INDUSTRIES-
ENQUÊTES ET REPORTAGES- VÉHICULES AUTOMOBILES/MARCHÉ ALGÉRIE/ PERSPECTIVES 2024
Le président du secrétariat technique pour le suivi du
dossier des véhicules au ministère de l’Industrie, Mokdad Aggoune,
affirme (lundi 15 janvier 2024) que le département avait attribué 41
agréments au profit de 12 marques à majorité asiatiques (75%) et européennes
(25%).
Le
Forum d’El Moudjahid a reçu Mokdad Aggoune, directeur
de l’intelligence économique au ministère de l’Industrie, président du secrétariat
technique pour le suivi du dossier des véhicules. Il a abordé notamment les
perspectives de la filière mécanique et donner des indicateurs sur un marché de
l’automobile en construction.
Il
a expliqué d’emblée le dispositif mis en place : «Tout
opérateur désireux d’importer ou qui veut s’installer et faire de la production
est tenu de répondre à certaines conditions précisées dans les cahiers des
charges, il doit se diriger vers le site du ministère de l’Industrie, ouvrir un
compte et déposer sa demande. Le processus passe par deux étapes, il faut qu’il
bénéficie d’un document intitulé autorisation préalable pour qu’il passe à
l’agrément, elle lui permet d’entamer la réalisation de son projet (lettre
d’intention).»
Il
doit ensuite «passer par une plateforme, le
secrétariat technique valide la recevabilité, un rendez-vous lui est donné pour
qu’il passe au niveau du comité qui est souverain, autonome et intersectoriel. Il
aura à donner des avis conformes (favorables, défavorables, ajournements des
réserves)».
Une
fois l’autorisation préalable acquise, signée par le ministre, l’opérateur
dépose la demande d’agrément, puis son dossier physique, et la direction de
wilaya de l’industrie confirme et affine les informations. Il livre des
statistiques qui démontrent que sur le terrain, les choses bougent et évoluent
dans le bon sens.
L’ambition
du gouvernement est non seulement de passer de l'assemblage à une véritable
industrie, mais surtout de façonner l'avenir du secteur automobile. «On a reçu 127 dossiers de concessionnaires, nous avons
accordé 80 autorisations préalables tous véhicules confondus (de tourisme,
utilitaire, tracteurs, camions, bus, engins roulants et motos). Nous avons
attribué 41 agréments au profit de 12 marques introduites, à majorité asiatiques
(75%), soit 8 marques, dont 86% sont chinoises, et 25% de marques européennes,
dont Suzuki, une marque japonaise», dira M. Aggoune.
180
000 véhicules pour plus de 1,9 milliard de dollars
Concernant
la concentration géographique (siège social), c’est Alger qui domine (50%),
suivi de Sétif (11%) et Bordj Bou Arréridj (8%) dans
16 wilayas. Précisons que selon le cahier des charges, chaque opérateur est
tenu d’avoir un réseau de distribution au minimum dans 28 wilayas à la fin de
la première année d’agrément.
Pour
importer, tout opérateur est tenu d’avoir deux documents : l’agrément et
un document attribué par le Commerce «le certificat de
respect des modalités et des conditions». «Nous avons
24 opérateurs dans la liste jusqu’au mois d’octobre concernés par l’importation
en 2023. Ils ont présenté un programme prévisionnel d’importation.
En
2023, les pouvoirs publics (ministère de l’Industrie, du Commerce et les
Finances à travers la Banque d’Algérie) ont accordé aux 24 opérateurs
l'autorisation d'importer un peu plus de 180 000 véhicules, tous véhicules
confondus, pour un montant global qui dépasse 1,9 milliard de dollars», précise-t-il.
Et
d’ajouter : «Nous sommes actuellement en train de
faire le bilan global et nous nous sommes rendus compte que sur les 24 opérateurs,
il y a des surprises, il y en a qui n’ont ramené aucun véhicule malgré des
enveloppes financières mises à leur disposition, d’autres opérateurs ont
dépassé le quota attribué. Nous avons plus de 30 dossiers déposés pour la
construction (projet d’usine) en cours d’examen.»
Les
attentes, c’est «d’aller vers une industrie pérenne
créatrice de richesse, de valeur ajoutée et d’emplois qui va bénéficier à toute
la société», a mis en exergue M. Aggoune. Le
taux d’intégration est de 10% durant la deuxième année et passe à 20% durant la
troisième année et à 30% à la cinquième année.
C'est
un indicateur clé qui mesure le degré de production locale dans notre secteur
automobile. Pour atteindre un taux d'intégration significatif, il faut
encourager et soutenir les fournisseurs locaux. Les petites et moyennes
entreprises jouent un rôle essentiel dans la chaîne d'approvisionnement. Leur
succès renforcera la résilience face aux fluctuations du marché mondial.
Les
opérateurs bénéficieront des avantages fiscaux et parafiscaux en termes
d’importation des ensembles d’accessoires. Tout opérateur doit être accompagné,
ou du moins entouré par des sous-traitants. Concernant les prix des véhicules,
M. Aggoune a affirmé que cela est lié à «la
structure des coûts et au marché», reconnaissant que
les requêtes des clients parvenues au ministère sont liées essentiellement «aux
retards de livraison».