VIE POLITIQUE- FORMATION CONTINUE- RÉPUTATION EFFICACE/ CONSEILS
© https://www.lesaffaires.com/blogues/pierre-gince/
10/01/2024
1. Cultiver le respect : Les médias ne manquent
jamais de souligner les abus des fonds publics. Et avec raison! C’est un dossier
fouillé du Journal de Montréal qui a fait tomber la présidente du
comité exécutif de la Ville de Montréal, Dominique Ollivier. Alors qu’elle
dirigeait l’Office de consultation publique de Montréal, sa gestion impliquait
de nombreux repas coûteux et des missions à l’étranger. La facture d’un repas
d’huîtres à Paris a symbolisé sa gestion controversée des fonds publics, et
contribué à l’expulser de son poste prestigieux. Le «cas des
huîtres» de Dominique Ollivier rappelle l’importance de l’énorme respect à
accorder à chaque dollar dont la gestion nous est confiée — et ce, que l’on
soit dans le secteur privé ou public. D’où cette question:
pouvez-vous affirmer avec certitude que toutes les activités et dépenses de
votre organisation publique sont à l’abri de reportages qui nuiraient à sa
réputation? Quelles sont les valeurs de vos marques et institutions, et comment
sont-elles incarnées? En 2024, plus que jamais, les
bottines devront suivre les babines — ce sera Tolérance zéro envers les écarts
de conduite. L’authenticité, l’empathie et la transparence feront partie du
respect qui est attendu. Et, il ne suffira plus de s’excuser… La sincérité des
excuses est facile à ressentir.
2. Prioriser l’empathie : L’empathie, c’est bien simple: il s’agit de se mettre à la place des autres et de
percevoir ce qu’ils et elles ressentent. Cette notion est étroitement liée au
respect, et en voici un exemple éloquent. À peine arrivée à
Dubaï afin de participer à la COP 28 sur les changements climatiques, la
présidente de la FTQ, Magali Picard, avait diffusé une vidéo dans laquelle elle
disait avoir entendu la colère de ses membres, ce qui expliquait qu’elle
rentrait aussitôt au Québec. Mais, à peine de retour après deux vols
consécutifs de plus de 12 heures chacun, elle affirmait qu’elle était revenue «pour l’image» puisqu’elle aurait pu accomplir son travail
de Dubaï, entre deux réunions. «L’affaire Magali Picard à Dubaï» a rappelé un fait à tous les gestionnaires: la
perception sera toujours plus importante que la réalité. C’est pourquoi, en
2024, nous devrons tous et toutes être «sainement
obsédés» par les impacts de nos décisions. Même si ce
sont les cas touchant les organisations financées par l’argent du public qui
sont médiatisés, celles du secteur privé ne sont pas à l’abri pour
autant. Rappelons-nous que tout document qui peut incarner une injustice ou un
manque de jugement peut tout aussi bien «couler» à
l’interne… et générer des crises de réputation. Un «oubli»
au télécopieur, par exemple…
3. Adopter l’humilité : Il y a encore peu de temps, la gestion
des grands projets se résumait à ceci: «Voici ce que
nous avons décidé et vous devez l’accepter». Heureusement, cette ère est
résolument terminée. Partout, l’acceptabilité sociale continuera de s’imposer
en 2024, reléguant aux calendes grecques, l’époque où les gestionnaires
imposaient leurs idées. En 2024, le succès de
l’implantation de tout projet reposera sur l’ouverture aux changements qui
seront proposés par différents publics. Il vaut mieux accepter cette réalité,
et s’adapter dès maintenant! Ainsi, il vaudra mieux
un Plan B ou un Plan C qui fera consensus qu’un Plan A qui sera bloqué! À Chambly, sur la rive sud de Montréal, une
situation s’annonçait sans issue. Pourtant, un promoteur immobilier, la
municipalité et un groupe de citoyens enragés et mobilisés se sont parlés et
compris lors d’une soirée barbecue!
4. Encourager l'innovation : L’an dernier à cette date-ci, ChatGPT n’était pas encore une marque archiconnue. C’est
dire à quel point les choses évoluent rapidement! Au cours des derniers mois, les plateformes d’intelligence artificielle
telles ChatGPT, Google Cloud AI, Microsoft Azure AI,
Open AI et Amazon Web Services (AWS) ont pris énormément de place dans nos
organisations. Elles nous rappellent une réalité toute bête:
la qualité des réponses à nos questions dépend entièrement du contenu fourni.
C’est pourquoi on y retrouve à la fois des renseignements formidables et du «Garbage In, Garbage Out».L’IA
fait craindre le pire — avec raison — tout en offrant d’immenses possibilités
de simplification et de productivité à nos organisations.
Comment réagir? Avec prudence, mais en s’ouvrant assurément au
changement Malgré toutes ses avancées,
l’intelligence artificielle ne parvient pas encore à mettre au point,
parfaitement, le jugement et l’empathie.
5. Se mesurer : Il y a une décennie à peine, les stratèges en
communication se contentaient de résultats évalués au pif pour tenter de
justifier des résultats. Durant ce temps, leurs collègues du marketing et de la
publicité étaient bardés de rapports remplis de données qui confirmaient leur
efficacité. Heureusement, les temps ont changé. Aujourd’hui, la gestion de la réputation est l’affaire de tous et toutes.
Elle est établie à la fois grâce à des conseils solides, des données
quantitatives et qualitatives et des analyses indépendantes.En 2024, les dirigeantes et dirigeants des
organisations dans tous les domaines voudront sans doute connaître encore
davantage l’impact de leurs bons coups sur la réputation sous leur
responsabilité, et aussi les déficits de réputation qui en ont découlé dans les
médias. Bien sûr, les commentaires subjectifs et sans fondement existeront
encore… Mais présumons qu’une plus grande attention sera portée aux données
véritables et à leur analyse provenant de l’externe — puisque la distance est
une valeur ajoutée.