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Rapport français/Information/Enquête Npa 2023

Date de création: 14-11-2023 18:40
Dernière mise à jour: 14-11-2023 18:40
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COMMUNICATION- ETRANGER- RAPPORT FRANÇAIS/INFORMATION/ENQUETE NPA 2023

 

Un intérêt qui persiste pour l’actualité nationale et internationale, une confiance dans les médias qui tend à s’éroder mais reste forte pour la presse écrite : telles sont les conclusions de l’étude NPA Conseil et Harris Interactive sur les Français et l’information.

Alors que depuis son rachat l’an dernier par Elon Musk, Twitter est devenu le réseau social comportant « le plus grand ratio de messages de désinformation » couplé à un nombre de publications antisémites multiplié par 2 et d’insultes racistes par 3 ; alors que depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas en Israël, on assiste à une guerre de l’information dans laquelle on a vu circuler de fausses informations voire des photos générées par intelligence artificielle ; alors que la confiance s’érode entre les citoyens et les médias – 54 % des Français pensent que « la plupart du temps il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité » selon le dernier baromètre Kantar – NPA Conseil et Harris Interactive viennent de publier ce jeudi une grande enquête sur les Français et l’information. Il en ressort que Les Français sont massivement favorables à l’éducation aux médias et à la labellisation des sources fiables.

Les Français aiment l’information

« Alors que les interrogations se multiplient sur la fatigue informationnelle dont souffriraient les Français, et sur les comportements de fuite devant l’information que celle-ci provoquerait, ils se disent à plus de 70 % intéressés par l’actualité nationale ou internationale. Mais ce chiffre global recouvre un écart important entre plus de 35 ans (77 %) et moins de 35 ans (55 %) », analyse NPA, qui note le même « décalage générationnel » que le baromètre Kantar publié en janvier.

Ainsi « télévision, radio et sites de médias sont au global les trois sources les plus utilisées pour s’informer. Si l’on y ajoute la presse écrite, ce sont 85 % des Français qui s’informent de manière privilégiée auprès de leurs rédactions. » Mais « les réseaux sociaux sont cités comme source prioritaire par 11 % des Français, pris dans leur ensemble, mais par plus d’un quart des moins de 35 ans (27 %), et par près de 20 % de ceux qui se disent assez peu ou pas du tout intéressés par l’actualité (19 %). »

La confiance davantage accordée à la presse et à la radio

« Presse et radio partagent le plus haut niveau de confiance chez l’ensemble des Français (73 %), suivis de peu par la télévision (69 %). À l’inverse, près de trois Français sur quatre affirment ne pas avoir confiance dans les réseaux sociaux (le niveau de confiance monte à 45 % chez les moins de 35 ans) » observe NPA.

En revanche, « en termes de dynamique, presse écrite et radio sont les mieux préservées par le recul de la confiance qui affecte l’ensemble des médias, avec une « perte nette » (confiance diminuée – augmentée) inférieure à 15 points. Télévision et sites d’information se situent à un niveau intermédiaire (-20 points environ). Pour les réseaux sociaux, le solde entre confiance perdue et confiance gagnée témoigne d’une baisse de confiance de presque 40 points, et le recul reste de 20 points chez ceux qui les utilisent prioritairement. »

Les pratiques de fact-checking (vérification) sont loin d’être acquises

Dans un océan de fake news qui circulent sur les réseaux sociaux, les Français peinent à adopter les usages permettant de dépister les infox, alors même que plusieurs médias ont mis en place des services et des rubriques de fact-checking, de vérification des informations (Factuel de l’AFP, Checknews de Libération, Les décodeurs du Monde, ou Le fil désintox auquel participent 80 titres de presse français dont La Dépêche du Midi).

« Sur la qualité de la source, qu’il s’agisse du média ou de l’auteur, ils ne sont que 42 % à vérifier au moins occasionnellement à qui appartient le média, 33 % le nom du signataire et 25 % s’il est bien journaliste. Moins d’un Français sur cinq a l’habitude de recouper les informations qu’il reçoit avec une deuxième source. Alors que l’IA multiplie les possibilités de manipulation des images et des sons, moins d’un Français sur dix a souvent le réflexe de rechercher un trucage éventuel (39 % occasionnellement) », analyse NPA.

Par ailleurs, une étude récente de chercheurs américains a montré que le fact-checking, s’il n’est pas totalement inutile, a des effets limités puisque l’adhésion partisane à la croyance est 5 fois plus puissante que l’effet des corrections.

Les Français favorables à l’éducation aux médias et à la labellisation

Pour améliorer cette situation et retrouver davantage de confiance entre médias et citoyens, NPA met en exergue deux initiatives : l’éducation aux médias et la labellisation des sources. « La voie de la labellisation des sources, produites par des journalistes et en respectant les standards de la profession, recueille un large assentiment des Français, quel que soit leur âge (73 % de plus de 35 ans ; 70 % des moins de 35 ans) et quel que soit leur média de prédilection », explique NPA.

L’intégration de l’éducation aux médias aux programmes de l’Éducation nationale est, elle, approuvée par plus de 80 % des Français… qui ignorent que c’est déjà le cas. « Plus de trois quarts des Français (77 %) ignorent que l’éducation aux médias est officiellement inscrite parmi les enseignements dispensés en classes primaires et secondaires depuis janvier 2022 », souligne NPA.