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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE/ UE, FÉVRIER 2024, LÉGISLATION
Après plusieurs semaines d'intenses
négociations sur l’équilibre entre innovation et sécurité, les États membres de
l’Union européenne ont approuvé vendredi 2 février 2024 une législation inédite
au niveau mondial pour réguler l’intelligence artificielle.
Les Etats membres de
l'Union européenne ont approuvé une législation inédite au niveau mondial pour
réguler l'intelligence artificielle (IA), qui a suscité jusqu'au bout
d'intenses négociations, a annoncé la présidence belge du Conseil de
l'UE. Lors d'une réunion le 2 février, les ambassadeurs des Vingt-Sept ont «confirmé à l'unanimité» l'accord
politique trouvé en décembre dernier entre les Etats membres et les
eurodéputés, a-t-elle indiqué sur X (ex-Twitter), à l'unisson de plusieurs
sources diplomatiques.
Certains pays, dont la
France et l'Allemagne, avaient soulevé des points de préoccupation, pris en
compte avant la finalisation du texte, selon des diplomates. «Ce AI Act est une
étape marquante, établissant les premières règles de la planète visant
l'intelligence artificielle, pour la rendre plus sûre et respectueuse des
droits fondamentaux de l'UE», a affirmé la présidence belge.
Le commissaire
européen Thierry Breton, en charge du dossier, a salué une règlementation «historique, une première mondiale». «La loi sur l'IA a déchaîné les passions, et à
juste titre ! Aujourd'hui, les États membres ont approuvé l'accord politique de
décembre, reconnaissant l'équilibre parfait trouvé par les négociateurs entre
l'innovation et la sécurité», a-t-il déclaré.
La Commission européenne avait présenté son projet d'«Acte IA» en avril 2021. Mais l'apparition fin 2022 de ChatGPT, de la start-up californienne OpenAI,
capable de rédiger des dissertations, des poèmes ou des traductions en quelques
secondes, lui a donné une nouvelle dimension et provoqué l'accélération des
discussions. Ce système, comme ceux capables de créer des sons ou des
images, ont révélé au grand public le potentiel immense de l'IA. Mais aussi
certains risques : la diffusion sur les réseaux sociaux de fausses
photographies, plus vraies que nature, a alerté sur le danger de manipulation
de l'opinion.
Paris et Berlin
étaient soucieux que la législation européenne protège les
start-up spécialisées dans l'intelligence artificielle, pour ne pas
empêcher l'émergence de futurs «champions
européens» du secteur. Le 30 janvier à Berlin, le ministre
allemand du Numérique Volker Wissing s'était félicité
d'avoir «pu obtenir des améliorations
pour les petites et moyennes entreprises, éviter des exigences
disproportionnées et veiller à ce que nous restions compétitifs au niveau international».
Sur les IA génératives, des règles s'imposeront à tous
pour s'assurer de la qualité des données utilisées dans la mise au point des
algorithmes et pour vérifier qu'ils ne violent pas la législation sur les
droits d'auteur. Les développeurs devront par ailleurs s'assurer que les sons,
images et textes produits seront bien identifiés comme artificiels.
Les systèmes jugés à «haut
risque» - dans des domaines sensibles comme les infrastructures critiques,
l'éducation, les ressources humaines, le maintien de l'ordre... - seront soumis
à une série d'obligations comme celles de prévoir un contrôle humain sur la
machine, l'établissement d'une documentation technique, ou encore la mise en
place d'un système de gestion du risque.