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Croissance économique mondiale 2024/Prévisions Ocde

Date de création: 06-02-2024 17:53
Dernière mise à jour: 06-02-2024 17:53
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ÉCONOMIE- ÉTRANGER-CROISSANCE ÉCONOMIQUE MONDIALE 2024/ PRÉVISIONS OCDE

© https://www.lesechos.fr/monde/ 5 février 2024

Si l'inflation est en passe d'être jugulée, la hausse du produit intérieur brut mondial devrait être limitée à 2,9 % en 2024, selon les nouvelles prévisions de l'OCDE. La croissance de la zone euro n'atteindrait que 0,6 %

Si la croissance mondiale s'est montrée résistante en 2023, elle devrait ralentir cette année  2024. En dévoilant,  lundi 6 février 2024 , ses nouvelles prévisions, l'économiste en chef de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Clare Lombardelli, a indiqué que la croissance du PIB mondial s'établirait à 2,9 % en 2024 après 3,1 % en 2023. Le FMI est un peu plus optimiste . En 2025, l'activité rebondirait légèrement avec une hausse du PIB de 3 % grâce à l'assouplissement à venir des politiques monétaires que permettrait le recul de l'inflation.

Les marchés émergents, particulièrement l'Inde et l'Indonésie, tireront la croissance mondiale cette année. La Chine, en proie à une crise immobilière, est promise à un ralentissement certain. Dans les pays industrialisés, la croissance des Etats-Unis devrait rester soutenue par les dépenses des ménages et la bonne situation du marché du travail. L'OCDE avance un chiffre de 2,1 % cette année avant 1,7 % l'année suivante.

La zone euro, elle, est à la peine . Elle n'est créditée que d'un maigre 0,6 % en 2024 puis de 1,3 % l'année suivante. La croissance française, en 2024, serait de 0,6 % et celle de l'Allemagne de 0,3 %.

La désinflation se poursuit

La tendance désinflationniste devrait se poursuivre. Si l'on exclut des statistiques les chiffres de l'Argentine et de la Turquie , deux pays avec une très forte inflation, la hausse des prix à la consommation dans les pays du G20 devrait en effet passer de 3,6 % en 2023 à 2,6 % en 2024 et 2,4 % en 2025.

Déjà l'an passé, les tensions sur les prix se sont fortement atténuées grâce au recul des prix de l'énergie et des produits alimentaires. Le recul des prix des matières premières énergétiques et la réduction progressive des goulots d'étranglement des chaînes d'approvisionnement ont également joué en faveur de cet apaisement.

L'OCDE avertit cependant que, dans la plupart des pays, la croissance des coûts unitaires de main-d'oeuvre reste généralement trop élevée pour être sûr que l'épisode inflationniste qui a commencé en 2021 se terminera effectivement en 2025. Les banques centrales vont devoir agir avec doigté avant d'opérer une baisse de leur taux directeur dans le courant de cette année. D'autant plus que la situation géopolitique internationale est loin d'être stabilisée.

L'incertitude du Moyen-Orient

Si le conflit au Moyen-Orient venait à perturber les marchés de l'énergie, des pressions persistantes sur les prix des services pourraient s'ensuivre. Les attaques contre les navires dans la mer Rouge ont entraîné une réorientation des flux commerciaux, souligne l'Organisation. Les coûts d'expédition ont fortement augmenté et les délais de livraison se sont allongés, en particulier pour les échanges de l'Asie vers l'Europe .

De ce fait, la production en Europe, notamment celle des constructeurs automobiles , a été perturbée. Pour les économistes de l'OCDE, le doublement récent des coûts de transport, s'il devait persister, pourrait aboutir à une hausse de près de 5 points de pourcentage des prix des importations. Au niveau de l'inflation globale, celle-ci serait alors supérieure de 0,4 point de pourcentage après environ un an.

Les dettes publiques inquiètent

L'autre inquiétude de l'Organisation concerne les dettes publiques . Selon les projets budgétaires actuels, « peu de pays semblent susceptibles d'atteindre un excédent budgétaire primaire » (hors service de la dette) dans l'immédiat, alerte-t-elle. Les Etats-Unis et le Japon, notamment, connaissent des déficits importants. Et si rien n'est fait, la dette publique pourrait encore s'accroître.

Pour rétablir les finances publiques, l'OCDE prône d'ambitieuses réformes des régimes de retraite, notamment en liant l'âge légal de départ à la retraite aux évolutions futures de l'espérance de vie et en favorisant les opportunités d'emploi pour les travailleurs les plus âgés. Du côté des recettes, il est conseillé de transférer les impôts qui pèsent sur le travail vers la propriété et la consommation. De même, il importe de réduire les exonérations de taxes et d'impôts afin d'élargir l'assiette fiscale pour accroître les recettes.