FINANCES-
ETUDES ET ANALYSES- ALGERIE/SITUATION MACROECONOMIQUE GLOBALE 2022/RAPPORT
BANQUE D’ALGERIE NOV. 2023
La
situation macroéconomique globale de l'Algérie est restée solide l'année
dernière, affichant une amélioration globale de tous les indicateurs
macro-financiers, en dépit des perturbations géopolitiques mondiales, a indiqué
la Banque d'Algérie (BA) dans son rapport pour
l'année 2022, au terme de laquelle l'Algérie a confirmé son rebond post-pandémquie avec un taux de croissance de 3,2% tiré
notamment par les secteurs hors hydrocarbures.
«Après avoir fait preuve d'une grande résilience face
aux vagues du COVID-19 et à leurs conséquences, l'économie algérienne
enregistre pour l'année 2022 de bons résultats», et a «pu consolider sa balance
commerciale, y compris les exportations hors hydrocarbures, et augmenter ses
réserves de change en contexte de très faible endettement extérieur», relève la
BA qui note cependant une «persistance des tensions inflationnistes, notamment
d'origine importée et qui reste un défi majeur à court et moyen termes».
L'activité économique a connu, en 2022, une croissance
appréciable du produit intérieur brut (PIB) à 3,2% (avec un PIB à 27.688,8
milliards (mds) Da en valeur en 2022) après une forte récession de 5,1% en 2020
suite au choc pandémique, et un rebond à 3,4% en 2021.
Il s'agit d'une «performance
reflétant une dynamique de l'activité économique» puisque la croissance du PIB
en volume hors hydrocarbures est passée de 2,3% en 2021 à 4,3% en 2022, tandis
que celle des hydrocarbures a reculé de 0,6% en 2022 après une forte croissance
de 10,5% une année auparavant.
Le secteur agricole a enregistré une croissance de
5,8%, l'industrie une croissance quasi stable de 5,2% en volume en 2022, alors
que les services marchands ont marqué une croissance de 5,5% en 2022 (contre
4,9% en 2021), et les services non marchands une croissance de 2,8 % en 2022
contre 1,5% en 2021.
S'agissant, d'autre part, de la balance des paiements,
son solde global a considérablement augmenté en 2022, affichant un excédent de
18,47 mds de dollars contre un déficit de 1,48 milliard de dollars une année
auparavant, selon les données de la Banque centrale qui souligne «la solidité»
de la position extérieure globale de l'Algérie avec l'augmentation du niveau
des réserves de change, qui sont passées de 45,3 mds de dollars à fin 2021 à
60,99 mds de dollars à fin 2022 en contexte de faible dette extérieure.
Selon le rapport qui retrace l'évolution des activités
de l'ensemble des agents économiques du pays en 2022, la politique monétaire
mise en œuvre par la BA en 2022 s'est traduite par des actions de normalisation
graduelle, notamment via la levée des mesures exceptionnelles d'allégement
prudentielles adoptées en mars 2020, dans le contexte de la crise sanitaire du
COVID-19.
Mais, la Banque d'Algérie a poursuivi son action de
soutien au financement de l'économie en maintenant le taux de réserves
obligatoires à 2% et le taux d'intérêt directeur applicable aux opérations
principales de refinancement à 3% en 2022, en contexte d'augmentation de la
liquidité bancaire, suite au Programme spécial de refinancement (PSR) d'un
montant de 2.100 mds de dinars initié en juillet 2021 et clôturé en juin 2022.
Le montant du PSR remboursé par anticipation en 2022
s'élève à 463,39 mds de dinars, soit 22% du programme, rappelle-t-on de même
source qui souligne que la normalisation de la politique monétaire s'est
également traduite en octobre 2022 par la mise en place d'une opération de
reprise de liquidité bilatérale ciblée de 300 mds de dinars, afin d'absorber la
source d'excès de liquidité potentiellement inflationniste.
Il s'agit, selon le rapport, d'une mesure
complémentaire «de l'ajustement du taux de change du dinar, entre fin juillet
et fin septembre 2022, qui s'est apprécié de 4,1% contre le dollar américain et
de 7% contre l'euro. Ceci a permis de réduire, sur le court terme, une partie
de l'inflation importée dont la contribution à l'inflation globale a été de
plus de 70% en 2021 et de 61,7% en 2022».
En 2022, les crédits à
l'économie ont augmenté de 3,3% en 2022 à 10115,24 mds Da contre une baisse de
12,4% en 2021, indique encore la BA, relevant, qu'en termes de solidité
financière, «la quasi-majorité des indicateurs demeure confortable en
conséquence des politiques publiques déployées pour soutenir la relance
économique post-pandémique. Ces politiques ont permis aux banques de faire
preuve d'une grande résilience et d'une solvabilité significativement renforcée».