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Palestine/ Sionisme/ Chronologie d'une colonisation

Date de création: 18-11-2023 18:27
Dernière mise à jour: 18-11-2023 18:27
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RELATIONS INTERNATIONALES- PALESTINE- PALESTINE/SIONISME/ CHRONOLOGIE D’UNE COLONISATION

©Farida Larbi/El Moudjahid,  Jeudi 16 Novembre 2023

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Palestine est sous mandat britannique. Les tensions sont tendues entre Britanniques et sionistes. Les forces sionistes revendiquent un État juif et une levée de l’immigration afin de faire venir en Palestine les survivants de la Shoah. Incapables de régler le conflit avec les Juifs, les Britanniques décident de porter la question palestinienne devant l’Organisation des Nations unies. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies vote le plan de partage de la Palestine en trois entités : un État juif, un État arabe, et Jérusalem placée sous contrôle international. Le Yishouv - communauté juive en Palestine -, danse dans les rues. À cette effervescence contraste la colère des Arabes de Palestine, pour qui cette résolution représente une grande injustice. Durant plusieurs mois, une guerre oppose les deux peuples. Attentats et massacres se succèdent et suscitent l'inquiétude de l'opinion internationale. Au moyen d'une stratégie militaire efficace, les Juifs finissent par l’emporter. En mars 1948, le plan Daleth d’épuration ethnique est mis en œuvre. La moitié de l’expulsion se produit ainsi avant la première guerre israélo-arabe. L’État d’Israël est proclamé le 14 mai. Le lendemain éclate la première guerre israélo-arabe à l’initiative des pays arabes voisins. Israël occupe 78 % de la Palestine mandataire. Au total, 400 villages arabes sont détruits, entraînant un exode de 800.000 Palestiniens, c’est la Nakba, la catastrophe. L’Assemblée des Nations unies vote le 11 décembre la résolution 194 qui « décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible. » Résistances palestiniennes : En 1964, il y a eu la création à Jérusalem de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) sous l’égide de l’Égypte. C’est en 1965 qu’a été organisée la Première opération armée du Fatah en territoire israélien. Et c’est en 1967 qu’a éclaté la Troisième guerre israélo-arabe déclenchée par Israël, dite « des Six Jours ». Occupation de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de Gaza ainsi que du Golan syrien et du Sinaï égyptien. Les Israéliens proclament Jérusalem unifiée la capitale d’Israël. Exode de 200.000 Palestiniens et de 150.000 Syriens du Golan et le début de la colonisation de la Cisjordanie. La résolution 3379 de l’Assemblée générale de l’ONU assimile le sionisme à une forme de racisme et de discrimination raciale. Le 30 mars 1976, une nouvelle vague d’expropriation de terres provoque une importante manifestation et une grève générale. Celle-ci est violemment réprimée. En mémoire, la « journée de la Terre » est consacrée chaque année à cette date. Une année après , en Israël, victoire électorale du Likoud et intensification de la colonisation. Menahem Begin affirme sa volonté de réaliser «Eretz Israël», soit le « Grand Israël ». Entre 1987 et 1989, Première « Intifada » dite « la révolte des pierres », une résistance populaire qui durera plus de quatre ans. La répression par l’armée israélienne entraîne la mort de plus de 2.000 Palestiniens. 1988 : Lors de la 19e session du Conseil national palestinien, l’OLP proclame l’État indépendant de Palestine à Alger.

 Le temps des négociations :En 1993, les Accords dits « d’Oslo », suite à des négociations secrètes entre l’OLP et le gouvernement Rabin mettent fin à la première Intifada et à l’Installation de l’Autorité nationale palestinienne (OLP) à Ghaza et Jéricho. En 1996, il y a eu la Création et élection du Conseil législatif palestinien. Yasser Arafat est élu président de l’OLP, qui supprime de la Charte nationale palestinienne les articles mettant en cause l’existence d’Israël. Victoire électorale de Benyamin Netanyahou (Likoud), sa politique consiste au redéploiement israélien à Hébron et à l’intensification de la colonisation à Jérusalem-Est. En 2000, la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées conduit à la seconde Intifada. Israël détruit les installations de l’Autorité palestinienne à Gaza. De nombreux attentats suicides ont lieu en Israël. Ariel Sharon rejette l’initiative de paix arabe adoptée à l’unanimité par les États de la Ligue arabe. L’opération « Rempart » mène à la réoccupation brutale des zones autonomes palestiniennes. Début de la construction du « mur de séparation ». George W. Bush conditionne la création d’un État palestinien à une « direction palestinienne nouvelle et différente ». L’Union européenne (UE) place la branche politique du Hamas sur la liste des « organisations terroristes ». En 2005, Mahmoud Abbas est élu président de l’OLP. Israël se retire de la bande de Gaza dont il contrôle néanmoins toutes les issues, la transformant en ghetto. En 2006, victoire du Hamas aux élections législatives dans les Territoires occupés. Malgré la reconnaissance de la loyauté du processus électoral, l’UE suspend son aide à l’OLP. Israël suspend la rétrocession des droits de douane à l’OLP. L’armée israélienne lance les opérations « Pluie d’été » contre la bande de Gaza et « Punition adéquate » contre le Liban.

La colonisation continue en totale impunité : En 2008, Israël reprend les assassinats extrajudiciaires de membres du Hamas qui ripostent par des tirs de roquettes. Opération « Plomb durci» contre la bande de Ghaza. L’armée israélienne fait usage d’armes prohibées contre les habitants de Ghaza et attaque la Flottille de la liberté initiée par le mouvement international de solidarité avec le peuple palestinien en vue de briser le blocus de Ghaza. Benyamin Netanyahou remporte les élec tions sur le programme «Non à un État palestinien» en 2015. La colonisation israélienne se poursuit. Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 2334 condamnant, comme en 1980, la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés. Le gouvernement israélien, l’armée et les colons accélèrent les violences. Les Palestiniens, par des mobilisations non violentes, font reculer le pouvoir. Ils obtiennent notamment le retrait des portiques de contrôle aux entrées de l’esplanade des Mosquées. Le Président des États-Unis, Donald Trump, reconnaît Jérusalem capitale d’Israël mais l’Assemblée générale de l’ONU désapprouve, à une large majorité, cette reconnaissance unilatérale.

Colonisation et discrimination : Le 30 mars à l’occasion de la journée de la Terre en Palestine, journée de protestation contre la confiscation des terres palestiniennes par Israël commencent les « Grandes marches du retour » à Gaza. Ces manifestations organisées chaque vendredi jusqu’en décembre 2019 sont violemment réprimées par l’armée israélienne. 348 Palestiniens ont été tués par des tirs de l’armée israélienne et 7.800 autres ont été blessés par balle, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En mai, les États-Unis inaugurent officiellement leur ambassade à Jérusalem et Israël promulgue la loi dite de « l’État-nation du peuple juif » qui fait de la colonisation une valeur nationale à encourager et prend des mesures discriminatoires à l’égard des Arabes israéliens qui représentent 20 % de la population, retirant notamment à l’arabe son statut de langue officielle au même titre que l’hébreu. Le gouvernement d’union de Benyamin Netanyahou et Benny Gantz déclare qu’Israël prévoit d’annexer, en juillet 2021, la vallée du Jourdain et les colonies situées en Cisjordanie. Le 15 septembre, les Accords d’Abraham, « traités de paix » signés entre les Émirats arabes unis (EAU), le Soudan, le Bahreïn, le Maroc et Israël, sous la supervision étatsunienne, en vue de « normaliser » les relations entre certains dirigeants arabes et Israël. Cette normalisation fut suivie par des agressions israéliennes envers le peuple palestinien : nettoyage ethnique et expulsion de familles palestiniennes de Jérusalem-Est, répression des fidèles de la mosquée d’Al Aqsa, actions violentes de groupes sionistes envers de jeunes Palestiniens, offensive israélienne dans la bande de Gaza. Depuis 1967, l’assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a voté pas moins de onze résolutions condamnant l’occupation de la Cisjordanie et les atteintes aux civils : en février 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU a encore déploré le non-respect de ces résolutions et « l’expansion des colonies de peuplement ». Aujourd’hui le massacre continue et le peuple palestinien subit un véritable génocide avec l’assassinat de près de 6.000 enfants. L’histoire des Palestiniens remonte loin dans le passé du Proche-Orient. Mais l’histoire tragique du peuple palestinien prend racine dans le désir du peuple juif de créer son propre pays sur un territoire déjà occupé et dans des promesses contradictoires des puissances coloniales. Le désir de création d’un État juif commence à se manifester à la fin du XIXe siècle et s’accélère à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.