ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- CROISSANCE
MONDIALE MONDE 2024/ FMI
Le
Fonds monétaire international (FMI) a revu mardi 30 janvier 2024
à la hausse sa prévision pour la
croissance mondiale, relevant les perspectives des États-Unis et de la Chine
tout en faisant état d'une baisse de l'inflation plus rapide que prévu. L'économiste
en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, a déclaré
que les perspectives économiques de janvier montraient qu'un "atterrissage
en douceur" était en vue, mais que la croissance mondiale resterait
inférieure à sa moyenne historique.
"Nous
constatons que l'économie mondiale continue à faire preuve d'une résistance
remarquable et que nous sommes maintenant dans la phase finale avant un
'atterrissage en douceur', avec une inflation en baisse constante et une
croissance qui se maintient", a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas.
"Mais des turbulences ne sont pas exclues à l'avenir". Le FMI a
déclaré que des dépenses privées et publiques plus importantes malgré des
conditions monétaires strictes, une hausse de la population active, la fin des
tensions sur les chaînes d'approvisionnement et des prix des matières premières
plus faibles avaient contribué à cette bonne performance. Le FMI prévoit une
croissance mondiale de 3,1% en 2024, une hausse de 0,2 point de pourcentage par
rapport à sa prévision d'octobre, et s'attend à une croissance inchangée de
3,2% pour 2025. La croissance moyenne pour la période 2000-2019 est de 3,8%. Le
FMI prévoit une croissance du commerce mondial de 3,3% en 2024 et de 3,6% en
2025, en deçà de la moyenne historique de 4,9%.
Le
FMI a maintenu sa prévision d'octobre pour une inflation mondiale à 5,8% en
2024, mais a abaissé celle pour 2025 à 4,4%, contre 4,6% auparavant.
L'inflation mondiale serait plus faible sans l'Argentine, qui a connu un pic de
hausse des prix, a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas.
Les économies avancées devraient connaître une inflation moyenne de 2,6%, en
baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions d'octobre, l'inflation
devant atteindre 2% en 2025. En revanche, l'inflation s'établirait en moyenne à
8,1% dans les marchés émergents et les économies en développement en 2024,
avant de retomber à 6% en 2025. Le resserrement des conditions monétaires pourrait
se poursuivre, a toutefois prévenu l'institution, en particulier si les
tensions géopolitiques font repartir à la hausse les prix des matières
premières. Pierre-Olivier Gourinchas a déclaré que le
FMI suivait de près l'évolution de la situation au Moyen-Orient, mais que
l'impact économique mondial restait "relativement limité".
Les
États-Unis ont bénéficié de l'une des plus importantes révisions à la hausse de
leurs perspectives économiques en janvier, l'économie étant attendue en
croissance de 2,1% en 2024 contre 1,5% en octobre. La croissance devrait se
tasser à 1,7% en 2025. Pierre-Olivier Gourinchas
attribue cette amélioration au soutien budgétaire américain et à la vigueur des
dépenses de consommation, mais a indiqué que le FMI avait fait part à
Washington de ses préoccupations quant au fait que certaines de ses politiques
industrielles pourraient enfreindre les règles du commerce mondial. Les
perspectives en zone euro ont été revues en baisse, le bloc ne devant plus
enregistrer qu'une croissance de 0,9% en 2024 et de 1,7% en 2025. L'Allemagne
devrait afficher une croissance de 0,5% en 2024, contre 0,9% attendu en
octobre. Le PIB de la Chine devrait croître de 4,6% en 2024, une révision en
hausse de 0,4 point de pourcentage par rapport à octobre, et progresser de 4,1%
en 2025. Pierre-Olivier Gourinchas a déclaré que
cette révision à la hausse reflétait l'important soutien budgétaire des
autorités et un ralentissement moins important que prévu dans le secteur
immobilier. La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la
Banque d'Angleterre devraient maintenir les taux d'intérêt à leurs niveaux
actuels jusqu'au second semestre 2024, selon le FMI qui attend ensuite un
assouplissement progressif.
Pierre-Olivier
Gourinchas a ajouté que les marchés avaient été
"excessivement optimistes" quant aux perspectives d'assouplissement
monétaire, et qu'une réévaluation de ces perspectives pourrait faire augmenter
les taux longs et peser sur les perspectives de croissance. La croissance des
marchés émergents et frontières devrait s'établir à 4,1% en 2024.
Pierre-Olivier
Gourinchas a déclaré que les perspectives mondiales
intégraient un meilleur équilibre des risques, le risque d'un conflit plus
large au Moyen-Orient étant compensé par la perspective que la baisse des prix
des carburants pourrait aider à réduire l'inflation plus rapidement que prévu. "Nous
considérons les risques comme globalement équilibrés à ce stade", a-t-il
déclaré, relevant que les risques évoqués l'année dernière ne s'étaient pas
concrétisés.