CULTURE- MUSIQUE- HASNA EL
BÉCHARIA
L’artiste Hasna El Bécharia a animé, samedi 24 février 2024, à la salle
Ibn-Khaldoun, à Alger, un concert exceptionnel, organisé par l’établissement
Arts et Culture de la wilaya d’Alger.
Cette prestation a
réuni un nombreux public composé de jeunes et moins jeunes, venus acclamer une
pionnière dans le jeu sur l’instrument symbole de la musique diwane, le gumbri. La chanteuse a revisité les titres les
plus emblématiques de son répertoire et présenté quelques morceaux de son
nouveau disque prévu pour juin 2024. De retour d’une tournée en Europe (Suisse,
France, allemagne), hasna
El Bécharia et son groupe ont proposé à une
assistance déjà conquise, un programme festif et dansant, mêlant rythmes
traditionnels de Béchar et mélodies chaloupées du Diwane
avec des touches de modernité, notamment par l’introduction de la batterie et
de la basse. Cette instrumentation a permis de déceler une véritable ligne
artistique et un travail particulier sur le rythme ; une sorte de cachet hasna El Bécharia. alternant jeu sur la guitare électrique et le gumbri,
l’artiste a interprété «allah, allah
âala chobbane bladi» et «Lalla w mali», des titres de son prochain album
ainsi que les très attendues chansons «hakmet Laqdar» et «Djazaïr djouwhara». Dans la partie traditionnelle de ce concert de
plus de deux heures, la chanteuse reprendra à sa manière, c’est-à-dire avec une
revisite, des morceaux du riche répertoire du genre Diwane,
à l’exemple de «Bania»,
«Sidi Moussa», «Moulay Brahima» ou encore «Jangar
Mama». Son groupe a également fait vivre une ambiance de fête en reprenant des
chansons qui sont interprétées dans les mariages à Béchar. Rencontrée en marge
du concert, hasna El Bécharia
a exprimé sa joie de retrouver son public à alger
après une longue absence. «Je suis toujours heureuse
de me produire chez moi... en algérie», confie-t-elle.
Evoquant le genre musical par lequel elle s’illustre, la musicienne a considéré
qu’elle était une artiste qui pratique le Diwane,
bien que sa musique soit traversée par des touches de modernité. Hasna El Bécharia fait la différence entre la scène, lieu de toutes
les créations, et les cérémonies traditionnelles du Diwane,
un héritage qui doit être préservé et rester éloigné de tout changement ou
tentative de dénaturation. «Je préserve la tradition
qui a son cadre, ses instruments et ses détenteurs qui veillent à la faire
respecter. Par exemple, à la maison, j’ai encore le gumbri de mon père, mais je
ne peux pas l’utiliser sur scène», nous explique-telle. Née dans une famille de musiciens, hasna El Bécharia s’est imposée
sur la scène comme étant la première femme à jouer d’un instrument réservé
exclusivement aux hommes. Son talent, sa voix caverneuse si singulière et sa
force de caractère lui ont permis de s’illustrer, aussi bien en algérie qu’à l’étranger, et de former plusieurs jeunes. La
recette de son succès est peutêtre sa générosité dans
sa musique et avec son public. Ainsi, ce concert a été un très beau moment de
partage et de musique.