Le secrétaire générale du PT estime important
de «lever tous les obstacles dressés devant l’exercice politique
et les libertés. Pour la liberté de la presse aussi, a-t-elle dit, il faut
aller de l’avant pour libérer la parole en premier lieu dans les médias publics
en vue d’aider les titres privés à se libérer de cette peur qui pèse sur eux».
La
secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune,
réitère son appel à la mise en place des conditions d’un scrutin présidentiel
transparent et démocratique. Celles-ci, affirme-t-elle, «ne sont pas
encore réunies», à moins de 10 mois du début du
processus électoral. «J’ai dit que l’année 2024 est
une année charnière.
Car
vu le contexte international et la situation en interne, l’Algérie doit
organiser une élection présidentielle irréprochable
pour éviter toute ingérence dans ses affaires internes (…).
Jusqu’à aujourd’hui, les conditions d’une présidentielle ouverte, transparente
et démocratique ne sont pas en place»,
lance-t-elle.
Invitée,
mardi 6 février 2024 , au forum du quotidien public El Moudjahid, la
patronne du PT estime qu’il faut travailler pour la mise en place de ces
conditions. «Je suis aujourd’hui invitée par El
Moudjahid. C’est une première et c’est une bonne chose. J’espère que je ne
serai pas la première et la dernière à passer dans cet espace.
Car
il est nécessaire d’aller vers une réelle ouverture politique et médiatique. Il
faut lever tous les obstacles dressés devant l’exercice politique et les
libertés. Pour la liberté de la presse aussi, il faut aller de l’avant pour
libérer la parole en premier lieu dans les médias publics en vue d’aider les
titres privés à se libérer de cette peur qui pèse sur eux. Dans ce sens, il
faut aussi assainir le dossier de la publicité»,
affirme-t-elle.
Louisa
Hanoune insiste aussi sur l’installation «d’un climat politique apaisé», avec notamment «la
libération des détenus d’opinion et la révision de l’arsenal juridique
répressif». «Il y a un processus qui avait commencé
avec la libération d’un certain nombre de détenus d’opinion et la réduction des
peines pour d’autres.
Mais,
il est régulièrement interrompu», déplore-t-elle, appelant,
au passage à «une refondation politique» comme une condition sine qua non pour
«immuniser l’Algérie et la protéger des dangers qui la guettent aujourd’hui». «Pour immuniser le pays, il faut respecter la démocratie et
la liberté d’expression.
Les
autorités ne doivent pas s’interférer dans le travail de la société civile», enchaîne-t-elle. Rappelant «les
coups de boutoir subis par sa formation politique depuis 2019 et bien avant»,
Louisa Hanoune se dit, toutefois, «toujours
optimiste».
«Il
ne faut pas tomber dans le désespoir»
«Un
militant ne doit jamais tomber dans le désespoir. Il faut toujours lutter pour
reconquérir les acquis démocratiques, y compris ceux perdus durant la décennie
noire. Il faut les rendre irréversibles. L’ouverture, dont les signes
commencent à apparaître aujourd’hui, ne doit pas être conjoncturelle.
Mais
il faut que tout le monde se mobilise : partis politique, journalistes et citoyens», précise-t-elle. Interrogée sur la position du PT
concernant la prochaine présidentielle, l’oratrice n’avance rien. «Pour l’instant, nous nous limitons à l’exigence de la mise
en place des conditions dont j’ai parlé», dit-elle.
Relancée
par un confrère sur la question de savoir si elle sera candidate, Louisa Hanoune affirme que le sujet n’a pas été soumis à un débat
au sein du parti. «Ce n’est pas une candidature de
Louisa Hanoune.
C’est
le Parti des travailleurs et ses institutions qui décident. Lorsque nous
traitons la question des élections, nous tenons en compte deux
paramètres : l’importance de l’échéance pour l’avenir et la stabilité du
pays et ce qu’elle peut apporter à notre parti en terme de visibilité et
d’élargissement de sa base militante», soutient-elle.
L’invitée
du forum d’El Moudjahid est revenue également sur la situation socioéconomique
du pays, pour axer son intervention sur la «nécessité
de prendre de nouvelles mesures pour renforcer le pouvoir d’achat qui continue
de s’effondrer».
Elle
plaide, dans ce sens, pour l’augmentation du salaire national minimum garanti
(SNMG), la révision à la hausse du point indiciaire dans le calcul des salaires
des fonctionnaires et la lutte contre l’inflation galopante à travers le
plafonnement des marges bénéficiaires.
Louisa
Hanoune n’a pas manqué également cette occasion pour
dénoncer à nouveau le génocide dont est victime le peuple palestinien à Ghaza.
Elle
condamne, dans ce sens, «la complicité et le soutien de l’impérialisme
américain et ses alliés européens, ainsi que certains pays arabes avec l’entité
sioniste dans son entreprise d’extermination d’un peuple attaché à sa terre»