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Conférence de presse présidentielle/Exemple Macron, France (janvier 2024

Date de création: 19-01-2024 12:44
Dernière mise à jour: 19-01-2024 12:44
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COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- CONFERENCE DE PRESSE PRÉSIDENTIELLE/EXEMPLE MACRON,FRANCE (JANV 2024)

Deux heures ? Trois heures ? Davantage ? Combien de temps durera l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, ce mardi soir ? Si l’heure du début est connue – 20 h 15 – personne ne sait à quel moment le chef de l’État mettra un terme à ce long marathon. Il a des choses à dire aux Français – notamment sur le départ d’Élisabeth Borne, la nomination de Gabriel Attal à Matignon, le remaniement ministériel, le cap qu’il souhaite donner aux trois années restantes de son quinquennat… – et il ne compte pas ménager ses efforts pour tenter de convaincre les téléspectateurs. i.

Un moment suranné ?

Cet exercice de la conférence de presse a, jusqu’à présent, été très peu pratiqué par Emmanuel Macron. Ce n’est que le troisième rendez-vous du genre en l’espace de cinq ans. Le 25 avril 2019, il avait notamment certifié qu’il ne reculerait pas l’âge de départ à la retraite fixé à 62 ans… Le 9 décembre 2021, il avait botté en touche sur son éventuelle candidature à la présidentielle 2022… Un moment suranné, « façon ORTF », comme le critiquent certains ? « Pas plus que l’allocution du 14 juillet ou les vœux du 31 décembre, note Gaspard Gantzer, l’ex-conseiller en communication de François Hollande. Il est toujours bien d’avoir des rites classiques. »

Impossible d’accueillir tout le monde

Un rite qui ne s’improvise évidemment pas. Les services de l’Élysée sont sur le pont depuis plusieurs jours pour organiser au mieux cet événement important du mandat. « C’est, effectivement, un sacré défi logistique, poursuit Gaspard Gantzer. Venir à l’Élysée est toujours un événement pour les journalistes. Malheureusement, il est impossible d’accueillir tout le monde. Il faut donc fixer des « quotas » par rédaction (deux représentants pas davantage). Et évidemment, cela crée des frustrations, surtout quand des médias audiovisuels veulent faire venir dix personnes… »

Veiller à l’ordre des questions

En amont et au cours de la conférence de presse, les responsables de la communication de la présidence de la République doivent aussi veiller à ce que les thèmes qui seront développés par les journalistes soient bien ordonnés, agencés, de manière à regrouper les questions consacrées à la politique nationale, à l’école, à l’économie, à la politique internationale… « Il faut également faire très attention à ce que le président de la République ne soit pas assailli de nombreuses questions identiques. J’imagine que ce soir, beaucoup d’interrogations vont porter sur la ministre de l’Éducation… À moins que le chef de l’État ne décide de lâcher une annonce très importante dès ses propos liminaires… »

Gérer les susceptibilités

Autre impératif pour l’Élysée : gérer les susceptibilités, parfois surdimensionnées, des journalistes. Généralement, c’est le président de l’Association de la presse présidentielle qui pose la première question. Mais qui soumettra la deuxième… ? « Si TF1 interroge le président de la République, il faut aussitôt que France 2 en fasse de même. Même chose pour BFM, LCI et CNews, la presse quotidienne régionale et la presse nationale… Tout est un savant équilibre, raconte Gaspard Gantzer. Il faut, par ailleurs, bien anticiper d’éventuels incidents diplomatiques entre les rédactions, entre celles qui pourront intervenir dès les premières minutes, au moment où l’audience sera la plus forte, et celles qui ne parleront qu’à la fin. » Dernier écueil à éviter absolument : qu’un seul et même journaliste puisse poser deux questions. « Tous les autres voudront, alors, bénéficier du même traitement. Et là, cela deviendra très rapidement ingérable », alerte Gaspard Gantzer.