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Hasna El Bécharia

Date de création: 26-02-2024 18:15
Dernière mise à jour: 26-02-2024 18:15
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CULTURE- MUSIQUE- HASNA EL BÉCHARIA

L’artiste Hasna El Bécharia a animé, samedi 24 février 2024, à la salle Ibn-Khaldoun, à Alger, un concert exceptionnel, organisé par l’établissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger.

Cette prestation a réuni un nombreux public composé de jeunes et moins jeunes, venus acclamer une pionnière dans le jeu sur l’instrument symbole de la musique diwane, le gumbri. La chanteuse a revisité les titres les plus emblématiques de son répertoire et présenté quelques morceaux de son nouveau disque prévu pour juin 2024. De retour d’une tournée en Europe (Suisse, France, allemagne), hasna El Bécharia et son groupe ont proposé à une assistance déjà conquise, un programme festif et dansant, mêlant rythmes traditionnels de Béchar et mélodies chaloupées du Diwane avec des touches de modernité, notamment par l’introduction de la batterie et de la basse. Cette instrumentation a permis de déceler une véritable ligne artistique et un travail particulier sur le rythme ; une sorte de cachet hasna El Bécharia. alternant jeu sur la guitare électrique et le gumbri, l’artiste a interprété «allah, allah âala chobbane bladi» et «Lalla w mali», des titres de son prochain album ainsi que les très attendues chansons «hakmet Laqdar» et «Djazaïr djouwhara». Dans la partie traditionnelle de ce concert de plus de deux heures, la chanteuse reprendra à sa manière, c’est-à-dire avec une revisite, des morceaux du riche répertoire du genre Diwane, à l’exemple de «Bania», «Sidi Moussa», «Moulay Brahima» ou encore «Jangar Mama». Son groupe a également fait vivre une ambiance de fête en reprenant des chansons qui sont interprétées dans les mariages à Béchar. Rencontrée en marge du concert, hasna El Bécharia a exprimé sa joie de retrouver son public à alger après une longue absence. «Je suis toujours heureuse de me produire chez moi... en algérie», confie-t-elle. Evoquant le genre musical par lequel elle s’illustre, la musicienne a considéré qu’elle était une artiste qui pratique le Diwane, bien que sa musique soit traversée par des touches de modernité. Hasna El Bécharia fait la différence entre la scène, lieu de toutes les créations, et les cérémonies traditionnelles du Diwane, un héritage qui doit être préservé et rester éloigné de tout changement ou tentative de dénaturation. «Je préserve la tradition qui a son cadre, ses instruments et ses détenteurs qui veillent à la faire respecter. Par exemple, à la maison, j’ai encore le gumbri de mon père, mais je ne peux pas l’utiliser sur scène», nous explique-telle. Née dans une famille de musiciens, hasna El Bécharia s’est imposée sur la scène comme étant la première femme à jouer d’un instrument réservé exclusivement aux hommes. Son talent, sa voix caverneuse si singulière et sa force de caractère lui ont permis de s’illustrer, aussi bien en algérie qu’à l’étranger, et de former plusieurs jeunes. La recette de son succès est peutêtre sa générosité dans sa musique et avec son public. Ainsi, ce concert a été un très beau moment de partage et de musique.