COMMUNICATION – ETRANGER- PRESSE FRANCE/AIDE
DE L’ETAT 2022 (I/II)
En ligne ou en papier, aucun média ne
devrait être subventionné pour 2 raisons :
1) pourquoi le citoyen devrait payer pour l’industrie des médias et pas pour
toutes les autres. Si un média ne plaît pas au consommateur, il doit disparaître.
Comme c’est le cas pour tous les produits.
2) si l’État subventionne les médias et particulièrement ceux de gauche, c’est
qu’il en attend un retour sous la forme de non objectivité et non pluralité de
l’information. Comme en URSS. Il existe 2 moyens de s’aliéner les médias. Soit
interdire ceux d’opposition, soit les mettre en faillite en limitant leurs subventions.
Aides à la
presse : un bilan scandaleux
par Loup Viallet (Fin novembre 2023)
La majorité des titres de presse
bénéficiant de subventions publiques réservent leurs contenus à leurs lecteurs
payants.
Le 8 septembre dernier, le ministère de la Culture a
publié sur son site officiel la liste des titres de presse ayant bénéficié
d’une aide financière en 2022. En lisant attentivement sa composition, j’ai
pensé que l’oubli dans lequel ce document était tombé ne méritait pas d’être
entretenu. En 2022, 370 titres de presse (et lettres d’information en ligne) ont
bénéficié d’un total de 110,4 millions d’euros d’aides publiques (28 millions
d’aides au pluralisme, 57 millions d’aides au transport et 31,4 millions
d’aides à l’investissement).
Contrairement à Contrepoints, qui ne
bénéficie pas d’un sou d’argent public et appartient à une association
(Libéraux.org), la majorité des titres subventionnés sont des entreprises de
presse rattachées à un groupe (LVMH, Lagardere media
news, Sud Ouest, Rossel La Voix, Altice, CMA CGM,
SIPA Ouest France…). Ces aides à la presse sont ainsi assimilables à des aides directes aux
entreprises. Elles s’inscrivent dans le cadre d’une concurrence économique dont
elles modifient les règles. Deux groupes semblent tirer particulièrement profit
de cette forme d’interventionnisme. D’abord le groupe Les Échos – Le
Parisien, qui reçoit des aides publiques pour Aujourd’hui en France, Le
Parisien et Les Échos, cumulant plus de 14
millions d’euros d’aides (14 162 397 euros) en 2022. Ensuite, le
groupe L’Humanité, qui a reçu 3 882 152 millions
d’euros pour une diffusion inférieure au million d’exemplaires annuels, un
chiffre qui correspond à la moyenne basse des ventes des titres de la presse
quotidienne régionale en France.
Sur la « neutralité » des critères
d’attribution
L’octroi de ces aides reposerait sur « des
critères objectifs qui sont les garants de la neutralité et de l’impartialité
des décisions d’octroi ». Les montants de ces subventions
dépendent en réalité d’un critère objectif (celui du nombre d’exemplaires
vendus en un an) mais qui ne s’appliquent qu’aux titres de presse écrite (les
vues des sites d’information et d’opinion en ligne ne sont intégrées dans aucun
calcul), et d’une estimation plus brumeuse, qui vise à « compléter les
ressources des titres de presse qui ne disposent pas de recettes publicitaires
suffisantes afin que la pression des marchés publicitaires ne détermine pas les
idées qui auront vocation à s’exprimer dans le débat public. ». L’allocation des
subventions ne tient pas non plus compte du montant des dons que les titres de
presse collectent régulièrement auprès de leurs lecteurs, précisément pour
combler le manque à gagner publicitaire.
Le soutien du
gouvernement à la diversité des opinions penche au centre et à l’extrême gauche
Ce savant calcul justifie, sans vraiment les
expliquer, les variations étonnantes que l’on retrouvera entre les subventions
accordées en 2022 à Valeurs Actuelles (36 182 euros) et
à Marianne (293 198 euros), magazines d’opinion dont le
nombre d’exemplaires diffusés annuellement est proche (5 283 689
pour Valeurs Actuelles et 6 849 666 pour Marianne)
et dont les lectorats se situent sur des segments politiques très différents. À l’inverse, des
titres idéologiquement proches comme Challenges ou L’Obs perçoivent
des aides plus conséquentes (408 507 euros pour le premier, 461 835
euros pour le second) tout en bénéficiant de tirages plus importants
(7 247 941 pour Challenges, 10 827 896
pour L’Obs).
L’accès à l’information des citoyens est
entravé par la barrière des abonnements
En 2022, le rapport annuel de Reuters Institute sur la
consommation de l’information dans le monde soulignait que les sources
d’actualité en ligne étaient devenues les premières sources hebdomadaires d’information
(69 % des Français consulteraient la presse en ligne via leurs ordinateurs ou
leurs smartphones). Or, la majorité des titres de presse bénéficiant de
subventions publiques (disposant d’un format papier et d’une vitrine web ou
seulement d’une vitrine web) fonctionnent par abonnements et réservent leurs
articles à leurs lecteurs payants. Le contribuable français finance
ainsi Le Monde, dont 60 % des contenus en ligne sont réservés aux
abonnés, ou Le Figaro Premium, dont 100 % des contenus sont inaccessibles
au public. Des lettres d’information spécialisées comme La Lettre A ou AfricaIntelligence ont bénéficié respectivement
d’une enveloppe de 379 743 euros pour l’un, et de 777 928 euros
pour le second, alors que la grande majorité de leurs publications est réservée
à leurs lecteurs payants.