Des
prévisions d’un fort développement gazier à court terme sont attendues en
Afrique, notamment en Algérie et en Egypte, selon le rapport sur l’énergie et
l’économie en Afrique 2023 de S&P Global.
Contrairement
aux prévisions concernant la production de GNL, les perspectives pour la
production de gaz en Afrique sont positives : les «cinq
grands pays Angola, Nigeria, Algérie, Libye et Egypte devraient maintenir ou
augmenter leur production de gaz au moins jusqu’en 2030», ont déclaré les
analystes de S&P Global dans leur rapport sur l’énergie et l’économie en
Afrique 2023.
«Les
pays d’Afrique du Nord ainsi que le Nigeria et l’Angola ont mis davantage
l’accent sur le développement du gaz, ont investi dans les infrastructures et
ont légiféré de nouvelles politiques conçues pour encourager et accélérer les
projets gaziers...
En
conséquence, d’ici la fin de la décennie, les réserves gazières africaines et
la production devraient presque doubler.» Les analystes de S&P Global qui misent ainsi sur
une nette hausse des perspectives de production de gaz en Afrique soulignent
qu’«une exploration active du gaz est en cours, et cela devrait se poursuivre»
en particulier dans les pays africains disposant d’infrastructures proches des
puits – par exemple en Algérie, en Egypte, au Nigeria et en Angola – ce qui
laisse présager des volumes supplémentaires de gaz dont bénéficiera le marché
européen.
«Il
existe des infrastructures disponibles pour les activités de forage, en
particulier pour le gaz. Comme on le voit généralement en Afrique, à moins
qu’une infrastructure gazière ayant une capacité disponible ne soit proche d’un
puits foré ou qu’une voie de monétisation relativement rapide ne soit
disponible, l’exploration spécifiquement pour le gaz n’a pas eu lieu, et
lorsque du gaz a été découvert, elle a tendance à être accidentelle»,
souligne le rapport.
Les
perspectives de production de gaz en Egypte et en Algérie devraient poursuivre
leur tendance à la hausse amorcée en 2022 jusqu’en 2030, selon les données des
analystes de S&P Global. «L’Egypte continuera à
attirer l’attention, et le puits Orion qu’Eni est en
train de forer pourrait contenir quelque 10 Tcf de
gaz», estiment les analystes.
Des
sources de S&P Global suggèrent que «les
exportations égyptiennes et algériennes devraient augmenter en janvier pour
atteindre des niveaux supérieurs à décembre». Les informations sur le marché
ont également mis en évidence «des signes
d’exportations fortes en février, déjà apparus, avec même un certain intérêt de
vente vers la Méditerranée occidentale et orientale en mars», note le rapport.
Le
document souligne que «l’Algérie et l’Egypte ont connu
des tendances divergentes en matière d’exportations en 2023, l’Algérie ayant
enregistré une légère hausse de ses exportations tandis que l’Egypte a connu
une baisse». En ce début d’année, les exportations égyptiennes et algériennes
ont totalisé 1,18 million de tonnes au 30 janvier, contre 1,34 million de
tonnes en décembre, selon les données de S&P Global Commodity
Insights.
L’Algérie
a exporté 980 000 tonnes, tandis que l’Egypte a exporté 200 000 tonnes.
Parmi ces volumes, 92% sont destinés à l’Europe, tandis que le reste n’a pas
encore été nominé, précise le document. «550 000 tonnes ont été dirigées vers
la Turquie, 260 000 tonnes vers la France et 160 000 tonnes devraient atterrir
en Italie.»
Par
ailleurs, le document souligne que «bien que les
exportations égyptiennes de GNL vers l’Europe aient atteint des sommets depuis
plusieurs mois, soutenues par des flux continus de gaz d’Israël vers l’Egypte,
des sources suggèrent que les attaques en cours dans la mer Rouge ont entravé
le marché d’exportation égyptien, les cargaisons étant détournées de la voie du
canal de Suez».
Platts,
qui fait partie de S&P Global, a évalué le prix du GNL méditerranéen à
8,367 dollars/MMBtu le 29 janvier, en hausse de 3,1
cents/MMBtu sur la journée.