergie. Il conservera en outre sa
prédominance en tant que combustible principal pour les moyennes et les
processus industriels à haute température.
Son utilisation dans l'industrie comme matière
première sera en hausse, sous l'effet de la demande croissante de produits
pétrochimiques et d'engrais, au vu de son impact sur la productivité du secteur
agricole et sur la sécurité alimentaire.
En raison de l'expansion rapide de l'électrification,
une combinaison du gaz naturel et des énergies renouvelables devrait,
également, permettre à ces deux sources de représenter environ 68% de
l'approvisionnement total en électricité d'ici 2050, a souligné encore le
rapport.
Selon les estimations du GECF, la production offshore
de gaz naturel croît à un rythme plus rapide que la production de gaz terrestre
avec un taux annuel moyen de 1,6% et atteindra 1.800 milliards m3 en 2050. A
l'inverse, la production terrestre (onshore) de gaz naturel devrait connaître
un taux de croissance "modeste" de seulement 0,8 % par an.
Quant à la production de gaz non conventionnel, elle
devrait maintenir sa tendance à la hausse, atteignant potentiellement 1.400
milliards m3, soit 27% du volume mondial de production de gaz.
S'agissant du gaz naturel liquéfié (GNL), cette énergie
est appelée à dominer le marché du gaz et devrait dépasser le commerce des
gazoducs de longue distance à partir de 2026 et plus que doubler d'ici 2050
pour atteindre 805 millions de tonnes, constituant 64% du gaz échangé, a fait
observer le rapport tout en indiquant que le GNL de l'Afrique représentera 70%
des exportations d'ici à 2050.