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Roman historique Mourad Chetti- "Berbères.La cité des marchands..."

Date de création: 03-10-2023 19:58
Dernière mise à jour: 03-10-2023 19:58
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HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN HISTORIQUE MOURAD CHETTI – «  BERBÈRES. LA CITE DES MARCHANDS... »

Berbères. La Cité des marchands...Roman historique de Mourad Chetti, Casbah Editions, Alger 2023, 316 pages, 1 500 dinars

 

On a eu déjà trois ouvrages consacrés aux « Berbères ». Après « L’invasion des Massaeyles », « Le pays des Massylès » et « Le codex d’Aylimas », dans ce quatrième volet, l’aguellid des Massaeylès, Gaïa, qui n’a d’autre choix que de s’allier avec la République des marchands, Karthage,  et la famille royale des Massylès, s’exile à Hibboune la royale.
Le pacte d’alliance prévoit que son fils Massinissa , prince des Massylès, aille poursuivre sa formation à Karthage en tant qu’otage royal, accompagné de la reine Titrit. Il y rencontrera Safanis Baal, la fille du général Azrou Baal, avec laquelle il nouera une idylle brûlante qui le poussera à provoquer à la fin de son instruction une offensive contre Syphax, dont il sortira vainqueur, sa mère toujours à ses côtés. Le général Astour Baal lui promet la main de Safanis Baal, dès son retour d’Espagne où la guerre entre Karthage et Rome fait rage. Pendant ce temps, le général Hanni Baal vole de victoire en victoire sur le sol romain…

 

Une chronique fourmillant de détails et romancée, dédiée à la Numidie, au temps de l’encor’ prince héritier  Massinissa (par la suite, il règnera durant 43 ans, autant que Ramsès II)  .  Bien sûr, il y a , aussi,  des combats, des conspirations, de la  trahison ,  de   la colère, une ville puissante, un port marchand où l’on parlait le berbère, le punique et le grec, sans compter d’autres langues aux sonorités de plus en plus étranges,  mais gagné de plus en plus par la corruption marchande, la négociation (faisant oublier les générations de bâtisseurs et de conquérants)......et de l’amour.

Une chronique de deux héros puniques, le premier en devenir et qui va commencer, après un dur apprentissage des armes à Karthage (« le meilleur entraînement militaire au monde et sans doute la meilleure éducation aussi  » ), à voler de victoire en victoire sur le front ibérique. Toujours montant le même destrier, Tzil . Et ce, toujours  prince  et amoureux fou de Safanis Baal, sa promise  ; le second celui de Hanni Baal parti conquérir la Gaule et l’Italie.....et abattre Rome.

L’Auteur : Originaire de Chullu (Collo). Professeur de Civilisation en début de carrière (Université de Constantine). Se spécialise par la suite en communication  et en commerce international. Enseignant en management des entreprises, journaliste, chroniqueur......

 

Extraits : « Karthage se distingue par l’opulence de ses citoyens, la culture de ses élites, le prestige de son activité maritime et commerciale, mais aussi par la pratique rigoureuse de la religion.Beaucoup de jeunes aristocrates embrassent le métier de prêtres » (p 60), « Si le Punique prédominait presque partout, Karthage était une cité où apparemment toutes les affinités du monde pouvaient se croiser , s’entrecroiser et se séparer sans aucun préjugé de supériorité, à part, peut-être , la foi de Baal, la religion des origines » (p 84), « Le Seksou n’est pas le fruit du hasard....Il a une dimension mystique, car il porte en lui l’empreinte de quatre éléments nécessaires à la transmutation alchimique.Le feu.....la terre.....l’eau.....l’air » (p 159),

Avis : Vivre durant plusieurs années avec Massinissa à Karthage et avec Hanni Baal durant sa campagne romaine.....c’est plus qu’instructif...mais épuisant.Passionnant mais trop de détails sur la vie quotidienne ce   qui éloigne de l’essentiel.

Citations : «  La richesse sans but conduit à la corruption et à l’oisiveté .Ces deux vices qui affaiblissent le sentiment de patriotisme, avec le risque que cette puissance tombe entre les mains de personnes

qui ignorent la destinée de  la patrie » (p 97), « Laisse-toi appeler peureux au lieu de prudent, lent au lieu de réfléchi, incapable au lieu d’habile général. J’aime mieux te voir craint d’un ennemi sage que loué par de sots concitoyens » (p 137), « La nature du Berbère est faite pour nous rappeler que si parfois ils deviennent nos alliés, on ne peut jamais les considérer comme des amis » (Un suffète Karthaginois, p 230) , « La désignation d’un dictateur est un recours utilisé uniquement en cas de péril extrême » (p 149), « Nous allons nous entretuer , fils. Le Berbère fera couler du sang berbère.Et c’est l’étranger à notre terre qui récoltera le fruit de ces affrontements » (Le roi Gaïa à son fils Massinissa, p 284)