ECONOMIE – ETUDES ET ANALYSES- AFRIQUE 2023.2028/PERSPECTIVES
FMI
Il faudra encore plusieurs années avant que l’Afrique
atteigne le potentiel qu’elle recèle sur le plan économique, mais grâce à ses «locomotives», le continent gagne en progrès et franchit
des étapes pour parvenir à une évolution significative en 2028 portée par une
dizaine de pays, dont l’Algérie, selon les toutes dernières perspectives du
FMI. Le produit intérieur brut (PIB) cumulé des 54 pays de l’Afrique
atteindrait 4 110 de dollars d’ici 5 ans, si l’on se fie aux perspectives du
FMI, soit une croissance de plus de 38,5%. Il est dit par l’institution
internationale que la croissance de l’économie africaine sera
«significative» à cet horizon en premier lieu grâce, d’abord, aux
performances du trio de pays constitué de l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du
Sud ainsi que les autres membres du Top 10 que sont l’Algérie, le Maroc,
l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie et l’Angola. Des pays, il est vrai, dont
l’économie a pris de l’ampleur, bien qu’étant encore loin de leur réel potentiel
dans de nombreux secteurs d’activité qui pèsent sur leur PIB. Quoi qu’il en
soit, nonobstant les ambitions affichées par chacun de ces pays sur le plan de
l’investissement notamment, le paysage économique de l’Afrique devrait subir
une mutation dont les prémices sont déjà visibles et à l’arrivée, en 2028, les
indicateurs font état du maintien de l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud
sur le podium. À court terme, à la fin de cette année, il est prédit par
l’institution de Bretton Woods que l’Égypte sera en tête des économies
africaines, avec un PIB de 398 milliards de dollars, au détriment du Nigeria
qui, en raison de la dépréciation de sa monnaie (le Naira), verra son PIB se
rétracter à 390 milliards de dollars. L’Afrique du Sud suivra juste derrière
avec un PIB de 381 milliards de dollars à la fin de cette année avant d’hériter
de la position de première économie africaine en 2024 avec un PIB attendu de
401 milliards de dollars, selon les projections du FMI qui, pour la même année
2024, voit le Nigeria et l’Égypte talonner le pays de Mandela avec un PIB
respectif de 395 et 358 milliards de dollars. À l’issue de la même année, le
PIB de l’Algérie sera de 239 milliards de dollars alors que pour la fin de
cette année, il est attendu par le FMI qu’il atteigne 224 milliards de dollars.
À ce titre, on rappellera que les autorités algériennes ont
«corrigé» le PIB 2022 du pays, il y a quelques semaines, pour le situer
à 233 milliards de dollars alors que le FMI l’évaluait à 187 milliards de
dollars pour gagner le droit d’être cité en tant que 4e puissance économique du
continent africain. Les projections du FMI donnent le Nigeria, l’Égypte et
l’Afrique du Sud en tête des économies africaines les plus puissantes jusqu’en
2028, avec des échanges de positions entre les trois pays en tête. Lors des
cinq prochaines années, la croissance du Nigeria atteindra 40% en moyenne, avec
un PIB de 682 milliards de dollars, la croissance de l’Égypte et de l’Afrique
du Sud sera respectivement de 25 et 13%, soit 591 et 459 milliards de dollars
en 2028. En revanche, la
croissance la plus impressionnante devrait être enregistrée en Ethiopie entre
2022 et 2028, estime le FMI. La croissance du PIB durant cette période
atteindrait 148%, passant de 120 milliards de dollars en 2022 à 298 milliards
de dollars en 2028. Quant à l’autre région phare de l’activité économique du continent,
l’Afrique du Nord, elle sera portée, d’ici 2028, par l’économie algérienne dont
le PIB atteindra 263 milliards de dollars, le 5edu continent cette année-là,
avec une croissance moyenne de 35%. Viendra ensuite l’économie marocaine, avec
une croissance de 49% pour un PIB de 195 milliards de dollars, selon les
perspectives établies par le FMI pour la période s’étalant de 2023 à 2028.