SANTE- MALADIE- HYPERTENSION
ARTÉRIELLE (complément deux)
© Samira Belabed/Horizons,
dimanche 15 octobre 2023
LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE PACT
II portant sur le niveau de pression artérielle chez l’hypertendu algérien qui
consulte révèlent que plus d’un quart de la population est touchée.
Une affirmation du Pr
Djamel-Eddine Nibouche, chef du service de
cardiologie au CHU Nefissa Hamoud
d’Hussein Dey (ex-Parnet), Alger, lors d’une journée
d’information sur cette maladie, organisée au profit des médias (samedi 14
octobre 2023). Les participants ont fait
état d’une insuffisance de contrôle de l’hypertension artérielle (HTA) en
Algérie. L’étude a été menée avec 2.000 patients éligibles reçus en
consultation entre les mois d’août et novembre 2021 par 100 médecins
spécialistes et généralistes sous la supervision du Pr Nibouche.
Selon ce dernier, la majorité de ces patients présentent des niveaux élevés de
pression artérielle. Près de 50% d’entre eux se situent au niveau III de
pression artérielle (PA) qui correspond à 130-139 mm Hg de PA systolique ou
80-89 mm Hg de PA diastolique. Environ 20% se situaient au niveau IV de PA. «Ces niveaux de pression se rapprochent de l’objectif
tensionnel puisque la majorité des patients présentent un niveau III de
pression», a-t-il relevé. Les résultats ont démontré que 17,4% de la population
étudiée atteint les objectifs tensionnels recommandés par des sociétés
européennes d’hypertension artérielle et de cardiologie pour 2018. Par contre,
76,4% des patients avaient une pression artérielle inférieure 140/90 mmHg. Les chiffres indiquent que 76% de la population avait
une pression artérielle systolique inférieure à 140 mmHg
et une pression artérielle diastolique inférieure à 90 mmHg.
Cela est considéré comme une pression artérielle acceptable, mais non
objective. Les résultats révèlent aussi que 38% des patients sont à risque très
élevé, car parmi eux, certains souffrent d’événements cardiovasculaires comme
l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral. Ce pourcentage, selon
le praticien, reflète «la morbidité élevée des populations hypertendues, met en
évidence l’ampleur de ce problème de santé en Algérie et souligne l’ampleur des
défis en matière de santé cardiovasculaire». Le
dépistage précoce est nécessaire, car les niveaux de l’hypertension artérielle
est diagnostiquée en moyenne 10 ans après sa survenue. Les niveaux de la PA
observés varient considérablement. Près de la moitié des patients (49,3 %) sont
au niveau III de la PA, suivie par 20,35% au niveau IV indiquant un contrôle
insuffisant de la maladie. Les niveaux IV, V et VI sont tout autant
préoccupants. Globalement, ces résultats, pour le Pr Nibouche,
révèlent des améliorations dans la prise en charge de l’hypertension artérielle
en Algérie. Dans les choix thérapeutiques de la mono, bi et trithérapie, bien
que PACT II soit en deçà des objectifs des recommandations de 2018. «C’est sur différents points que nous devons agir pour
améliorer la prise en charge de l’hypertension artérielle», a-t-il lancé. Selon
lui, la complexité de la gestion de la maladie met en évidence la nécessité
impérieuse d’une prise en charge plus efficace et plus ciblée afin d’améliorer
la santé cardiovasculaire de la population. «Cette
situation souligne l’importance de poursuivre des efforts soutenus, comme le
préconise l’Organisation mondiale de la santé», a-t-il proclamé. L’étude PACT
II a actualisé les données en levant le voile sur celles qui sont plus
représentatives de la situation actuelle. Le Pr Nibouche
fait savoir aussi que l’étude ouvre la voie à la mise en œuvre de mesures
spécifiques visant à atteindre des objectifs tensionnels plus favorables, tout
en allégeant le fardeau des maladies cardiovasculaires et rénales associées à
l’HTA. «PACT II est une étape importante vers un
meilleur contrôle de l’HTA. Il est probable que ces résultats stimuleront la
recherche, renforceront la collaboration internationale et, espérons-le,
amélioreront considérablement la qualité de vie des patients hypertendus»,
conclut le Pr Nibouche.