ENERGIE- ETUDES
ET ANALYSES- ENERGIE EN AFRIQUE 2024/RAPPORT AEC
«The State of African Energy 2024
Report», autrement dit le rapport sur l’état de l’énergie en Afrique 2024,
publié par la Chambre africaine de l’énergie (AEC), il y a deux jours, atteste
que bien que la production de gaz naturel en Afrique devrait rester
relativement stable au cours des deux prochaines années – n’augmentant que
légèrement, passant de 268 milliards de mètres cubes (mmc) aujourd’hui à 272
mmc en 2025 – il y a lieu d’être optimiste quant au potentiel du continent
grâce notamment aux «producteurs matures» que sont l’Algérie, la Libye et le
Nigeria.
La problématique pour l'AEC est clairement
établie : pour stimuler le progrès de l'Afrique et augmenter sa production de
gaz naturel, la stratégie implique, d'une part, le maintien de l'activité dans
les gisements déjà exploités par les producteurs de gaz, et d'autre part, que
les pays qui ont fait de nouvelles découvertes fassent en sorte que ces projets
non développés atteignent le plus rapidement possible le stade de la décision
finale d’investissement (DFI). Ceci est une urgence pour l’AEC. «De nombreux champs de production de gaz en Afrique, en
particulier ceux du nord et de l’ouest, arrivent à maturité ou sont en déclin,
ce qui signifie qu’ils atteignent rapidement la fin de leur vie productive. Par
exemple, le Nigeria, l’Angola et la Guinée équatoriale représentent
actuellement 85% de la production totale de gaz de la région de l’Afrique de
l’Ouest, et le volume devrait rester le même jusqu’en 2025. Par la suite, les
niveaux diminueront progressivement : 75% en 2030, 70% en 2035 et 60% en 2040.
Bien que ces champs soient considérés comme essentiels pour une production
soutenue, il est indispensable que de nouveaux projets soient mis en œuvre pour
éviter un ralentissement de la production», argue l’AEC pour donner les raisons
de cette urgence avant de cultiver l’espoir que les nombreuses découvertes de
gaz annoncées ces dernières années, notamment au Sénégal, en Mauritanie, en
Angola, au Ghana, en Afrique du Sud, en Namibie et en Côte d’Ivoire, fassent
l’objet de plans réalistes et réalisables afin de capitaliser sur ces vastes
nouvelles ressources. Sans cela, les nouveaux espoirs d’augmenter le potentiel
de production de gaz en Afrique «s’évanouiront comme
autant de symboles d’opportunités perdues», craint la Chambre africaine de
l’énergie. Ces gisements, ainsi que les projets nouvellement découverts qui
font l’objet d’une décision finale d’investissement (DFI), sont susceptibles
d’accroître la production et de permettre à l’Afrique de réaliser son énorme
potentiel en matière de gaz naturel, parie l’AEC qui juge que toute nouvelle
croissance de la production attendue au cours de la prochaine décennie proviendra
à la fois du potentiel pré-DFI – comme les économies émergentes en amont telles
que le Mozambique, la Tanzanie, la Mauritanie, le Sénégal, l’Afrique du Sud et
l’Éthiopie – et des producteurs matures tels que l’Algérie, la Libye et le
Nigeria. Dans son rapport sur l’état de l’énergie en Afrique 2024, l’AEC n’omet
pas de mettre en évidence la place qu’occupe le GNL sur le continent pour
établir que «l’infrastructure d’exportation de GNL en
Afrique évolue également de la même manière que les prévisions concernant le
gaz naturel. Parmi les plus grands producteurs comme l’Algérie, le Nigeria et
l’Égypte, l’Algérie et l’Égypte devraient maintenir leur capacité
d’infrastructure GNL actuelle d’environ 29 millions de tonnes par an (MMtpa) et 12,7 MMtpa, respectivement.
Les plans du Nigeria prévoient d’augmenter sa capacité d’infrastructure GNL de
22 millions de tonnes par an à 30 millions de tonnes par an grâce au
développement du train 7 de Nigeria LNG et, marginalement, à un peu plus de 31
millions de tonnes par an grâce au projet FLNG d’UTM offshore».
L'Afrique du Nord représente la majorité des flux de gaz naturel en Afrique,
mais la production devrait rester stable jusqu'à la fin des années 2020,
annoncent les perspectives dans l’immédiat émises par la Chambre africaine de
l’énergie qui, pour la suite, s’attend à une augmentation pour la seconde
moitié de cette décennie, alors que le Mozambique augmente sa production de GNL
et que de nouvelles entreprises gazières à travers le continent entrent en
ligne et augmentent la production. Cependant, une attention accrue est portée
sur les exportations de GNL, avec une augmentation prévue à court terme des
flux de GNL en provenance du continent vers les marchés mondiaux. À ce titre,
l’Algérie et le Nigeria devraient représenter la majorité de ces volumes
d'exportation, avec des flux supplémentaires en provenance d'Égypte, de Guinée
équatoriale, du Mozambique et des eaux au large du Sénégal et de la Mauritanie,
prédit l’AEC qui, également, prévoit que l’Algérie, avec l’Égypte, la Namibie
et le Nigeria, maintiendra un haut niveau d’activité dans le forage
d’exploration jusqu’en 2025 sur la lancée de ce qui a été accompli depuis
l’année dernière.