SCIENCE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAIS UUNIVERSITAIRES (COLLOQUE)-«
LA PENSEE SOCIOLOGIQUE ET LES CHANGEMENTS CONTEMPORAINS.....D’ALI EL KENZ »
La
pensée sociologique et les changements contemporains. Lectures de la production
scientifique et sociologique de Ali El Kenz
(1946-2020) . Essais d’universitaires ( Batna, Oran, Skikda ,Sétif,
Biskra, Alger, Annaba). Editions El Qobia, Alger 2023, 164 pages en arabe, 16 pages en
français, 800 dinars
Cet ouvrage est, en fait, le
résultat d’une rencontre d’universitaires et de chercheurs en sociologie et
anthropologie, tenue, à l’initiative de l’éditeur, au niveau de l’Université de la ville natale
d’Ali El Kenz, Skikda . Rencontre qui avait,
certes, pour but premier de se souvenir d’un enfant de la région et de ses
productions intellectuelles et universitaires, mais aussi pour inciter bien
d’autres lieux et bien d’autres pôles de recherche et de réflexion à agir dans
le même sens afin de montrer et de
démontrer que ce pays a enfanté et enfante encore des intellectuels qui ont enrichi et
enrichissent la pensée nationale sociologique, anthropologique, politique,
économique et autres, avec même des
retentissements internationaux, en Afrique , dans le monde arabe et aussi en
Occident .Il fallait, il faut, seulement , ne pas laisser la
« pensée » commune, médiocre , opportuniste, l’étouffer et la minoriser, et pis encore à pousser
à son oubli. Bien sûr, tous ne sont pas des « maîtres penseurs » à
l’image de Ali El Kenz, mais la plupart ont illuminé,
par leur enseignement, leur travaux et études, leurs publications, leurs
interventions et parfois, leurs contestations, le paysage universitaire et de la
recherche scientifique faisant oublier bien des
divagations. .
Tous les intervenants ont mis en exergue le sérieux et la
rigueur d’Ali El Kenz.....qui était devenu, lors de
son passage à l’Université nationale , et ailleurs lors de son exil forcé, une
véritable « conscience vigilante des sociologues ». Avec l’espoir que
les étudiants et les enseignants d’aujourd’hui se considèrent comme des
héritiers légitimes d’un patrimoine à préserver et à enrichir.......ne tombent
pas dans les innombrables « trous de mémoires » (hélas nombreux) pavant
les campus ......de
protéger les legs importants existants de l’esprit .....
et, surtout, d’arrêter de « verser trop d’eau dans les moulins
des autres »
Les
Auteurs :Mustapha Kihal/Ahmed
Boudermine/ Bouzid Boumediene/ Nourredine Zemam/Wahid Bouaziz/Adessalam
Filali/ Abdelaziz Ras Elmel/ Abdelhalim Mahouar Bacha/ Mohamed Boudermine/
Tarek Bouhala/ Tayeb Kennouche/ Cheniki
Ahmed/ Ahcene-Djaballah Belkacem
Sommaire :Introduction (Dr Mustapha Kihal)/
Présentation (éditeur)/9 études en arabe/ 3 études en français
Extraits : « Ali El Kenz
avait le courage d’une pensée solitaire.Il a
appartenu à une époque bénie où l’intellectuel n’avait pas encore appris à se
mettre dans la tête une paire de ciseaux ou à se cacher derrière son stylo »
(Tayeb Kennouche , p 171), « Je n’ai pas cherché à savoir comment notre
ami est mort.Je suis certain , cependant, qu’Ali est
parti debout et bien droit, dans ses principes comme dans ses
convictions » ( Tayeb Kennouche, p 172) « (Ali el Kenz)
Une démarche rigoureuse avec , militantisme et engagement obligent, un
objectif : « penser avec nos têtes, en fonction de nos
réalités » pour « construire sur des bases et avec des matériaux
durables » (Belkacem Ahcene-Djaballah, p 175)
Avis :
Un ouvrage quasi-complet
qui décrit avec émotion et justesse le parcours d’un intellectuel algérien
« vrai ». Un ouvrage qui pourrait servir d’exemple pour mettre en
lumière les parcours et les travaux de bien de nos multiples penseurs. Ceux
d’hier. Ceux d’aujourd’hui. Et, il ya en a !
Citations : « C’est quand la langue se détache de la littérature qu’elle se décharne et
s ’appauvrit » (Tayeb Kennouche, p 167), « Ali El Kenz ne fut guère l’homme d’une langue, d’une idéologie,
d’un pays.C’était l’homme d’une perspective.C’était
l’homme d’un horizon, d’un devenir... » (Tayeb Kennouche, p 168), « L’exil. Nous pouvons le
vivre même, en restant chez nous, quand nous submerge le sentiment
inconfortable que le monde que nous portons en nous s’est délogé
, bien malgré nous, pour être quelque part.Un
monde qui nous quitte parce qu’il n'est plus tout à fait le même » (Tayeb
Kennouche, p170), « Evoquer Ali El Kenz, c’est
forcément parler du vécu des « iintellectuels »
algériens, de leurs pérégrinations, de belles choses at assi
de moins bonnes » (Ahmed Cheniki, p 180)