INDUSTRIES- ETUDES ET ANALYSES- ETAT DES INDUSTRIES ALGERIE/ONS 2023
C’est une enquête
menée auprès de chefs d’entreprises aussi bien publiques que privées qui se
veut un aperçu, voire plus, de la période que traverse l’industrie algérienne
en cette année charnière, avant qu’entrent en jeu diverses activités, notamment
la construction automobile entre autres industries.
L’enquête d’opinion qu’elle a menée (diffusée en octobre 2023) couvre plusieurs domaines non traités par les
enquêtes traditionnelles (la main-d’œuvre, la trésorerie, l’équipement, la
demande et la distribution), avertit l’ONS. De plus, l’enquête ne décrit pas
ces domaines de façon quantitative mais les appréhende à travers un recueil
d’opinion des chefs d’entreprises. Ainsi, pour ce qui concerne l’activité
industrielle, elle a augmenté au deuxième trimestre 2023 par rapport au trimestre
d’avant dans le secteur public, alors que c’est une baisse qui a été
enregistrée dans le privé durant la même période. Le taux d’utilisation des
capacités de production a été supérieur à 50%, selon près de 75% des enquêtés
du secteur public et de plus de 66% des patrons du privé. Selon plus de 17% des
concernés du secteur public et plus de 20% de ceux du privé,
l’approvisionnement en matières premières a été inférieur à la demande
exprimée, révèle l’enquête. Ce qui a a engendré des
ruptures de stocks sur une période de moins de 10 jours selon près de 17% des
patrons du public interrogés, et des périodes allant jusqu’à 29 jours sans
matières premières, selon les déclarations de plus de 23% des patrons du
secteur privé. L’enquête de l’ONS révèle aussi que «près
de 18% des chefs d’entreprises du secteur public et près de 20% de ceux du
privé ont connu des pannes d’électricité, engendrant des arrêts de travail,
toutefois, inférieurs à 6 jours pour la plupart des concernés du secteur public
et allant à 12 jours selon certains des concernés du secteur privé. Par
ailleurs, la plupart des enquêtés des deux secteurs confondus déclarent être
satisfaits de l’approvisionnement en eau durant ce trimestre».
Les patrons auprès desquels l’enquête a été menée ont affirmé que la demande en
produits fabriqués a augmenté. À l’arrivée, plus de 17% des patrons du secteur
public et près de 34% de ceux du privé ont déclaré n’avoir pas satisfait toutes
les commandes reçues, même si dans les stocks, des quantités de produits fabriqués
étaient encore disponibles, selon la plupart des patrons des deux secteurs, une
situation jugée normale par la majorité des concernés du secteur public,
contrairement à ceux du secteur privé, selon ce qu’ont relevé les enquêteurs de
l’ONS qui, pour ce qui concerne la main-d’œuvre, selon les patrons des deux
secteurs, les effectifs sont restés stables et, selon près de 84% des enquêtés
du secteur public et de plus de 71% de ceux du privé, le niveau de
qualification du personnel est jugé suffisant. Toutefois, plus de 10% des
concernés du secteur public et près de 30% de ceux du secteur privé déclarent
avoir trouvé des difficultés à recruter notamment du personnel cadre et de
maîtrise. La majorité des chefs d’entreprises enquêtés déclarent ne pas pouvoir
produire davantage en embauchant du personnel supplémentaire. Quant aux
équipements des entreprises, en raison de leur vétusté, la plupart des chefs
d’entreprises enquêtés déclarent avoir connu des pannes durant ce trimestre,
mais cela ne durait pas plus de 13 jours. Plus de 37% des concernés du secteur
public et plus de 30% de ceux du secteur privé ont remis en marche leurs
équipements après une panne et près de 10% des premiers et de 25% des seconds
ont procédé à des renouvellements. La plupart des enquêtés du secteur public et
de ceux du privé déclarent pouvoir produire davantage en renouvelant les
équipements et sans embauche supplémentaire du personnel.
Globalement, l’enquête de l’ONS a montré que les entreprises des deux secteurs
n’étaient pas vraiment impactées par l’inflation, puisque «l’état de la
trésorerie demeure normal selon près de 52% des concernés du secteur public
ainsi que de près de la moitié de ceux du privé et reste bon selon près de 19%
des premiers et de près de 20% des seconds». Le bémol, c’est l’allongement des
délais de recouvrement des créances et les charges d’exploitation élevées. Chez
les patrons interrogés, plus de 14% du public et près de 18% du privé ont
recouru à des crédits bancaires et la plupart n’a pas eu de difficulté à les
contracter, assure l’ONS. Au moment où l’enquête était menée, les chefs
d’entreprises publiques et privées disaient prévoir une hausse de la production
et de la demande et de bonnes perspectives de leur trésorerie pour le 3e
trimestre.
Par secteur d’activité, lors du 2e trimestre, dans les mines et carrières, les
industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques
(ISMMEE), et les matériaux de construction, l’activité a augmenté malgré
quelques impondérables dont la vétusté des équipements et des problèmes de
maintenance. En revanche, dans les industries chimiques l’activité a baissé au
cours de ce deuxième trimestre 2023 et le degré de satisfaction des commandes
est inférieur à la demande exprimée, selon l’opinion de plus de la moitié des
patrons, ce qui leur a engendré des ruptures de stocks à plus de 31% d’entre
eux allant de 10 jours à 29 jours pour plus de 66% d’entre eux. Dans
l’industrie agro-alimentaire, selon l’opinion des chefs d’entreprises ayant
répondu à l’enquête, l’activité a baissé durant le deuxième trimestre 2023.
Plus de 53% du potentiel de production a utilisé ses capacités de production
entre 50% et 75%. Le degré de satisfaction des commandes en matières premières
est inférieur aux besoins exprimés, selon plus de 25% des enquêtés, ce qui a
engendré des ruptures de stocks à près de 39% d’entre eux, allant de 10 à 29
jours selon la plupart d’entre eux.