ADMINISTRATION- INSTITUTIONS-
MÉDIATEUR DE LA REPUBLIQUE/ ALLOCUTION PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, M. 20
FEVRIER 2024
LE PRÉSIDENT DE LA
RÉPUBLIQUE, Abdelmadjid Tebboune, a adressé, mardi 20 février 2024, une allocution
aux participants à la rencontre nationale organisée à l’Ecole nationale
d’administration Moulay-Ahmed-Medeghri (Alger), sous
le thème «Médiateur de la République: un acquis au service du citoyen», lue en
son nom par le médiateur de la République, Madjid Ammour.
«Au nom d’Allah,
Clément et Miséricordieux, Prière et paix sur Son Messager, Je salue votre
initiative d’organiser cette rencontre pour approfondir la réflexion et élargir
le dialogue et la consultation sur le service public que l’administration et
les structures publics doivent fournir et améliorer. Le thème que vous avez
choisi pour votre rencontre nationale, à l’occasion du 4e anniversaire de la création
de l’Instance du médiateur de la République, incarne parfaitement la mission de
votre honorable institution, qui résume l’objectif fondamental vers lequel
convergent les efforts de l’Etat avec ses institutions et ses instances : être
au service du citoyen. En effet, tout effort et toute démarche participant à
l’édification d’une Algérie nouvelle fondée sur des bases saines doivent être
au service du citoyen, reposer sur l’écoute des citoyennes et des citoyens et
répondre aux aspirations du peuple algérien, qui a été frustré des années
durant et a perdu confiance dans les institutions, l’Etat et ses symboles en
raison des dérives accumulées. Depuis que le peuple nous a honorés de sa
confiance, notre priorité a été de lancer, séance tenante, des réformes larges
et en profondeur au plan socioéconomique, mais aussi pour opérer une véritable
rupture avec les mentalités et les pratiques délétères, et ce, en attachant une
attention particulière à la moralisation de la vie publique et à la lutte
contre la corruption sous toutes ses formes, conformément à nos engagements,
notamment ceux relatifs au renforcement de la bonne gouvernance et à la réforme
globale de la justice pour garantir son indépendance et assurer sa modernisation,
bâtir une société civile libre, intègre et active, jeter les bases d’un Etat de
droit et consacrer les acquis sociaux. Ainsi, après avoir parachevé les
réformes constitutionnelles, législatives et judiciaires, nous avons résolument
préparé notre pays à relever les défis de la relance économique et de la
promotion de la vie sociale dans toutes ses dimensions, notamment en matière de
salaires, de logement, de santé, d’éducation et d’emploi. Dans le même temps,
nous avons parachevé des programmes d’urgence et inclusifs visant à en finir avec
les zones d’ombre et les manifestations de la misère et de la précarité,
lesquels ont permis, grâce à Dieu, de sortir des milliers de familles de la
misère et de la souffrance. Mesdames, Messieurs J’ai l’intime conviction que
l’édification d’un Etat moderne requiert une administration publique moderne
débarrassée de l’impéritie héritée et des pratiques douteuses liées aux
procédures bureaucratiques, et libérée de l’arbitraire des responsables et des
fonctionnaires, une administration publique nationale qui place le service du
citoyen au cœur de ses priorités. L’administration moderne ne se réalisera
pleinement que par l’amélioration de la qualité du service public à travers la
promotion de la performance, la libération de l’initiative, le renforcement du
sens de la responsabilité et du devoir professionnel. Une fois cet objectif
concrétisé, la confiance du citoyen en les institutions et structures de l’Etat
s’installera. Je me suis engagé pour que chacun, à tous les niveaux, à tous les
postes et dans tous les secteurs, puisse travailler dans cet esprit en toute
loyauté, et de sorte que le citoyen, où qu’il soit, puisse ressentir le
véritable changement et se familiariser avec l’administration et les structures
publiques dans toutes les régions du pays, loin de toute appréhension de voir
sa dignité compromise. Je saisis cette occasion pour réaffirmer que la dignité
du citoyen n’est pas un slogan conjoncturel mais une politique, une voie et une
méthode de travail dans l’Algérie que nous bâtissons ensemble. Le rapprochement
de l’administration du citoyen n’est pas non plus un vain slogan mais une
réalité reflétée par les mesures et les réalisations sur le terrain. Et la
création de wilayas et de wilayas déléguées est une illustration de la forte
volonté de concrétiser cet objectif efficacement et dans les meilleurs délais. Etre à l’écoute des citoyens, interagir avec eux, connaître
et prendre en charge leurs principales préoccupations avec diligence et
efficacité sont, avec la simplification des procédures administratives, autant
d’indicateurs de la contribution collective à la consécration de la citoyenneté
véritable. Une noble démarche dans laquelle s’inscrit pleinement l’Instance du
médiateur de la République, placée sous la tutelle de la présidence de la République.
Avec les autres instances consultatives telles que le Conseil supérieur de la
jeunesse (CSJ) et l’Observatoire national de la société civile (ONSC),
l’Instance du médiateur de la République joue désormais un rôle prépondérant
dans la consécration de la culture de l’écoute, la transmission des
préoccupations, la levée des entraves bureaucratiques signalées et la
soumission des propositions formulées par les différentes franges de la société
aux parties concernées et aux pouvoirs publics pour leur suivi et leur prise en
charge. Tout en saluant le travail accompli par les cadres et les acteurs des
instances citées, j’en appelle à davantage d’efforts et d’initiatives pour
établir des relations nouvelles et flexibles qui permettent de jeter des
passerelles de coopération et d’accroître la capacité à convaincre afin que,
dans le cadre de cette vision interactive et ouverte, l’Instance du médiateur
de la République et les autres instances nationales, dont c’est la raison d’être,
soient réellement au service du citoyen. Mesdames, Messieurs, En ce quatrième
anniversaire de la création de l’Instance du médiateur de la République, je
tiens à souligner l’importance que revêt le développement de cadres de
coopération avec cette Instance afin de passer à l’étape de l’efficacité que le
citoyen appelle de ses vœux. Cela ne saurait se réaliser que par un travail
cohérent et intégré visant à aller, au-delà de la réception et du traitement
des plaintes et requêtes, vers des approches proactives qui permettent
d’évaluer les préoccupations et les besoins des citoyens, à travers
l’interaction directe avec les différentes catégories de la société,
l’évaluation périodique de la performance et l’adhésion aux efforts continus
pour l’amélioration de la qualité du service public. Dans cette optique, le
gouvernement est appelé à œuvrer inlassablement pour faire des facilitations
administratives et de la simplification des procédures une réalité tangible, à
travers la création de canaux de coordination avec le médiateur de la République.
Les requêtes adressées au médiateur de la République par les citoyens peuvent
constituer une importante référence pour la cristallisation de méthodologies
permettant de lutter contre les dysfonctionnements, de refréner la négligence
et les manquements et de préserver les intérêts des citoyens. Ce faisant,
chacun doit garder à l’esprit que la numérisation est inévitable et nécessite,
comme je n’ai eu de cesse de le souligner, de réduire les délais de sa
généralisation afin d’épargner aux citoyens les déplacements entre les
différents services administratifs. Il convient enfin de rappeler que
l’administration publique est l’interface qui reflète l’autorité de l’Etat et
l’intérêt qu’il porte à la chose publique, et ses responsables et agents, quels
que soient leurs grades et le niveau des fonctions qu’ils occupent, sont
appelés à faire prévaloir l’Etat de droit en veillant pleinement à présenter le
service public comme un droit garanti au citoyen. Je reste confiant quant à la
capacité de nos cadres et fonctionnaires dans les différentes administrations à
renforcer la crédibilité et l’efficacité des structures publiques, mus en cela
par une volonté sincère, un sens moral et une conscience professionnelle.»