COMMUNICATION-
PRESSE - JOURNÉE NATIONALE DE LA PRESSE/ATELIERS ET THÉMATIQUES 2023
La conférence organisée par le ministère de la
Communication (samedi 2 décembre 2023), à l’occasion de la célébration de la
Journée nationale de la presse, a été marquée par la tenue de plusieurs
conférences après la clôture de quatre ateliers sur différentes thématiques,
telles que «la presse écrite et les difficultés de l’impression, «la presse
électronique : défis et enjeux», «l’autorité de régulation et son rôle dans la
régulation et la promotion de la pratique journalistique», ainsi que «la déontologie
et la liberté de la presse». Les intervenants ont mis l’accent sur la nécessité
et l’importance de la formation des journalistes, adaptée aux développements
technologiques, à travers l'organisation d'ateliers et l'introduction de
programmes sur les techniques d'utilisation des moyens modernes de
communication.
Dans son intervention sur «la presse, les défis et
les enjeux», Dr Roukia Bousnan, enseignante universitaire, a souligné, que «la
presse est l’image de la société, ayant de grandes responsabilités à savoir la
couverture, le traitement, la gestion, la planification et la modernisation».
Elle a recommandé la mise en place d’un agenda et des priorités par les médias
afin d’assurer leur succès. En outre, l’enseignante universitaire a mis
l’accent sur l’importance de la spécialisation de la presse pour la promotion
de la pratique journalistique.
Dr Kirat : «Le ministère de la Communication a franchi un
grand pas» Le recteur de la faculté des sciences de l'information et de la
communication de masse à l'université américaine aux Emirats arabes unis, Dr
Mohamed Kirat, a mis l’accent dans son intervention
sur l’importance de la formation et la formation continue des journalistes,
appelant les établissements médiatiques à «œuvrer pour les former à travers des
sessions de formation continue, ainsi que la mise en place d’un département
d’études et de recherches». Concernant cette question, il a déploré le niveau
faible de certains journalistes, d’où la nécessité de la formation et la
formation continue. «Le ministère de la Communication
a fait un grand pas à travers l’évaluation et l’autocritique. L’Algérie dispose
de 35 programmes et départements à la Faculté des sciences de l’information.
Cela n’existe dans aucun pays arabe, mais la question se pose sur la
qualification des journalistes. Nous sommes dans l’Algérie nouvelle, mais on
n’a pas trouvé une presse nouvelle», relève-t-il. Le
spécialiste a évoqué le recours aujourd’hui de l’intelligence artificielle dans
la production médiatique. «On ne peut pas assurer une
production médiatique avec les moyens actuels. On ne peut pas attirer le public
qui est un objectif stratégique», précise-t-il.
Evoquant les défis, Dr Kirat a insisté sur
l’importance de clarifier la relation entre le pouvoir et les médias, notamment
dans le contexte actuel marqué par les campagnes hostiles. «Des
pays investissent dans les mouches électroniques, soit 48.000 personnes
mobilisées et payés pour attenter à un Etat. Comment faire face aux fake-news
et les attaques qui nous ciblent», relève-til. En ce sens, il a insisté sur l'importance d'investir
dans le secteur de l'Information qui joue un rôle crucial dans la protection du
pays des formes de guerres de nouvelle génération et la création de chaines
internationales. Le conférencier a recommandé aussi « la formation sur la
maitrise des nouveaux moyens de communication, dont la moyenne d'utilisation
quotidienne par individu est estimée entre 8 et 10 heures, ce qui participe à
la construction de sa personnalité et à l'orientation de son opinion».
Le rôle des organisations des journalistes a été mis en avant par l’expert qui
a affirmé qu’elles assurent la protection des journalistes. Dr Kirat a recommandé enfin «l’organisation
d'un atelier spécial sur les médias internationaux avec la participation
d'experts et de spécialistes, et l'introduction de programmes médiatiques pour
promouvoir le secteur, tout en allouant un budget à la formation continue sur
le terrain». Il a insisté pour «une nouvelle
génération de journalistes» adaptée au développement des TIC. Alcom SAT pour une indépendance satellitaire
De son côté, le journaliste et écrivain, Khaled Omar
Ben Gagaâ, a recommandé dans son intervention,
l’élaboration d’une stratégie médiatique et une presse responsable. «Le journaliste fait partie de la scène internationale, d’où
la nécessité d’une action collective pour un travail journalistique responsable
car la responsabilité est un service et la liberté une règle», soutient-il,
appelant à investir dans les réseaux sociaux.
Dans son intervention sur «les
satellites et la sécurité nationale , «le journaliste sportif, Yazid Mouaki Benani, a présenté des
statistiques démontrant «la domination de certaines puissances sur les
satellites et leur répartition». En effet, les EtatsUnis
viennent en tête avec 2499. Il a insisté en ce sens, sur
«l'importance de l'indépendance dans les satellites et d'investir dans
ce domaine pour éviter le brouillage et les piratages», donnant en exemple le
brouillage d’Al Jazzera. Il a déploré «le retard du
lancement d’un satellite algérien qui n’était pas parmi les priorités à cause
de la décennie noire et le manque des ressources financières». Toutefois, il
s’est félicité de la création d'un satellite algérien Alcom
SAT dans un contexte de domination internationale. «L’Algérie
est parmi les pays rares disposant de ce satellite qui couvre tout l’espace
aérien», dit-il. Le journaliste a recommandé la création d’une chaine nationale
d’information, des chaines sportives spécialisées algériennes à 100% et des
chaines internationales avec plusieurs langues étrangères. Autre
recommandation, celle de la création d'une station moderne pour organiser la
diffusion nationale et internationale. «L’étude peut
durer 6 mois avec exécution de 2 années et un budget de 2 milliards de dollars en
prévision d’un bénéfice de 200 millions de dollars par an», détaille-t-il.
Le
journaliste, Ahmed Ibrahim, ancien directeur de l’information à la Télévision
nationale et responsable à l’ASBU, a insisté, lui aussi, sur la formation et la
formation continue en Algérie et à l’étranger et notamment sur l'utilisation
des technologies modernes notamment le journalisme mobile. «Il
ne faut pas laisser le journaliste livré à luimême»,
recommande-t-il. Le directeur général de l'Union des radios des pays arabes (ASBU),
Souleiman Abderrahim, a indiqué que l'une des chaînes de l'ASBU à la diffusion
de la télévision palestinienne des infos et des programmes. Il s’est félicité
lors de la présentation de l’ASBU, que cette union a réussi à atteindre l’étape
de l'autofinancement, loin des contributions des Etats arabes. Il a présenté à
l’occasion une vidéo réalisée dans le cadre de l’intelligence artificielle. Les
masques sont tombés
La journaliste algérienne à la chaine Al Jazeera, Fairouz Ziani, formatrice aussi,
a recommandé la mise en place d’une feuille de route pour orienter et encadrer
le journaliste avec l’élaboration d’une charte d’éthique professionnelle pour
assurer sa protection aussi. Evoquant la couverture médiatique des médias
occidentaux des crimes à Ghaza, la journaliste a soutenu «qu’ils ont fait tomber les masques et ont dévoilé les faux
slogans des Etats qui prétendent défendre la démocratie et la liberté
d’expression». Pour elle, la presse est le gardien de la vérité, un outil et
une arme.
Le directeur
général de l'Union des agences de presse des Etats membres de l'OCI (UNA-OCI),
Mohamed bin Abed Rabbo Al-Yami, invité d’honneur de
la rencontre, a recommandé la valorisation et l’investissement des ressources humaines».