COMMUNICATION- IMPRIMERIES- IMPRIMERIES
PUBLIQUES 2023/DIAGNOSTIC
Les imprimeries publiques
traversent une situation difficile, souffrant d’un déficit financier important.
Elles sont de plus en plus dans l’incapacité de tirer des journaux, ce qui
constitue une menace sérieuse pour la presse. C’est le constat qui ressort de
l’atelier sur «La presse écrite et la problématique de
l’impression», organisé par le ministère de la Communication, à l'occasion de
la célébration de la Journée nationale de la presse (2 décembre 2023/Cic-Alger) . Les participants ont évoqué les coûts
d’impression des journaux qui n’ont pas changé depuis 1997. «Les
imprimeries publiques continuent de tirer les journaux avec l’ancien prix, soit
5,60 centimes hors taxe, alors que les frais de la production ont atteint
aujourd’hui 25 DA, causant ainsi de grandes pertes», relève-t-on dans un
document publié par le ministère de la Communication, sur sa page officielle.
La flambée du papier sur le marché mondial atteignant plus de 500% n’a fait que
compliquer la tâche de l’Algérienne du papier (ALPAP) et, par ricochet, celle
des imprimeries et des journaux. Ainsi, les imprimeries ne seront plus en
mesure de s’acquitter de leurs créances détenues par ALPAP. Chute de 80% du
tirage des journaux Les participants à cet atelier ont signalé «une chute du tirage des quotidien de 80% entre 2013 et
2022, ce qui a affecté directement l’exploitation des capacités de production
des imprimeries et entraîné des coûts élevés». À cela s’ajoutent les frais de
maintenance des équipements de production et la pénurie des pièces détachées.
En outre, l’augmentation des salaires de 64% en 2012 est aussi l’un des
facteurs ayant causé une baisse des capacités de production des imprimeries,
selon des responsables d’imprimeries publiques. Évoquant les conséquences de
cette situation, les participants ont parlé de sureffectif dans certains
secteurs de production, ainsi que de la dégradation de l’environnement social.
Aussi, cette situation a provoqué une forte pression sur le Trésor public. Quels
sont les mécanismes prévus pour sauver ces imprimeries de la faillite ? Quelle
est la solution envisagée pour permettre à la presse nationale de continuer à
exister ? Les intervenants ont relevé trois possibilités. Il s’agit de la révision
du prix du tirage des journaux selon le prix réel du papier, ce qui va
permettre de réaliser des bénéfices, mais cette décision pourrait pénaliser les
éditeurs qui risquent de ne plus poursuivre ainsi leurs activités. Ils ont
appelé également au soutien des pouvoirs publics avec une marge des frais
d’impression, notamment le papier qui a connu une forte augmentation, et enfin
une contribution aux revenus de la publicité. En outre, explorer de nouvelles
activités avec des entreprises publiques ou privées, permettant d’alléger les
charges qui grèvent la société, a été fortement recommandé. Les imprimeries
publiques doivent diversifier leurs activités. Ainsi, elles doivent bénéficier
de quotas des projets de l’impression du livre scolaire, segment de l’édition,
dont la sérigraphie et l’emballage des produits pharmaceutiques et
agroalimentaires. En outre, afin d’assurer la continuité de l’activité des
imprimeries publiques et la diversification de leurs activités, les
participants ont recommandé de la doter de moyens nécessaires par l’acquisition
des équipements de production modernes adaptés à la dynamique que connaît le
secteur, ces dernières années. Faire face aux agressions médiatiques Ces
recommandations pourront être concrétisées par la
restructuration des imprimeries, dans le cadre de la création de la société
nationale de l’impression, en application des décisions du président de la
République, soutiennent-ils. Ces derniers sont revenus, en ce sens, sur la
dernière instruction du chef de l’État portant sur le regroupement des
imprimeries publiques, qui constitue une nécessité impérieuse dans l’intérêt de
la presse algérienne. Dans cette optique, le ministère de la Communication va
passer à l’action dans la restructuration des imprimeries.