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ALGERIE/RAPPORT BM 2023
Le nouveau rapport de la Banque mondiale sur l'économie
nationale met en exergue «une performance économique
soutenue», ainsi que des «efforts pour stimuler l'investissement du secteur
privé», devant être renforcés, selon ce document de suivi de la situation
économique en Algérie. Pour la première fois depuis 2015, le PIB hors
hydrocarbures a enregistré une hausse de 4,3% en 2022, dépassant son niveau prépandémique et constituant un taux de croissance
historique et le plus élevé depuis près d'une décennie. La Banque mondiale qui
s'est penchée sur les données économiques récentes, s'est focalisée sur les
principales évolutions et politiques économiques du premier semestre de l'année
2023. cela, en faisant l'analogie avec les données
fournies en 2022 et même au-delà, à savoir 2021 et 2020. De manière générale,
le rapport retrace les développements macroéconomiques en Algérie sur l'année
2022, ainsi que sur le premier semestre 2023. Le rapport dresse également les
perspectives, à court et moyen terme, de l'économie algérienne, en prenant le
soin de le situer dans le contexte politique et économique global, au plan
national et international. Globalement, le rapport souligne la poursuite de la
reprise économique, malgré la baisse des prix des exportations de pétrole et de
gaz. Toujours selon ce récent rapport de suivi de la situation économique, l'économie
algérienne qui a renoué avec une reprise ascendante durant le premier semestre
2023, a retrouvé en 2022, son niveau pré-pandémique. Pour l'année 2024, la
croissance économique de l'Algérie, devrait également reprendre sa trajectoire
pré-Covid, tirée notamment par les secteurs des
hydrocarbures et de l'agriculture, selon le rapport de la Banque mondiale. À
l'origine de ces bonnes performances de l'économie algérienne, plusieurs
facteurs sont mis en exergue, à commencer par les réformes politiques engagées
et les effets positifs des efforts de diversification des recettes
hors-hydrocarbures. «Les bonnes performances du
secteur des hydrocarbures et la dynamique positive des investissements
devraient se poursuivre», note-t-on dans le rapport de présentation de Cyril Desponts, économiste senior de la Banque mondiale pour
l'Algérie, qui renchérit, «L'Algérie a mis en place des amortisseurs
macroéconomiques à court terme, grâce à l'accumulation de réserves de change et
à des économies budgétaires. Dans ce contexte, le rapport met l'accent sur
les réserves de change qui se sont «élevées à 68,8
milliards de dollars américains, soit l'équivalent de 17,2 mois d'importations
de biens, en juin 2023, contre 61,7 milliards de dollars américains fin 2022.
Cela équivaut à 15,9 mois d'importations de biens et services.».
Cependant, l'incertitude mondiale augmente et la sensibilité des équilibres
extérieurs et budgétaires aux prix mondiaux du pétrole demeure, ce qui souligne
la nécessité de renforcer la résistance aux futurs chocs des matières premières.». Ainsi, «la hausse des investissements, notamment dans
les grands projets industriels», stimulant l'activité
économique au premier trimestre 2023, a été également soulignée dans le rapport
qui préconise une poursuite de cette tendance, en soutien à la croissance pour
la période située entre 2023 et 2025. Ce faisant, la reprise de
l'investissement privé semble avoir stimulé la production industrielle, qui a
dépassé en 2021 son niveau de 2019, note-t-on encore. Les rédacteurs du
rapport, préconisent également la poursuite des efforts dans le cadre des
réformes engagées par les autorités du pays, en vue de soutenir les efforts
d'amélioration de l'environnement des affaires dans le pays et à attirer les
investissements du secteur privé, en vue de maintenir cette tendance actuelle.
Bien qu'à un rythme lent, le rapport note «une
croissance dynamique de la production hors hydrocarbures», qui s'est poursuivie
au premier semestre de l'année 2023. Cette croissance a été
«soutenue par l'investissement et la consommation publique». Aussi, la
balance commerciale est restée positive et l'accumulation des réserves de
change s'est poursuivie, bien que les recettes d'exportation de l'Algérie ont
nettement diminué, au cours du premier semestre 2023,».
Sur un autre registre, le rapport de la Banque mondiale préconise que «le taux d'inflation restera élevé en 2023, en raison de la
hausse des prix des produits agricoles», note-t-on encore.
«Il a atteint 9,7% au cours des huit premiers
mois de 2023, tandis que le taux d'inflation des prix alimentaires a atteint
14,0%», souligne-t-on encore. la Banque mondiale admet
que l'Algérie dispose encore d'un potentiel à même de lui permettre de
diversifier son économie, de réduire sa dépendance à l'égard des importations
et d'augmenter ses exportations hors hydrocarbures, tout en créant des emplois
durables dans le secteur privé», déclare Kamel Braham,
représentant résident de la Banque mondiale en Algérie.