RELATIONS INTERNATIONALES- ONU – ONU/RÉFORME CONSEIL SÉCURITÉ/
PROPOSITIONS ALGERIE
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la
succession inédite des crises et conflits dans le monde imposait à la
Communauté internationale, "aujourd'hui, plus que jamais", de traiter
le dossier de la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies avec "la
plus grande diligence", appelant à redresser l'injustice historique faite
au Continent africain. Dans son allocution, lue en son nom
vendredi 24 novembre 2023, à Oyala (Guinée équatoriale) par le ministre des Affaires étrangères
et de la Communauté nationale à l'étranger,
Ahmed Attaf, lors des travaux du 5e Sommet du
Groupe des dix de l'Union africaine (UA) concerné par le dossier de la réforme
du Conseil de sécurité, le Président Tebboune a indiqué que ce sommet "se
tient dans un contexte international et régional riche de défis et de risques,
sur fond d'une crise sévère qui a frappé le système de sécurité collective,
d'autant que le Conseil de sécurité des Nations Unies a été frappé récemment
d'une paralysie quasi complète".
"La succession effrénée des crises et des
conflits, leur accumulation inédite et leur pullulement, à la lumière de
l'inertie de la Communauté internationale qui peine à les endiguer, impose à
cette dernière, aujourd'hui plus que jamais, de traiter le dossier de la
réforme du Conseil de sécurité avec la plus grande diligence et beaucoup de
rigueur", a souligné le président de la République, précisant que ce
dossier "se pose aujourd'hui avec insistance". Il a cité, dans ce
sens, "la situation de crise qui prévaut dans le continent africain,
notamment dans la région sahélo-saharienne qui pâtit des fléaux du terrorisme,
du crime organisé et de la propagation des foyers de tension et d'instabilité,
outre la grande tragédie que vivent les Palestiniens, et qui prend, de jour en
jour, des proportions alarmantes, du fait de l'impuissance de l'ONU à faire
cesser les crimes de l'occupant sioniste et ses violations des règles du Droit
international, qu'elle a elle-même décidées". De ce fait, poursuit le
Président Tebboune, cette situation "a fait remonter à la surface la
question de la réforme du Conseil de sécurité", relevant que l'enjeu de
cette réforme "ne se résume plus à l'augmentation du nombre des membres
des pays émergeants, en tête desquels l'Afrique, mais va bien au-delà, car la
pérennité de l'Organisation internationale multipolaire est désormais mise à
l'épreuve, face à l'ampleur que prennent la logique de l'égalité des forces, le
phénomène de la polarisation et les critères de sélectivité et discrimination
en matière de l'impératif respect des règles du Droit international",
déplorant par la même le fait que "les tiraillements sévères et les
scissions d'envergure dessinent, désormais, les contours du système des
relations internationales". Pour le Président de la République, "la
position unifiée du Continent africain devrait affirmer l'impératif de
développer une approche qui permette à cet organe onusien central de se mettre
à l'abri des tiraillements et de la polarisation, et de focaliser davantage sur
le rôle qui lui est dévolu et la responsabilité qui lui incombe,
conformément à la Charte des Nations Unies, tout en insistant sur un processus
de réforme qui restituerait au Conseil son efficacité et sa capacité à agir
face aux menaces accrues contre la sécurité et la paix internationales".
Dans son allocution, le Président
Tebboune a affirmé que, dans le cadre des négociations gouvernementales sur le
processus de réforme du Conseil de sécurité onusien, la position africaine
unifiée "devrait appeler avec insistance à redresser l'injustice faite au
Continent africain, étant le seul absent et oublié dans la catégorie des
membres permanents au Conseil de sécurité, et le moins représenté dans celle
des membres non permanents, alors qu'il est concerné par plus de 70% des points
et questions inscrits à l'ordre du jour du Conseil". "Pour
l'Afrique, il est primordial que projet de réforme du Conseil aille au-delà de
l'augmentation du nombre des membres pour inclure toutes les questions liées, particulièrement,
aux méthodes et modes de fonctionnement du Conseil, à l'utilisation du droit de
veto et à l'interaction entre le Conseil et les organes centraux des Nations
unies, convaincus que nous sommes, au même titre que d'autres parties, que
l'élargissement de la composante ne garantit pas nécessairement, à lui seul,
l'efficacité escomptée, tant que les règles régissant le fonctionnement du
Conseil demeurent inchangées, pas enrichies, ni promues". L'Afrique
"doit exiger, avec insistance, à ce que l'on se conforme impérativement à
l'Assemblée générale des Nations Unies et aux négociations gouvernementales
menées sous son égide, en tant que cadre unificateur et consensuel pour la
prise en charge du dossier de la réforme du Conseil de sécurité, et par conséquent
rejeter toute tentative de remettre en cause la crédibilité de ce cadre ou de
le dénigrer au profit d'initiatives ou de plans parallèles promus en dehors de
notre organisation onusienne", a soutenu le Président de la République,
réaffirmant dans le même contexte l'attachement permanent de l'Algérie et son
engagement constant envers la position africaine commune, telle que stipulée
dans le "Consensus d'Ezulwini" et la
"Déclaration de Syrte". Le Président Tebboune a également affirmé que
l'Algérie "œuvrera, au cours de son prochain mandat au Conseil de
sécurité, en coordination avec ses frères africains des Républiques du Sierra
Leone et du Mozambique, à faire entendre la voix de l'Afrique au sein de cet
organe central des Nations Unies, mais aussi à défendre les préoccupations, les
intérêts et les aspirations de nos pays unis sous la bannière de l'Union
africaine (UA), afin de garantir l'efficacité, l'efficience et l'influence dans
la défense de nos causes justes et de nos intérêts communs et convaincre nos
partenaires quant à la pertinence de notre droit".