CULTURE-
PERSONNALITES- DENIS MARTINEZ (ARTISTE PLASTICIEN)
Denis Martinez"Denis Martinez est né le 30 novembre 1941 à
Marsat El Hadjadj - Oran. Il dessine depuis l’enfance les paysages et les
scènes de la campagne oranaise. De 1957 à 1962 il vit à Blida où son père,
peintre en bâtiment, est devenu facteur. Il suit l’enseignement de l'École des
beaux-arts d'Alger puis de Paris.
À partir
de 1963 il est professeur aux Beaux-Arts d'Alger, où son enseignement exerce
une influence durable sur plusieurs générations d'artistes, et participe à
l'exposition des «Peintres algériens» organisée en
1963 à Alger pour les «Fêtes du 1er novembre» et préfacée par Jean Sénac, en
1964 à celle qui est présentée à Paris au Musée des arts décoratifs, puis à la
plupart des expositions collectives de peinture algérienne en Algérie et à
l’étranger. Il présente en 1964 sa 1ère exposition personnelle à Alger,
préfacée Jean Sénac.
Denis
Martinez est l’un des fondateurs, avec Choukri Mesli,
du groupe Aouchem (Tatouage) qui expose en 1967, 1968
et 1971. Rassemblant une dizaine d'artistes, peintres et poètes, il s'oppose
aux imageries jugées démagogiques que présente la galerie officielle de l’Union
nationale des arts plastiques, fondée en 1963 mais dont la plupart des peintres
actifs ont été exclus. «Aouchem
est né il y a des millénaires, sur les parois d'une grotte du Tassili. Il a
poursuivi son existence jusqu'à nos jours, tantôt secrètement, tantôt
ouvertement, en fonction des fluctuations de l'Histoire.
Nous
entendons montrer que, toujours magique, le signe est plus fort que les bombes», déclare leur «Manifeste». En dépit des violences,
certaines traditions plastiques ont réussi à se maintenir dans les gestes qui
modèlent et peignent l’argile, tissent la laine, décorent les murs, gravent le
bois ou le métal : c’est sur ces survivances qu’«Aouchem» veut s’appuyer.
Denis
Martinez reçoit en 1975 le Grand Prix de peinture de la Ville d’Alger. En 1973
et 1976 il participe à la réalisation de deux peintures murales collectives
pour le village de Maâmora - Saïda et pour les
travailleurs du Port d'Alger.
Une
rétrospective de sa peinture est présentée au Musée d'Alger en 1985. Il crée en
1986 une fontaine-monument en céramique à Blida et organise de 1986 à 1992 avec
ses étudiants des interventions ou actions, à Blida, à la base pétrolière de
Aïn Amenas et en Grande Kabylie.
En 1994,
après l'assassinat de Tahar Djaout et de nombreux
intellectuels algériens, Denis Martinez quitte l'Algérie et enseigne de 1995 à
2006 à l’École supérieure d'art d’Aix-en-Provence. Il participe en 1998 à
Peintres du Signe (Fête de l’Humanité, La Courneuve ; exposition itinérante).
En 2000
et 2001 il crée les éléments et la mise en scène d'une procession de 7 Aghanjas pour la Paix à Forcalquier et Loriol, en 2002 une
performance en plusieurs lieux, Fenêtre du vent, séquences, Timimoun,
École des beaux-arts (Alger), Maison de la Poésie (Saint-Martin d'Hères), Clos
Maria (Aix-en-Provence), La Bérangère (Drôme), La Robin, Lombez (Gers),
Association culturelle berbère (Paris).
Participant
en 2003 à l'exposition "Le 20e siècle dans l'art algérien", (Château Borély, Marseille ; Orangerie du Sénat, Paris), il expose à
Pau, Désorientalisme au Musée des Beaux-Arts et
dessins sur le sable et sur les murs à l'École Supérieure des Arts et de la
communication, ainsi qu'à Marseille.
Denis
Martinez a publié plusieurs plaquettes de poèmes et illustré de nombreux
recueils de poèmes ainsi que des ouvrages autour de Jean Sénac.